Des autrices d'exception, talents confirmés ou révélations...
Giulia n'a hérité de sa mère que son prénom, italien comme elle, et son amour pour Malaparte. Elle a grandi seule avec son père et avec les livres du grand écrivain. Elle est devenue mère, elle est devenue professeure d'université, spécialiste de Malaparte. Ses enfants ont grandi, ils ont encore besoin d'elle, mais c'est elle qui a besoin de vivre sans eux maintenant : elle ne fuit pas comme sa mère a fui dès sa naissance, elle fuit pour comprendre ce qu'elle a hérité de cette absente, ce qu'elle a légué, elle, mère si présente, à ses enfants.
Elle répond à l'invitation d'un ami universitaire et part seule à la Villa Malaparte à Capri pour écrire un livre. L'oeuvre du grand écrivain, ce qu'elle lit, découvre de l'auteur dans cette maison mythique, sa solitude, le silence de la maison où sont passés tant d'hommes et de femmes qu'elle admire, tout cela sert sa quête : quelle mère a-t-elle été, quelle éducation a-t-elle reçu et a-t-elle donné ? Et une question plus grave et plus essentielle peut-être : a-t-elle aimé ses enfants ? Les aiment-elles tout en regrettant la vie qu'elle aurait pu avoir sans eux ? Etait-elle faite pour être mère ou est-elle faite comme sa mère pour la liberté, l'absence de responsabilités ?
Des autrices d'exception, talents confirmés ou révélations...
C’est le moment de découvrir tous les romans en sélection pour la 11e édition du Prix…
5 romans inoubliables et intemporels
Giulia, divorcée, a élevé seule ses trois enfants.
Sa mère étant partie lorsqu'elle avait huit mois, elle a été élevée par son père.
Ses enfants, elle ne les a pas désirés, mais elle les aime et a fait tout ce qu'elle a pu pour eux.
Maintenant qu'ils sont grands, elle va enfin pouvoir vivre sa vraie vie.
Écrivant un livre sur Malaparte, elle se rend à Capri dans la villa de l'auteur,
Un séjour qui lui permettra d'entrer dans l'intimité de l'écrivain, mais surtout de faire le point sur elle-même, sur son rôle de mère.
Voilà les deux grands sujets de ce livre :
La maternité dans notre société.
La vie et l’œuvre de Malaparte.
L'écriture est plutôt agréable, bien que parfois alambiquée.
J'ai aimé cette histoire, Capri, mieux connaître Malaparte, certains personnages.
Pourtant, il m'a manqué quelque chose.
Une émotion peut-être.
Émotion que je n'ai pas ressenti pour Giulia, même si j'ai compris et apprécié sa personnalité
Voilà un livre sur lequel je ne me serais pas forcément retournée en librairie et pourtant, il m’a facilement transportée à Capri et fait voyager en Italie. On pourrait le considérer comme court vu son nombre de pages et pourtant, je l’ai trouvé complet, sans qu’il n’ait fallu que l’auteure n’en rajoute inutilement.
Giulia est professeur de littérature italienne à la Sorbonne et voue une admiration sans borne pour l’auteur italien, Malaparte, seul héritage, en plus de son prénom italien comme elle. Divorcée, elle a trois enfants et pourtant, ne trouve pas sa place dans sa famille. A l’occasion d’un séjour à Capri, sur les pas de l’écrivain Malaparte, elle fait un voyage intérieur par lequel elle va s’interroger sur certaines grandes étapes de sa vie de femme.
Je tiens à saluer le fait que l’auteure a le courage de prendre cette voie à propos de à la maternité. Ce n’est pas là un chemin facile de choisir de modeler son héroïne, que certains nommeraient facilement « mère indigne », et qui, malgré une certaine actualité, reste finalement assez tabou. J’avoue que par certains égards, j’ai trouvé parfois Giulia agaçante dans sa façon d’aborder sa maternité. Elle regrette d’avoir mis au monde ses trois enfants et se demande si, finalement, elle n’a pas « rater » sa vie de femme. Alors que certains pans de sa vie m’ont fait me raccrocher à la mienne, une certaine dose de son égoïsme a pu m’irriter. Je pense que c’est le genre d’héroïne à laquelle on s’attache beaucoup ou pas du tout.
Sylvie Le Bihan m’a fait aussi découvrir cet écrivain italien qu’était Curzio Malaparte et que je ne connaissais pas du tout, en alliant à la fois des éléments de son histoire personnelle et des extraits de ses oeuvres.
Un point précis que j’ai particulièrement aimé est ce final, tout en douceur en fin de compte et pour lequel, je ne m’attendais vraiment pas.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs 2019 de l’Actu Littéraire.
Un très beau roman sur les difficultés d'être mère, dans les senteurs de l'Italie et de la Bretagne. Très attachant.
