Avec l'injonction incessante à « profiter de leur jeunesse », on amène les femmes à penser qu'à partir d'un certain âge leur vie devient subitement morose, voire désuète. Ainsi soient-elles est là pour nous prouver le contraire.
Elles ont entre 42 et 84 ans, elles sont mannequin, comé- dienne, écrivaine, peintresse ou danseuse. Albinos, victime d'inceste, atteinte d'un cancer, ex-membre d'une secte ou première maire transgenre de France : chacune a un com- bat, une déconstruction et un épanouissement à raconter.
Ces femmes se sont battues pour exister et devenir celles qu'elles sont aujourd'hui. Toutes revendiquent leur liberté.
À travers ces photographies, Ema Martins et ses modèles nous démontrent que vieillir est synonyme de s'épanouir : il n'y a pas d'âge pour profiter de la vie, pour réaliser ses rêves et pour entreprendre de nouvelles choses. Leurs forces et leurs faiblesses ont fait d'elles ce qu'elles sont et, aujourd'hui, elles s'assument et envoient valser les tabous.
Au sein d'une époque marquée par le culte de l'apparence, Ema Martins propose une nouvelle vision de la féminité, entre authenticité et modernité, naturel et sublimation. En unifiant l'image et l'histoire de ses modèles, la photographe parvient à mettre en lumière toutes les femmes silver, ces nouvelles déesses méritant les projecteurs et trop souvent délaissées pour une jeunesse sans âme.
J’adore la photographie en noir et blanc et plus particulièrement les portraits. Ema Martins nous propose des portraits de femmes « mûres », elles ont plus de quarante ans et sont girondes. A une époque où la jeunesse est mise en avant comme la qualité absolue, il est grand temps d’apprécier ce que les marques du temps laissent sur nos corps, nos visages et sur notre personnalité. On les appelle les « silver » ces femmes ont toutes un parcours différents et un charme bien moins lisse que celui des jeunettes. Il était grand temps de rendre hommage à cette génération de femme qu’on ne met que rarement sous la lumière. En parlant de lumière, il faut absolument que vous voyiez de vos propres yeux toutes les nuances de noir et blanc et bien entendu tous ces gris magnifiques qui viennent tantôt souligner, tantôt éclairer les courbes féminines, c’est comme une sculpture ainsi révélée.
Les regards sont captivants, ils happent et ne vous lâchent plus. C’est tout un éventail d’émotions qui vous submergent. C’est sur Instagram que l’auteure a su trouver ses modèles, on se confronte ainsi avec le réel, on ne triche pas avec un portrait, pas besoin ici, de maquillages tapageurs, de sourires figés. On est frappé par la tristesse, la nostalgie ou encore la sensibilité qui se dégage de ces femmes. Elles me sont apparues comme des femmes puissantes qui peuvent servir de modèles, qui on su tracer leur chemin dans lequel si nous le souhaitons, nous pourrons nous aussi marcher. Afin que la vieillesse ne soient plus perçue comme au mieux une fatalité et au pire une déchéance mais au contraire comme une valeur positive pour toute la société. Un fruit n’est-il pas à son apogée lorsqu’il atteint la maturité alors pourquoi n’en serait-il pas de même avec l’être humain. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/12/01/39242963.html
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