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Cette année, en Belgique, Europalia met à l'honneur l'Indonésie.
L'Indonésie... 13 466 îles.
On me propose d'y partir, écrire.
Le culte des ancêtres. Sulawesi.
Je ne connais pas cette île.
Il y a des moments de la vie où le sol se dérobe.
Partir à Sulawesi, vers l'inconnu paraît une tâche au-dessus de nos forces.
Et puis, on atterrit là-bas.
C'est la nuit. Fadil et le poète Faissal Oddang nous attendent.
Juillet 2017, le voyage commence.
S'ouvre le sourire.
« Partie à Sulawesi, vers l’inconnu, parait une tache au-dessus de nos forces. Et puis on atterrit là-bas. Juillet 2017, le voyage commence »
C’est ainsi que débute ce voyage pas comme les autres entrepris par la poétesse Laurence Vielle. Les poètes indonésiens, elle avait eu l’occasion de les rencontrer lors du festival Europalia à Makassar mais elle va vivre avec les habitants et participer à leurs cérémonies. Dans ses propres poèmes, elle raconte ses découvertes d’une autre culture et ses rencontres entre vivants et morts lors du rituel Ma’nene des Torajas durant lequel on déterre les morts qu’on habille et qu’on fête.
La poésie de Laurence Vielle prend racine dans son observation admirative et bienveillante des habitants, de leurs coutumes, leurs croyances, leurs fêtes où la vie est toujours étrangement mêlée à la mort.
Les hommes sont restés intimement connectés à la nature, aux animaux ainsi qu’à l’esprit des ancêtres. Danses, cérémonies, incantations les célèbrent et les honorent.
« et puis Bissu Salé Salma
Chante à l’esprit
Le chant de la Galigo
Chant en langue de ciel
Venez esprits venez
Nous sommes tous vos enfants. »
Au pays Torajas, on vit avec l’esprit de ses ancêtres et on sacrifie des buffles lors d’une grande cérémonie
t buffle noir
Tu luis au soleil Torajas
ton cuivre est le tambour
de ma langue
ton sang rouge
pare mes lèvres
ton dernier regard
tête tranchée
palpite aux orbites de mon âme. »
Laurence Vielle interroge notre rapport à la mort lorsqu’elle demande :
« Dis-moi, / il y a un mort auquel tu penses parfois ? / Il te visite ? / tu lui parles de temps en temps ? »
Ce questionnement est surprenant car nos rituels funéraires sont éloignés de ceux des peuples bukis, makassars, torajas.
Ce recueil de poèmes nous fait voyager au cœur d’une civilisation lointaine et c’est à la fois surprenant et envoûtant. Les photos de Laurence Vielle illustrent à propos ce voyage initiatique.
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