Ne connaissant guère la littérature italienne et,en particulier,Malaparte ,je me suis laissé porter par l'écriture fluide de l'auteur et sa connexion avec la nature que ce soit à Capri ou en Bretagne ,son influence sur nos sensations,notre état d'esprit.Ai lu il y a peu "Sorcière,la puissance invaincue des femmes"de Mona Chollet,ce livre par les multiples questions que Guilia se pose y fait écho.Qu'est-ce qu'une mère ?
"J'ai donné ma solitude,ma vie,pour me fondre dans cette idée que la maternité était le plus grand bonheur pour le plus grand nombre de femmes."
Or,la mère de Guilia l'a abandonnée à 8 mois ,son père l'a élevée seul comme elle élève ses 3 enfants, mais en faisant de sa fille une "amazone"alors qu'elle cède à ses dépens aux caprices de ses garçons.Elle aime ses enfants, mais se pose la question des regrets:"on quitte un homme,un travail,mais un enfant,ça ne se rend pas."
Ces questions qui obnubilent Giulia et beaucoup de femmes la torturent:"en partant(ma mère)a fait de moi une mendiante,une pouilleuse"...affamée d'amour!de liberté!
Toutes ces questions nous invitent à nous positionner:face à nous-mêmes,face au poids contraignant de la société.Il serait intéressant d'avoir l'avis de lecteurs masculins!
Et,je n'oublie pas Malaparte,le Mépris de Godard que ce livre donne envie de découvrir...
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs 2020 de l'Actu-Littéraire.
Giulia, prof d’italien, a la cinquantaine fatiguée et lasse. Giulia a des failles, elle a toujours ressenti un grand vide avec l’absence inexplicable de sa mère. Sa mère a abandonné le foyer en laissant sa petite fille de quelques mois au père qui l’a élevée avec tout l’amour possible. Giulia a divorcé, puis élevé seule ses trois enfants, s’efforçant d’être mère sans avoir eu son propre modèle. Aujourd’hui elle n’a qu’une hâte, voir ses enfants quitter son foyer pour vivre enfin sa vie de femme. Sa fille est en fac, ses fils viennent de passer leur bac avec succès, il est temps de s’envoler du nid douillet et protecteur dans lequel elle les maintient depuis tant d’années.
Pourtant, tout ne va pas se passer comme prévu, et lorsque les garçons annoncent qu’ils souhaitent entamer une année sabbatique, Giulia craque et fuit vers la villa Malaparte, à Capri. Il faut dire qu’elle a hérité de sa mère un livre de cet auteur qui l’attire irrésistiblement. Là, elle travaille, elle se ressource, se retrouve, et compulse les nombreuses archives qui lui permettront d’écrire sur Curzio Malaparte, auteur singulier et incompris de la majorité des lecteurs. Elle rencontre Maria, une femme attachante et mystérieuse.
Dans ce roman émouvant, Sylvie le Bihan prend également le parti de ces femmes souvent montrées du doigt parce qu’elles n’ont pas eu ou ne veulent pas d’enfant. Comme si la maternité était une évidence, un besoin vital pour l’accomplissement personnel. Ah ça, je l’ai souvent entendu dire par des collègues tant hommes que femmes, à qui j’ai souvent essayé d’expliquer que chacune était libre, difficile de le faire entendre ! À croire qu’une femme ne peut s’accomplir que dans la maternité. Mais non, alors osons le dire haut et fort, il y a tant de raisons à en pas vouloir d’enfants, à ne pas en avoir tout simplement, sans que cela retire quoi que ce soit aux femmes.
Il y a la société bienpensante, la religion, la famille, le regard des autres, qui imposent d’avoir des enfants pour rentrer dans la norme. Quelle pression sur les épaules des femmes, de celles qui rêvent d’être amoureuse, mère, amie, collègue, parfaite, et se mettent dans des situations inextricables fort déprimantes. Non, la femme parfaite n’existe pas et c’est tant mieux !
Lire la suite de ma chronique sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/06/08/amour-propre-sylvie-le-bihan/
" La notion de regret n'existe pas pour une mère, c'est un signe de défaite, une ignominie, un dysfonctionnement qu'il faut cacher ou régler au plus vite, car il est si facile d'être traitée de folle par les autres, femmes comprises, dès que le ressenti est différent, voire contradictoire à leur foi en cette histoire de l'enfantement merveilleux qu'on se refile de mère en fille.
Mais, j'ai eu des enfants et je le regrette."
C'est un ainsi que s'exprime Giulia, la narratrice dans ce roman qui est une réflexion brillante sur la maternité, le désir ou non-désir d'être mère, sur la relation père-fille lorsque la mère est absente, tout ceci sous le prisme de l'écrivain mal-aimé Curzio Malaparte.
Un roman à la plume acerbe et acérée. Aussi tourmenté que son sujet il nous déchire et nous émeut. Une réflexion poussée sur la filiation et la parentalité. Ce poids sociétal, lourd tribu qui pousse à des choix de vies parfois écrasant.
