80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Que fuit le narrateur en acceptant, à vingt-deux mille kilomètres de l'hexagone, un poste en Nouvelle-Calédonie ? À l'autre bout du monde, il découvre ce territoire français considéré par l'ONU comme l'une des dernières colonies de la planète. Un territoire où coexistent deux univers, sans rapport l'un avec l'autre : la « brousse » et la capitale, Nouméa. Nouméa. Étrange microcosme vivant encore à l'heure des années 1980. Ici, on vit bien. Très bien même. On s'y amuse, on y joue, on profite toute l'année du soleil et de la mer. Pour ceux qui vivent-là, l'idée d'indépendance n'a aucun sens. Dans l'esprit de ceux qui comptent, en tout cas : dans l'esprit des Blancs. Ils sont gentils, insouciants et volontairement aveugles à la pauvreté et la misère qu'ils côtoient Nouméa. Petite ville, perdue dans le Pacifique. Elle rappelle pourtant étrangement au narrateur une autre ville, très loin de là : Monaco. Dans les années 1980, alors qu'il était adolescent, un oncle fortuné l'invitait en vacances. Chaque été, les amis de son oncle venaient aussi. Des gens révulsés et ulcérés par la récente victoire de François Mitterrand et l'arrivée de la gauche au pouvoir. Des hommes, exclusivement. Ou presque. Des hommes aigris, malsains, méprisants. Des hommes vicieux, souvent. Des hommes dangereux, parfois. Chaque année, le narrateur allait en vacances à Monaco. Mais pourquoi ? Nouméa va le lui dire.
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