"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'oeuvre de Chateaubriand, disciple de Rousseau, est traversée par l'urgence et par la puissance du désir. Se comparant lui-même au « Juif errant qui ne devait plus s'arrêter », il a connu la faim et la misère durant son exil en Angleterre, mais aussi le faste des ambassades lors de sa carrière publique de diplomate. Poète-voyageur, il se nourrit de ce changement perpétuel : « J'étais homme et je n'étais pas homme ; je devenais le nuage, le vent, le bruit. » Car si Chateaubriand voyage tant, de n'est pas par simple curiosité, c'est pour retrouver une unité de sens dans un univers qui se disperse : « Je me suis rencontré entre deux siècles, comme au confluent de deux fleuves ; j'ai plongé dans leurs eaux troublées, m'éloignant à regret du vieux rivage où j'étais né, nageant avec espérance vers une rive inconnue. » À la fin de sa vie, il s'interroge : « Ai-je une patrie ? » et si oui, y « ai-je jamais goûté un moment de repos ? » Attentif « au bruit lointain d'une société croulante », il constate sa solitude face aux bouleversements de son temps : « J'ai toujours eu horreur d'obéir et de commander », écrit-il. Il a 76 ans quand, dans sa sublime Vie de Rancé, son dernier ouvrage, il observe : « Je ne suis plus que le temps. » Ce temps, il sait pourtant que, grâce à l'écriture, il n'aura pas été vain : « Pourquoi me plaindrais-je de la rapidité des jours, puisque je vivais dans une heure autant que ceux qui passent des années à vivre ? »
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