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Adolphe Rette ; l'enfant terrible du symbolisme (1863-1930)

Couverture du livre « Adolphe Rette ; l'enfant terrible du symbolisme (1863-1930) » de Ann Boucher-Cugnasse aux éditions Editions Maia
Résumé:

"Un jour, parcourant Le Livre des Masques de Remy de Gourmont, l'auteur vit son attention retenue par la musicalité et la profondeur des vers d'un certain Adolphe Retté, dont le nom n'évoquait jusqu'alors, pour elle, que de rares et négatifs souvenirs universitaires. Ainsi commença la longue... Voir plus

"Un jour, parcourant Le Livre des Masques de Remy de Gourmont, l'auteur vit son attention retenue par la musicalité et la profondeur des vers d'un certain Adolphe Retté, dont le nom n'évoquait jusqu'alors, pour elle, que de rares et négatifs souvenirs universitaires. Ainsi commença la longue quête, pleine de surprises, qui aboutit à l'écriture de ce livre.
Vu la forme choisie, cette biographie, comme l'aurait souhaité Adolphe Retté, ne s'adresse pas uniquement aux spécialistes de la littérature. Elle témoigne des vicissitudes de la vie d'un homme assoiffé de vérité et incarnant, avec ses forces et ses faiblesses, les aspirations souvent contradictoires de son temps. Elle contribue aussi, à sa façon, à l'histoire littéraire et intellectuelle de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle, en épousant, pour une fois, le point de vue du vaincu, de celui dont l'oeuvre poétique, célébrée un temps, a été occultée, pour avoir osé critiquer la poétique de Mallarmé et s'être opposé à la conception élitiste et formaliste de la poésie qu'il représentait.
Figure importante du symbolisme, ardent défenseur du vers libre, Adolphe Retté fut, en effet, l'un des premiers à quitter la tour autistique où les poètes symbolistes s'étaient enfermés. Précurseur du Naturisme, il opéra ce retour vers la vie et les hommes, un temps délaissés. Il fut donc celui qui, après Victor Hugo, reprit le drapeau de la poésie engagée. Refusant qu'elle soit confisquée par les techniciens de la littérature, adeptes de l'obscurité, il voulut qu'elle continuât à dire l'expérience intime du monde du poète, une expérience qu'il souhaitait partager avec le plus grand nombre. Il repensa la relation qui nous unit à tout ce qui n'est pas humain, aux éléments, au végétal, au minéral même, et exprima les émotions et les modifications que ce contact privilégié provoquait en lui. Plus d'un poète doit quelque chose à celui qui, après Rimbaud, réussit à dire ses «?visions les plus folles du pays des songes?», à chanter les ravissements et les affres du désir amoureux, à formuler les souffrances inéluctables engendrées par notre humaine condition, comme à dire l'alliance secrète qu'entretient le poète avec la nature et le sacré.
Essentiellement poète, Adolphe Retté fut aussi un critique original?: avant Charles Maurras, il conçut la critique comme un genre littéraire à part entière. Avant Marcel Proust et son Contre Sainte-Beuve, il considéra l'oeuvre comme un objet se suffisant à lui-même, libéré de toutes références biographiques. Puis, une fois l'écriture poétique tarie, ce fut la vie même de Retté qui devint son oeuvre, une vie qui prit la forme d'une errance incessante, inscrivant dans l'espace sa recherche de Dieu. Ses écrits devinrent, dès lors, l'expression d'une quête spirituelle, placée sous les auspices du dogme catholique et dans ses limites, avant de prendre un caractère plus universel et apolitique sous le mode mystique."

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