L'acrosport fédéral commence à se développer en France dans les années 1980. Cette pratique regroupe aujourd'hui à peine plus de mille licenciés à la FFG et reste peu médiatisée. Van Der Marlière [1] et Blois [2] (ancien directeur technique national de la FFTSA), furent les premiers à évoquer l'acrosport fédéral dans la Revue EP.S. Ils décrivaient les différents exercices (statiques, dynamiques et combinés) et les formations possibles (duos, trios et quatuors) dans le but de faire connaître aux enseignants cette «nouvelle» discipline et plus précisément son règlement. Ces auteurs pensaient avec raison que l'acrosport allait se développer avec succès à l'école.
Nous remarquons depuis peu l'émergence d'articles à propos d'acrosport fédéral dans des revues spécialisées (Gym'Technic, Le gymnaste). M. Bardy [3] décrit plusieurs types de porters (ATR mains au sol, ATR mains sur le porteur, porters «en chaise» ou «en planche») et fournit des éléments d'organisation d'un cycle d'initiation en acrosport (préparation gymnique de base, programmation des figures dynamiques à une étape ultérieure). E. Mauriceau et C. Charlier [4] présentent l'acrosport (règlement, déroulement des compétitions), les éléments incontournables de l'activité (les prises, les place ments, les différents rôles) et donnent des conseils relatifs à la constitution des groupes et à la logique de progression. Dans un autre article [5], à partir de l'analyse des pyramides statiques et dynamiques, elles précisent un certain nombre de règles d'action permettant de respecter les alignements segmentaires, et elles proposent des pistes pour l'entraînement. Enfin, elles ont édité, avec la fédération française de gymnastique, un fascicule d'initiation à l'acrosport en 2002 [6]. En plein essor dans le contexte scolaire, l'acrosport est intégré dans les programmes d'EPS. Depuis 2002, les textes officiels organisent l'évaluation de cette APSA pour l'épreuve du baccalauréat (B.O.E.N. no 25 du 20/06/2002). Dans les académies, les enseignants participent toujours plus nombreux à des stages de formation continue. Les formations initiales intègrent progressivement cette APSA dans les filières STAPS. Les publications sur l'acrosport se multiplient. De 1982 à 2002, trois ouvrages sont publiés [7, 8, 9] ainsi qu'une vingtaine d'articles, essentiellement dans la Revue EP.S [10]. À partir de 1992, un ou deux articles y paraissent chaque année (excepté en 2001). La majorité des publications à propos d'acrosport concerne donc le contexte scolaire.
Si cette pratique se développe, notamment dans le contexte de l'EPS, pour autant peu de recherches s'en saisissent comme objet d'étude [11]. Afin de réaliser un inventaire des productions d'auteur et d'en proposer une analyse critique, Mathilde Musard dans sa thèse [12] questionne les relations entre l'acrosport fédéral et l'acrosport scolaire. Elle observe que la logique de l'acrosport fédéral n'est pas toujours transposée dans les documents à destination des professeurs d'EPS. Ses caractéristiques essentielles, notamment la dimension acrobatique, sont peu prises en compte, peut-être pour des raisons de sécurité ou encore pour privilégier la dimension artistique. Comme le soulignent J.-A. Méard et S. Bertone [15], l'acrosport apparaît d'emblée comme une activité facilitatrice. La collaboration entre élèves est fortement induite et ils s'investissent avec plaisir dans la construction des pyramides et de l'enchaînement. Cependant leur participation n'est pas une condition suffisante pour qu'il y ait apprentissage.
Les publications en matière d'acrosport sont donc essentiellement centrées sur les apprentissages des débutants. S'exprime aujourd'hui un besoin de développer la formation et de la recentrer sur des aspects essentiels tels que la définition de la logique de l'activité, des règles d'organisation et des contenus d'enseignement.
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