"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Amine, jeune garçon venu du Sahel avec sa famille. Migrants, ils débarquent en France sans en connaitre les us et coutumes, sans connaitre un mot de cette langue si difficile, si subtile et qui sans elle rend toute intégration impossible.
Amine va intégrer l’école publique en classe de 6ème . Maya sera sa professeure de français. D’abord déstabilisée par cette arrivée impromptue, par cet élève pas comme les autres, Maya va vite comprendre qu’elle doit l’aider, qu’elle doit lui apprendre vite les rudiments de la langue française. Son intégration est à ce prix. Elle va donc le prendre sous son aile, travailler, s’investir pour lui. Maya va emmener Amine dans l’endroit le plus riche qui soit, la bibliothèque de la ville, l’antre où les lettres se succèdent pour fabriquer les mots qui eux-mêmes font les phrases, qui elles-mêmes font le récit, l’histoire, la culture.
En classe Amine sera au côté de Théo qui deviendra son seul ami.
Maya, humaine avant tout, va redoubler d’inventivité, va faire preuve de ténacité et de courage pour aider ce garçon et les progrès vont vite se faire sentir, les barrières vont tomber petit à petit. Amine va vers sa réussite.
Et puis, vient la rumeur, une rumeur maligne, qui amène avec elle son lot de lâchetés, jalousies, stupidités, coups bas. Qu’importe la souffrance, Maya continue son chemin quel qu'en soit le prix.
Amine est un véritable plaidoyer pour la tolérance, l’humanité, la solidarité, la ténacité, l’intelligence dans l’action. Il est un véritable hymne, hommage à tous ceux et celles qui aident à combattre la vilenie, à tous ceux qui soutiennent et portent toujours plus haut, à tous ceux et celles qui apprennent à apprendre.
C’est le second roman que je lis de Mona Azzam, après « Nomades », qui m’avait enchanté et dont je me souviens encore, c’est sur « Amine » que mon choix s’est porté. J’y ai retrouvé avec bonheur le côté poétique de l’écriture, les mots choisis qui sonnent toujours juste, tellement agréables à la lecture.
« Amine » est une jolie narration et surtout une formidable histoire de transmission.
Vingt ans après Amine retrouve Annecy et Théo, le seul à l'avoir accepté. Il revient dans cette ville suite aux obsèques de sa professeur de français qui l'a aidé à son arrivée à Annecy en 1994, c'est alors que l'histoire de son arrivée en France remonte à la surface.
Amine a laissé les terres du Mali pour les contreforts des montagnes enneigées, il parle très peu faute de maîtrise du français. Sa professeur de français Madame Maya, observatrice et consciente de cet handicap décide de l'aider et grâce à un gros travail, il gagne un concours de nouvelles.
La proximité entre la professeur et ce garçon va déranger non seulement un certain nombre de parents d'élèves mais aussi les autres professeurs qui feront en sorte que le jeune garçon soit puni. Mais c'est sans compter sur l'amitié qui unit Amine à Théo, qui trouvera une astuce pour le soutenir. L'histoire se tassera avec le déménagement de la famille d'Amine à Marseille.
J'ai beaucoup aimé la relation entre cette professeur et Amina. Cette bienveillance, ce cadeau fait à ce jeune garçon pour maîtriser la langue d'accueil, pour lui offrir le plus de chance pour l'avenir.
J'ai apprécié l'oeil critique de l'auteur sur l'éducation nationale et notamment ses faiblesses en matière d'intégration des immigrés ou des enfants en difficulté mais aussi sur la difficulté qu'un enfant peut rencontrer pour intégrer un groupe déjà formé, difficulté accentuée par une différence de quelque nature qu'elle soit.
J'ai aussi aimé l'écriture pleine de pudeur et très belle qui m'a emportée, ce qui fait que je n'ai lâché le livre qu'une fois terminé.
On notera aussi que le métier d'enseignant relève quelque part du sacerdoce et qu'il faut être vraiment passionné pour dispenser autant d'amour à ses élèves.
