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La seigneurie de Crenan, tout comme les terres alentour, dépendait de la « Bannière » de Quintin. Au XVIe siècle, le fief compte vingt-huit paroisses. Les différents personnages ayant détenu Quintin sont cités par Le Noir de Tournemine. Ainsi Geoffroy Boterel, premier seigneur des lieux ou Jeanne du Perrier et son mari Pierre de Rohan, « le batailleur par excellence ». Ce couple profite d'une période calme pour réparer le château et fonder une école de clercs. Guy XVI (Nicolas de Montfort-Laval) leur succède en 1505 et décide de suivre le roi Louis XII en Italie. Plus tard, il deviendra amiral puis gouverneur de Bretagne, après la mort du duc d'Alençon.
Vers 1540, le second comte de Vertus tente d'astreindre le seigneur de Laval à lui rendre « hommage de juveigneurie » pour Quintin. Le refus de ce dernier marque le début d'un procès qui va durer près d'un siècle. En 1637, enfin, le Parlement de Paris avise Henri de la Trémoille qu'il doit se soumettre aux nouveaux seigneurs du Goëllo. La terre de Quintin est alors vendue pour 470 000 livres au marquis de la Moussaye, Amaury III de Gouyon.
L'auteur nous dévoile ainsi les multiples rebondissements dans la destinée de cette commune dont il admire la situation géographique : « rien n'est plus agréable à l'oeil que le spectacle de Quintin vu des collines qui l'environnent, et le touriste qui y relâche, venant de Saint-Brieuc par exemple, s'il a soin de suivre l'ancienne route, est généralement charmé par l'aspect de cette villette, véritable relique féodale, étagée en amphithéâtre dans un site des plus pittoresque. » Le Noir de Tournemine n'oublie pas les manoirs et les châteaux remarquables des environs.
Ainsi le château de Lorges, oeuvre de Guy-Nicolas de Durfort qui laisse le souvenir d'un homme de bien et de coeur. Ce lieu est investi en octobre 1799 (Brumaire an VIII) par un groupe d'hommes qui viennent de délivrer 247 royalistes incarcérés au chef-lieu. Une « colonne de Bleus briochins » est annoncée, et Mercier (chef d'état-major de Georges Cadoudal) prépare alors une embuscade près de la Croix Saint-Lambert.
Pendant la Terreur, et notamment après l'exécution du recteur Cormeaux en 1794, la chapelle du Houllin devient un centre de protestation anti-révolutionnaire. Les patriotes répliqueront par le feu mis au monument religieux.
La densité du texte de Le Noir de Tournemine, soulignée par les illustrations de Frotier de la Messelière, font de cet ouvrage une référence obligée pour tous les amateurs d'histoire locale.
© Micberth
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