Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Le jour de ses trente ans, un libraire reçoit la visite d'une préadolescente affirmant être sa fille. Or cet homme, résolument homosexuel, n'a jamais connu de femme. Face à la détermination de cette gamine, les certitudes de l'homme sont ébranlées. Aurait-il pu oublier une nuit d'amour avec une ancienne camarade du lycée ? Á moins que cette histoire ne soit inventée de toute pièce ? Comment démêler le vrai du faux ? S'en suit une habile introspection où les souvenirs, les choix et les doutes s'observent, jusqu'à rendre lumineux ce qui fut gardé sombre et caché.
Le premier livre que j’ai lu de Stéphan Sanchez « Deux enfances – Minou Drouet et moi » retrace le difficile cheminement de deux enfants de huit ans qui se ressemblent, récit vrai tout empli de délicatesse et de sensibilité.
Et j’ai été si sensible à cette histoire, émouvante et forte, récompensée par le Prix du Roman Gay en 2021, que j’ai voulu lire d’autres livres de ce jeune auteur… en continuant par « Album de famille », roman assez court également, à l’écriture fluide, raffinée, très agréable. Ce livre m’a fait veiller jusque tard car il entrelace avec talent émotion et suspense : une gamine préadolescente fait irruption dans la vie du narrateur, un trentenaire qui est écrivain et libraire, pour affirmer qu’il est… son père ! Or, il ne peut pas l’être…
Stéphan Sanchez aime écrire des histoires vraies et l’on sent bien que ce que le narrateur dit de sa relation à sa bien-aimée grand-mère est vécu. Alors… une histoire vraie ? En tout cas, elle est très prenante et ce roman m’a beaucoup plu !
Voici un extrait qui m’a particulièrement plu :
« Elle (ma grand-mère) hantait encore mes rêves. Elle m’avait autant élevé que mes parents, m’avait encouragé à dessiner, à écrire et me donna le goût de la lecture. Il n’y avait jamais eu d’interdit. Elle ne m’avait jamais affirmé : « Non, tu ne peux pas faire cela. » Chez mes grands-parents, je pouvais jouer à la poupée et me déguiser en princesse. Je pouvais me rêver en actrice de cinéma ou en guerrier androgyne. Les frontières étaient brouillées. J’étais un catalogue de fantasmes, un juke-box éclairé par des néons fluorescents. À mes parents, qui se désespéraient de me voir habillé en fille, elle rétorquait : « Ce n’est qu’un enfant ; laissez-le s’amuser. » J’avais vite compris que ma liberté se trouvait auprès d’elle, dans sa maison, dans son jardin.
Je me posais la question de temps en temps.
La présence que je sentais dans mon studio pouvait-elle être l’esprit de ma grand-mère ? »
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