Ce fut un très gros coup de coeur pour moi.
https://quandsylit.over-blog.com/2022/06/amine-mona-azzam.html
En 1994, Amine, avec ses parents et sa fratrie, vient d’arriver en France dans la ville d’Annecy, un choc affectif et thermique : aucun ne parle français et ce froid blanc est aux antipodes du Sahel d’origine. En pénétrant dans l’enceinte du collège pour intégrer une classe de sixième, le jeune garçon a l’impression que la montagne qui se dresse devant lui n’est pas seulement faite de roches et de pierres, elle l’est également par ces regards scrutateurs, ces attitudes hautaines à son égard, par l’immensité de ce qu’il entend mais ne comprend pas. Cependant, il lui semble qu’un piton se dresse devant lui auquel il pourra s’accrocher et s’élever sur la paroi de l’éducation nationale : une femme parait bienveillante. C’est Madame Maya, elle est professeure de lettres.
Elle le fait asseoir aux côtés de Théo. Progressivement, il deviendra son seul et unique ami. Ses progrès en français sont fulgurants, tous les espoirs sont permis en dépit des crevasses qui l’entourent. Vingt ans plus tard, il reçoit un courrier d’une notaire lui demandant expressément de la contacter au plus vite suite au décès de Madame Maya. De Marseille il va revenir sur son parcours en se remémorant celle qui lui a ouvert la voie.
Magnifique roman dans toute la phosphorescence de la bienveillance des êtres qui permettent de bâtir des destins hors norme, de ces personnes qui s’apparentent à des contreforts pour aider les autres à se construire malgré les renversements de l’existence. Dans un style épuré, sans ornement artificiel, Mona Azzam rend hommage à un professeur qui a permis à un déraciné de se construire avec succès. Sans négliger toutefois dans cette ode à l’humanité de souligner ceux qui tentent, pour de viles raisons, d’empêcher aux naufragés de la vie d’espérer et de réussir.
Blog => Le domaine de Squirelito =>https://squirelito.blogspot.com/2022/01/une-noisette-unlivre-amine-mona-azzam.html
En ces temps perturbés,à lire et faire lire par les ados:Amine arrive au collège en 6ème ne parlant pas français!Et tombe sur Maya B;,professeure de français,seule ...Une belle histoire autour de la langue...
Mais que voilà un joli roman choral, sur l’épanouissement d’un jeune garçon répondant au doux prénom d’Amine, fraichement arrivé du Sahel (sénégalais). Et sur son (éternelle) reconnaissance, vouée à sa professeure de Français (Maya B) qui l’accueillit à bras ouverts (en décembre 1995) dans sa classe de 6ème, au collège Camille Claudel d’Annecy … Alors qu’il ne parlait pratiquement pas un mot de notre langue …
Un enfant particulièrement attachant, volontaire et intelligent. Au fil de ce court récit, on croisera auprès de notre petit héros : Monsieur C (un peu blasé), Théo (un ami pour la vie), Elsa (l’ancienne élève devenue notaire) et surtout la bienveillante Maya B – dont c’est l’enterrement – et qui a, toute sa vie durant, vénéré son passionnant métier … Celle qui a cru « dur comme fer », vingt ans plus tôt, en un (heureux) avenir possible pour son petit protégé !
Une belle écriture, sobre et pudique, toute en poésie. Un superbe « récit-témoignage » que cet ouvrage, qui n’a de « petit » que son format … Puisque indéniablement « grand » – de par sa qualité littéraire – profondément humaine !
Toujours empreints de douceur les textes de Mina Azzam , la poésie affleure au détour des pages . Et voici la rencontre de L’enfant venu d’Afrique Amine et d’un professeur de français Mme Maya
pour elle le rôle de transmission est sacré… pour elle l’absence de mots est inconcevable … pour elle la situation de ce gamin déraciné oublié par le système de l’école de la République est insupportable …
Le plaisir d’une lecture pleine d’humanité et de bienveillance
https://www.alombredunoyer.com/amine-mona-azzam/
Amine est le nouveau roman de Mona Azzam paru aux éditions La Trace à l’occasion de cette rentrée littéraire.
