Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
La première fois où elle me parla de Manoel Ferreyra Vaz, il n´y avait pas la moindre trace d´amour dans sa voix, c´est ce qu´il me sembla alors, mais une excitation juvénile à l´idée d´évoquer le passé, elle agita ses petites mains tachées, on s´attendait à la voir battre des mains, des petites mains pecosas, tengo las manos pecosas, j´ai les mains couvertes de taches, sa mémoire était intacte et elle m´avait tout de suite reconnue. Je l´avais rencontrée une première fois sur l´une des plages de La Corogne, la Riazor je crois, la deuxième ce fut dans le choeur de la cathédrale Saint-Nicolas - je faisais alors une thèse sur la transition entre le roman et le gothique et passais le plus clair de mon temps dans les églises - et je la retrouvais miraculeusement dans ce petit jardin de San Carlos, à la pointe de la vieille ville, un jardin dit « exotique » qui aurait dû lui rappeler l´Afrique, (elle y venait peut-être pour cela).
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