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Merveilleux. Cette exploration déchirante de la lente désintégration de l'esprit est profondément émouvante et complètement bouleversante, tout en étant passionnante. J'ai adoré.
S. J. Watson, auteur de Avant d'aller dormir Amanda O'Toole, soixante-quinze ans, a été retrouvée morte à son domicile, amputée de quatre doigts de la main droite. La police soupçonne la voisine et amie d'Amanda, le docteur Jennifer White - chirurgien orthopédiste à la retraite - d'être l'auteur de ce meurtre. Mais Jennifer est atteinte de la maladie d'Alzheimer et ne sait pas elle-même si elle est coupable. Elle partageait une relation extrêmement intime avec Amanda, même si ces deux femmes énergiques et orgueilleuses avaient été aussi par moments des adversaires redoutables. Amanda entendait parfois régir la vie de son amie et, sous prétexte d'honnêteté, dévoiler certains secrets qui auraient dû rester enfouis, relatifs notamment au mari de Jennifer, James, avocat retors, décédé depuis peu. Sans enfant et marraine de Fiona, la fille de Jennifer, Amanda instaurait une rivalité et un rapport de forces constant avec son amie, plus brillante, plus gâtée qu'elle par la vie.
C'est la voix de Jennifer qui raconte cette amitié complexe et sa vie passée, de façon fragmentée, par des bribes, des souvenirs, des conversations, ou encore par le biais d'un journal qu'elle tient pour tenter de combattre la détérioration de son esprit et où ses enfants et amis sont amenés à témoigner de temps à autre. Ils émergent également de ce brouillard de la conscience, tour à tour confuse et lucide, de Jennifer : Amanda, bien sûr, Fiona, mais aussi Mark, le fils de Jennifer, ambigu comme son père, ou encore Magdalena, la garde-malade dévouée mais qui a des secrets, elle aussi. Jennifer White finira-t-elle par retrouver dans sa mémoire malade des révélations sur le meurtre d'Amanda ? Est-ce elle qui l'a tuée et lui a ainsi mutilé la main ? Pour quelle raison ? Face à une personnalité aussi imprévisible et tourmentée, la vérité ne peut être simple.
Déroutant, déconcertant, tragique, émouvant
Voilà les qualificatifs que l'on peut employer pour évoquer le livre d'Alice LaPlante.
Une femme, chirurgien de renom, sombre petit à petit dans la démence, car atteinte de la maladie d'Alzheimer. Pourquoi Jennifer aurait-elle tuée et mutilée sa voisine et amie, Amanda ? Quel pouvoir exerçait Amanda sur Jennifer ? Au fur et à mesure de la progression du livre nous remontons le temps. de la mémoire défaillante surgissent des événements du passé qui éclairent ceux du présent.
Alice Laplante nous plonge ici non seulement dans un roman policier mais aussi dans un sujet de société sensible sur les malades atteints de démence sénile précoce. On s'attache à Jennifer qu'on aimerait aider lorsqu'elle sombre. On est en colère après son fils qui parfois essaie de profiter de la situation. On pleure avec sa fille quand celle-ci lui annonce les décisions douloureuses. Bref on partage leurs difficultés.
Un bémol toutefois, le style d'écriture est parfois déroutant et il m'est arrivé de perdre le fil à cause de la présentation. Pas tout à fait un dialogue, pas tout à fait une description, l'alternance récit (les pensées de Jennifer) et échange (avec un interlocuteur) n'est pas toujours aisée à suivre.
Je n'ai pas lu seulement ce livre comme un policier, car on a tous en tête quelqu'un, plus ou moins proche, touché par cette maladie et les anecdotes rapportées ici ont toutes été plus ou moins entendues dans la vraie vie…
Très beau roman qui aborde de façon peu commune la maladie d'Alzheimer. Avec ce récit à la première personne, le lecteur vit et voit le monde avec le yeux du malade. L’auteure a su habilement jouer avec les sauts dans le temps sans que l’on perde le fil de l’histoire malgré le décalage entre ce qui vit Jennifer, la malade, et son entourage au même moment.
Elle parvient et nous faire comprendre ce double ressenti, celui de Jennifer qui au début de sa maladie à encore quelques moments de conscience et de lucidité, lorsqu’elle ne reconnaît pas quelqu’un et sait qu’elle le devrait, mais surtout la difficulté des proches confrontés à la dégradation physique et psychique. Le livre est touchant car c’est une maladie à laquelle chacun d’entre nous peut avoir été témoin dans son entourage, directement ou indirectement, et nous permet de comprendre les difficulté des proches vis à vis du malade, la douleur à ne pas être reconnu mais également la malhonnêteté à profiter de la déficience du proche qui n’a plus toute sa raison.
Au delà de la maladie le roman est une véritable intrigue sans temps morts ni longueurs. Chaque personnage à quelque chose à se reprocher aussi chacun aurait eu une bonne raison de tuer Amanda, l’amie (mais était elle une véritable amie? ) trop proche de Jennifer et de sa famille. L’écriture est originale et agréable car alternent des pensées exprimées par chacun, des notes consignées dans un carnet. L’auteure a su nous tenir en haleine jusqu’à la fin car on sent bien qu’en avançant dans le temps l’état de Jennifer se dégrade, les sauts de mémoires et les absences s’intensifient. Un livre qui se lit d’une traite . Un regard policier sur cette maladie c'est assez inhabituel et original et cela vaut la peine de s'y pencher.
Singulier roman policier que celui-là. D’ailleurs peut-on vraiment le qualifier de roman policier ? Roman oui, policier, je serais plus réservée.
L’histoire, plus que l’intrigue, est déroulée à travers le prisme de la mémoire défaillante de Jennifer, une chirurgienne retraitée atteinte de la maladie d’Alzheimer mais soupçonnée du meurtre de sa voisine et amie Amanda. Sa mémoire immédiate faisant défaut, tout est consigné (ses propos comme ceux de ses interlocuteurs – sa garde-malade, sa fille, son fils) sur un carnet, témoignage écrit destiné à rester face aux paroles qui s’envolent et dont il ne reste trace quand on souffre comme Jennifer de démence sénile. C’est finalement ce carnet qui raconte. L'intrigue policière ne sert que de prétexte pour « raconter » la maladie d'Alzheimer "de l'intérieur". La narratrice n'est autre que la malade, que l'on accompagne dans ses absences comme dans ses moments de lucidité, dans le dialogue avec ses proches qui deviennent par moments des étrangers...
Livre à l'image de la maladie d'Alzheimer : assez décousu et souvent difficile. Mais une fois refermé, il nous en reste cependant quelque chose car il est somme toute troublant et plutôt original dans sa structure et dans son propos.
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