Hasard du calendrier (ou pas…), il est sorti jeudi, jour de grève nationale des enseignants. Quel rapport me direz-vous ? Comme toujours avec Mona et la Trace, regardez cette sublime couverture : un enfant au regard apeuré, un tableau noir, une craie, un prénom…
« Je sommeillais de cours en cours ; de salle en salle. Seul le cours de Mme Maya constituait une exception. Impossible de dormir au premier rang. Son regard attentif et bienveillant me tenait en alerte. Je l’écoutais aussi attentivement que possible, tentant de déceler du sens dans les mots qu’elle disait, d’une voix claire. Au bout d’une semaine, je me suis surpris, la nuit venue, couché à côté de deux de mes frères plus âgés, à me répéter dans ma tête, certains mots. Ce n’était plus que des ballets de « alors, donc, voilà, silence » qui valsaient dans ma tête, et même jusque dans mes songes. »
Amine
Peut-être vous souvenez-vous de Maïmouna, cette jeune fille pour laquelle on ne pouvait que s’attacher dans le précédent opus de Mona, Ulysse a dit.
Peut-être Amine est un frère ou cousin lointain de Maïmouna tant leurs trajectoires se ressemblent… Ce phare d’Ulysse qui rayonne et nous guide m’avait profondément marqué. Amine et son cher professeur Maya en ont fait de même.
Amine est un jeune garçon de dix ans en provenance du Sahel. Il est le nouvel élève, le vingt-quatrième de Maya, professeur de français en classe de 6e au collège Camille Claudel d’Annecy. Amine ne parle pas français, Amine ne comprend pas le français, Amine ne parle pas tout simplement. Et pour autant, il ne bénéficie pas de cours spécifiques ou d’une quelconque aide pour s’intégrer. Il est placé là, tout simplement, et que les professeurs se débrouillent !
« Accusée, levez-vous ! pour votre défense, vous avez droit au silence. Le silence, pour clamer votre innocence. En face, la Horde, déchaînée, conspuante, accusatrice. Et qui exige la potence. Ni plus, ni moins. Accusée, levez-vous ! Les hyènes sont affamées. Les chacals sont assoiffés. Levez-vous pour mieux ployer sous le poids de leurs langues aiguisées et de leurs crocs saillants »
Révolte, colère, indignation
Je ne sais si c’était le souhait de l’auteur, mais c’est ainsi que je l’ai ressenti. Révolte d’un professeur face aux attaques de ses collègues ; colère d’un professeur devant l’absence de considération pour Amine ; indignation devant l’ignorance et le refus.
Maya a un but et elle l’atteindra quoiqu’il en coûte. Jour après jour, elle consacrera son temps, ses efforts pour apprendre à Amine notre langue. Jour après jour, elle fera preuve de bienveillance, d’humanité, de pédagogie. Jamais elle ne baissera les bras, jamais elle ne renoncera malgré les cactus et autres chausse-trappes.
Généreuse et persévérante, Mona, pardon lapsus révélateur, Maya offrira ses connaissances à Amine, les lui transmettra. Maya ne demande rien, Maya fait son travail, tout simplement : celui de professeur qui instruit.
Comme Mona Azzam, professeur de Lettres, femme sensible et généreuse, militante engagée des droits de l’Homme, ayant des racines africaines et enseigné dans de nombreux pays…
« Amine, Je n’ai jamais eu l’occasion, la vie ne m’en ayant pas laissé l’occasion, de te dire à quel point je suis fière de toi. Fière du jeune homme que tu as été, dès ton premier jour en classe de sixième. Fière de ton Prix, de ta nouvelle, qui en elle-même est un prix. Qu’importe le prix payé pour tout cela. Fière de tous tes écrits, de la profondeur de tes écrits, de leur portée humaniste. Tu peux, Amine, être fier de toi, du travail que tu mènes dans les universités françaises et maliennes. Tu peux être fier de toi, de tout ce chemin parcouru avec brio, en dépit des difficultés, parfois incontournables à première vue. »
Instruction, intégration, ascenseur social, réussite
Roman choral, Amine est un livre d'actualité, un livre politique et militant pour ne pas dire engagé... Mais c'est surtout et avant tout pour moi, un vibrant plaidoyer pour le corpus du métier d'enseignant.
Qu’attend-on de l’école ? Quel est son rôle ? Ce n’est pas d’éduquer ou d’élever… mais bien d’instruire comme le narre si justement Mona dans Amine.
D’aucuns parleraient d’égalité des chances, je préfère employer l’expression l’instruction pour tous, quelle que soit son origine, quelles que soient ses traditions, quelle que soit sa religion, quelle que soit sa couleur de peau.