L’incompréhensible douleur de l’abandon maternelle pour la petite fille et le regard compréhensif de la mère qui malgré tout l’amour, est en constante contradiction avec ces envies, ces besoins et ces obligations.
Court mais dense, il se savoure et se digère. Il évoque cette opposition permanente entre les désirs de femme et les devoirs de mère, ce conflit qu’a si bien décrit Elisabeth Badinter. Il évoque aussi la possibilité de ne pas choisir de le devenir et ce que cela implique. Avec souvent, un camp qui parle l’autre qui se tait. Cette question essentielle qui aujourd’hui peut se poser même si elle reste marginale. Parce qu’être mère est encore vu comme un accomplissement alors que la femme devenue aurait pu être tout autre, aurait peut-être voulu être tout autre.
Un véritable plaidoyer à la liberté et à l’amour.
Proposition autour de cette lecture :
Une Emission : Sur Arte Radio, « Un podcast à soi, épisode du 3 avril 2019 : L’horloge biologique, on t’a pas sonnée, un enfant si je veux, quand je veux ? »
Une lecture : « Le conflit : la femme et la mère » d’Elisabeth Badinter
Une chanson : Petit pays de Césaria Evoria.
Amour propre, une lecture mettant en lumière une femme qui marche avec des ombres, l’ombre de sa mère qui a quitté le foyer familial peu après sa naissance et l’ombre d’un écrivain italien, seule jonction énigmatique avec sa génitrice : Curzio Malaparte, de son vrai nom Kurt Erich Suckert. La villa à Capri de l’auteur de « La peau » rendue célèbre par le film « Le Mépris » de Jean-Luc Godard » va être le lieu d’une fuite mais aussi peut-être l’espoir d’une renaissance.
Giulia est maman, trois enfants sont nés d’une union assez éphémère avec son compagnon. Elle ne voulait pas d’enfants mais le destin en a décidé autrement, notamment face à la crainte de ne pas être considérée comme une femme, une vraie femme qui donne la vie. Sa fille et ses deux fils ont grandi et vont pouvoir bientôt s’émanciper et Giulia attend ce moment avec impatience afin de pouvoir vivre enfin pleinement, sans se sacrifier davantage. Elle aime ses enfants mais parfois elle doute, regrette mais n’ose l’avouer étant donné le politiquement correct de rigueur.
Elle décide néanmoins, grâce à un contact tombé du ciel, de partir pour Capri afin d’écrire son livre sur Malaparte et peut-être de tenter de comprendre pourquoi sa mère semblait si attachée à cet écrivain, tout ce qui lui reste d’elle est un de ses livres…
Sur place elle devra affronter l’austérité des deux gardiens du temple mais rencontrera Maria, celle qui a connu Curzio, qui a mis à sa disposition la villa et qui peut l’aider dans ses recherches, et, un chat qui ne doit pas être négligé dans l’histoire. Dans le bestiaire, bien se rappeler du fidèle compagnon de Malaparte Febo, nom que Giulia donnera à son propre chien.
Aux sons d’accents « malapartiens » et des effluves méditerranéennes, Sylvie Le Bihan signe un roman époustouflant, tant par la beauté de l’écriture, les descriptions dignes d’un orfèvre livresque, les diverses réflexions sur la féminité et la maternité. Sans aucune langue de bois (dixit un écureuil arboricole) elle suit la trace de Curzio Malaparte qui n’hésitait pas à déclamer toute la franchise du cœur. Aucune leçon, juste un point de vue méritoire sur la sempiternelle normalité des êtres qui se doit d’être suivie pour ne pas être propulsé dans les enfers de l’indignation. Pourtant, qui peut se permettre de juger ? Qui peut se permettre de condamner une parole, une attitude ? Comment peut-on émettre une opinion quand l’intimité n’appartient qu’à la personne elle-même ?
Sans omettre ensuite la difficulté d’être des parents, mère ou père, dans le XXI° siècle des réseaux sociaux où tout tourbillonne plus vite que les minutes, où le moindre petit écart devient une tragédie, où la parole de l’écran masque voire anéantit celle de ceux qui nous entourent.
Un roman de 2019 que j’oserai pourtant qualifier d’antique dans toute la noblesse du terme, parce que le parcours de Giulia est une odyssée de l’âme. Ulysse revêt des habits féminins pour affronter les secousses de la vie, les méandres d’une société parfois démoniaque ; Capri devient Ithaque et un retour (que l’on devine progressivement au fil des pages) achève une tapisserie délicatement brodée sur les errances des corps, des envies, des tentations, des abandons et de l’amour.
Avec en prime, le miroir d’une personnalité de l’une des plus importantes figures littéraires italiennes, trop souvent caricaturée parce que le paradoxe reste souvent incompris.
Livre lu dans le cadre du Prix Orange du Livre
https://squirelito.blogspot.com/2019/04/une-noisette-un-livre-amour-propre.html
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