80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Éminemment ambiguë, l'icône s'articule doublement sur l'infini et le fini, l'invisible et le visible, l'immatériel et le matériel, mais aussi sur une apparition et un retrait, un pouvoir et une vacance. On ne s'étonne pas alors que la question de l'icône, religieuse, mais aussi politique et culturelle permette à l'artiste de revenir sur les enjeux politiques, éthiques de sa propre relation à l'image consacrée et à la consécration. On n'est pas non plus surpris qu'elle l'invite à préciser sa relation au signe et à la signification, comme condensation, fixation, ou, au contraire, comme dépassement, dissolution. Enfin, on comprend que ces questions se posent avec une acuité toute particulière en Amérique du Nord, où le religieux et le politique ont pendant si longtemps travaillé de concert et où la culture de masse a déversé sur le monde ses légions d'idoles et d'icônes populaires. Ce que suggèrent les études ici rassemblées, c'est que finalement les iconoclastes qui partent en guerre contre les signes du pouvoir et le fétichisme du sens s'élèvent moins contre les icônes que les idoles et sont parfois plus iconophiles que les iconolâtres eux-mêmes.
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