Je retrouve tant Mona ligne après ligne, page après page. Mona est une combattante qui parle avec son cœur, avec ses tripes. Je l’ai parfaitement ressenti dans de nombreux chapitres.
L’écriture est ciselée, extrêmement précise, incisive, envoûtante… Elle est si expressive et poétique que l’on ne peut que s’attacher et être ému. Les larmes affleurent régulièrement, elles finissent par couler à flots en refermant ce trop court opus.
« Lire, écrire, exister »
Que j’ai aimé ce roman qui m’a fait revisiter ma vie ! Tout d’abord, revenir en enfance avec le tableau noir et la craie de l’école primaire, ces souvenirs inaltérables… Puis traverser mes parcours scolaires avec ses professeurs si marquants que nous avons tous connus et pour lesquels nous sommes capables de conter telle ou telle anecdote. Enfin, mon parcours politique et cette certitude du vivre ensemble, de l’égalité des chances…
Il est si difficile de faire bouger les choses, il est si difficile d’allier les bonnes volontés. Ces batailles d’ego, cet individualisme qui pousse à ne pas s’intéresser, pire à condamner…
Nous sommes début d’année, l’heure des bonnes résolutions. Gageons que Maya n’est pas une exception, gageons que ce cri du cœur d’espoir et d’humanité hurlé par Mona Azzam fasse tache d’encre.
Naïf et utopique ? Il ne tient qu’à nous de transformer le rêve en réalité comme l’a si bien écrit Antoine de Saint-Exupéry
4/5
Le petit prince venu d’ailleurs
Avec Amine Mona Azzam raconte la rencontre d'un jeune immigré avec une professeur de français déterminée à lui construire un avenir. Une rencontre déterminante, bouleversante.
Vingt ans après avoir franchi les grilles du collège Camille Claudel d'Annecy pour la première fois, Amine est de retour afin d'assister aux obsèques de sa professeur de français, Madame Maya. S'il a fait le voyage depuis Marseille, c'est qu'il doit tout à cette femme. Quand elle a fait la connaissance d'Amine, elle vivait seule. Son mari l'avait quittée après la mort de leur enfant. Dans sa classe de 6e le jeune immigré venait tout juste de débarquer du Sahel et ne parlait quasiment pas français. Une situation qui laissait l’enseignante tout à la fois révoltée, désemparée et attendrie.
Révoltée parce qu'il n'y a pas de place pour lui dans les structures dédiées et que ses collègues baissent les bras. Désemparée, parce qu'elle n'a pas de baguette magique ou même d'outils pédagogiques pour lui venir en aide. Et attendrie devant le désarroi et la tristesse du garçon.
Un garçon qui, en ce jour glacial de 1995, préfère mentir à son père et lui dire que tout va bien plutôt que de reconnaître qu'il est incapable de suivre les cours, qu'il peut à peine comprendre les quelques mots bienveillants de Madame Maya, la seule qui semble lui accorder un peu d'intérêt.
Mona Azzam a eu la bonne idée de faire alterner les voix des différents acteurs. Celle de l'enseignante et celle du jeune immigré, pour raconter leurs parcours respectifs l'un vers l'autre, mais aussi celle du principal de l'établissement. Il se souvient avoir fermé les yeux quand une fronde malsaine s'est propagée pour empêcher Amine d'aller en classe de neige. Celle de son copain de classe Théo qui par solidarité a prétexté une rage de dents pour ne pas partir à la montagne avec sa classe. Celle d'Elsa Bonnet, que je vous laisse découvrir.
À force de travail, d'heures de soutien, y compris durant les vacances, Madame Maya va réussir son pari. Amine va réussir à maîtriser la langue française et pouvoir progresser dans toutes les matières. Jusqu'à réussir à écrire une nouvelle qui sera primée (et reproduite en intégralité dans ce récit). Mona Azzam réussit fort bien à montrer dans cette histoire les lacunes de notre système éducatif, pas ou peu enclin à faire les efforts nécessaires pour pouvoir mieux intégrer les immigrés ou les élèves en difficulté. Mais on pourra aussi avoir une lecture plus réjouissante, celle qui met en avant une volonté inébranlable, une forte motivation et un engagement qui tient du sacerdoce. Un roman tout en nuances, j’allais écrire très loin du noir et blanc.
https://urlz.fr/hqmk
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