Cessons de nous mentir, de nous masquer la vue?!
L'autre, le divers, le dissemblable, moins étranger qu'on ne le dit ou qu'on se l'imagine, après tant d'années de proximité et de voisinage, l'immigré, le migrant, le nègre en somme, qui les résume tous, demeure encore le sujet majeur de nos malheurs et maintient l'humanité entière dans une boucle mortifère dont elle ne parvient pas à sortir...
Lynchages ritualisés en «?bavures?» policières aux États-Unis, cris de singe et anathèmes en tous genres qui ressurgissent de toutes parts dans une indifférence polie en Europe, quolibets et ostracisme assumés, voire revendiqués à l'égard du «?kafir?» au Maghreb, au Moyen et en Extrême-Orient, depuis la fin de la traite et de l'esclavage, la figure du Noir peine à gagner la lumière comme si elle était assignée à une lignée obscure et honteuse.
Où que l'on regarde, où que l'on observe la condition des Noirs aujourd'hui, l'impression de déjà-vu, ou de déjà vécu, surprend, interpelle, à l'image du migrant subsaharien qui se présente à toutes les portes d'entrée de l'Europe comme un avatar damné ou maudit.
Qu'avons-nous manqué, où avons-nous failli, tous ensemble, pour que ne se brisent les chaînes du passé??
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