Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Au fond de la mer, la vie est légère

Couverture du livre « Au fond de la mer, la vie est légère » de Lerro Lucrezia aux éditions L'echarpe D'iris
Résumé:

« Par moments, je ressens une souffrance si forte à l'intérieur que je parle tout seul. »

À quarante-quatre ans, Piero est inapte au travail, parce que malheureux. Au village, il est « Repacho », le disjoncté qui parle bizarrement. Piero ne ferait de mal à personne, pas même à une mouche, il... Voir plus

« Par moments, je ressens une souffrance si forte à l'intérieur que je parle tout seul. »

À quarante-quatre ans, Piero est inapte au travail, parce que malheureux. Au village, il est « Repacho », le disjoncté qui parle bizarrement. Piero ne ferait de mal à personne, pas même à une mouche, il lutte seulement contre les contrariétés du quotidien : les disputes continuelles avec son épouse Bella ; les fréquents heurts avec les autres villageois, toujours prêts à se moquer de lui ; le trouble provoqué par les belles Milanaises en vacances. Bref, le temps passe entre une foultitude d'obsessions et une mélancolie incontrôlable. Mais le plus fabuleux, c'est ce qui se passe dans sa tête, où il fait et refait le monde avec un langage bariolé et des mots qui se suivent à l'infini... Jusqu'à arriver, comme dans une spirale infernale, au coeur du problème, ce par quoi tout est arrivé : la mère. Piero rêve de revanche sur la vie, laquelle prend les traits d'une fuite vers le nord du pays, un endroit mythique où tous ses problèmes seraient enfin réglés. Mais en attendant, ici, dans ce village de culs-bénits, celui que tout le monde appelle Repacho ourdit sa petite vengeance : le jour de Noël, qui est le plus triste de l'année pour lui, il décide de dérober la crèche de l'église. Un récit tragi-comique raconté à la première personne sous la forme d'un long monologue, où les ombres du passé viennent se mêler à la gaucherie touchante d'une aventure inclassable.

Donner votre avis

Avis (1)

  • Au fond de la mer, la vie est légère de Lucrezia Lerro, traduit de l’italien par Murielle Hervé-Morier, Éditions L’Écharpe d’Iris, 2024

    Une autrice et poétesse italienne dont c’est, seulement, le 3ème livre traduit en français.

    À 44 ans, Piero est en souffrance, il rêve à une vie plus...
    Voir plus

    Au fond de la mer, la vie est légère de Lucrezia Lerro, traduit de l’italien par Murielle Hervé-Morier, Éditions L’Écharpe d’Iris, 2024

    Une autrice et poétesse italienne dont c’est, seulement, le 3ème livre traduit en français.

    À 44 ans, Piero est en souffrance, il rêve à une vie plus légère où il serait moins seul, davantage considéré… Il nous livre son mal-être dans un monologue à la 1ère personne, se met à nu, mêlant des souvenirs d’enfance, ses aspirations, son quotidien… Il ambitionne un départ impossible de ce « bled », un village du sud de l’Italie où « les milanais de Milan » viennent en touristes, où les habitants se moquent de lui, le surnomment « Repacho », le disjoncté qui parle bizarrement.

    Délaissé par son père militaire, violenté par sa mère, il est aujourd’hui marié à une femme avec laquelle il n’est pas heureux ; les disputes sont continuelles. Inapte au travail à cause d’un handicap qui n’est pas nommé, il aimerait cependant développer une activité valorisante et lucrative.
    Piero oscille entre résilience et rancœur. Tantôt il injurie ses géniteurs, tantôt il pardonne. Il apostrophe aussi le prêtre de la paroisse, seule personne qui semble parfois interagir avec lui, pleure l’absence de son frère Santino, décédé tragiquement.
    Pour se venger du prêtre et des villageois, il prémédite une étrange vengeance : voler la crèche de Noël ! Il est une métaphore à lui tout seul, « grand dehors et petit dedans », traumatisé, complexé, en désir d’ailleurs, de fuite vers le nord de l’Italie, vu comme un Eldorado.

    Le discours s’éternise, se répète autour des mêmes obsessions. Au début, je me suis dit que j’allais avoir du mal… Et puis, Piero m’a embarquée dans la diversité de ses registres ; il a réussi à me toucher à défaut de m’émouvoir vraiment. Sa manière désuète et anachronique de ponctuer son propos d’un juron moyenâgeux, « crédiou ! », me faisait sourire. « Le désordre dans [sa] tête » n’est pas aisé à mettre en mots mais son mal-être transparait de manière épidermique, brute, non hiérarchisée. La manière dont il a été abusé, enfant, émerge comme un cri, comme un vomissement.
    Heureusement, la durée du roman est adaptée au risque de saturation, une centaine de pages dans la version brochée.

    Une tragi-comédie intéressante.
    Merci aux éditions de l’écharpe d’Iris pour leur confiance.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.