Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Des textes courts, une balade poétique et déjantée dans Paris. Le récit d'un homme, accompagné de son chien, à la recherche de Lola.
Une critique de Claude Vercey de la revue Décharge.
A nu Paris est le nouvel inédit d'Igor Quézel-Perron :
Et je ne peux m'empêcher d'entendre dans le titre un écho au défi de Rastignac : « A nous deux, Paris ». Les brèves fictions qui le constituent, inspirées par divers rues et lieux de Paris, hésitent entre la nouvelle et le poème en prose, de la même manière que les textes et récits de Pierre Autin-Grenier, même si ce dernier ne renonça jamais à présenter son oeuvre comme poésie. Ces deux auteurs partageant verve et ironie essentiellement tournées contre eux-mêmes, du moins contre le je narratif.
Une cette douce balade amoureuse, narrée d'un style léger et ciselé... Elle donne envie d'écrire sa propre vision de la ville, en toute liberté, en y mêlant émotions, rêves et pourquoi pas les gens qu'on aime...
Des textes courts, une balade poétique et déjantée dans Paris. Le récit d’un homme, accompagné de son chien, à la recherche de Lola. « Allez, laissez-vous porter par cette douce balade.
Chaque nouvelle constitue un chapitre se passant dans une rue ou dans un monument de notre chère capitale. Ce recueil est une ode à la promenade dans les rues et avenues parisiennes. On suit un homme et son chien et de ses rencontres avec Lola qu'il fréquente. Au travers de ses errements, cet homme nous confie ses pensées.
Malheureusement je n'ai vraiment pas accroché avec le style de ce roman, trop décousu pour moi. Les phrases sont super courtes, pas de conjonctions de coordination ce qui en fait un roman au style haché.
Les illustrations sont très belles et décrivent bien les personnages, lieux.
Ce roman divise les lecteurs.
Le narrateur de ces courtes et très courtes nouvelles est un homme qui vit à Paris, seul avec son chien : "Au numéro 1 de ma rue, je vis seul. Les murs sont hauts, pour ne pas tomber." (p.17). Il flâne dans les rues de la ville, baguenaude, lève les yeux, contemple. Il rencontre aussi parfois des gens, dont Lola sa voisine du dessus dont le charme ne le laisse pas insensible et sans doute vice-versa. Il parle à son chien, qui lui répond à sa manière. Il sort au théâtre, à l'opéra, au restaurant. De toutes ces balades et sorties, il s'inspire pour écrire ses textes, puisqu'il parle à la première personne. Louise Hourcade les illustre.
Les nouvelles se suivent et se ressemblent parfois -certaines en perdent ainsi quelque intérêt et sonnent un peu creux. Puis, avançant dans sa promenade, le narrateur se fait moins insouciant, les nouvelles moins légères, l'humour moins présent plus désespéré mais le sens de la formule poétique d'Igor Quézel-Perron, de la phrase décalée qui fait sourire et qui n'a pas besoin de beaucoup pour être explicite est lui toujours à chaque page : "La poissonnerie et l'église sont fermées. Dieu et le cabillauds sont seuls désormais.[...] Mon chien commence à grimper sur les murs. Qui suis-je, pour le juger ? Il se prend pour une araignée. Le psy me dit que je ne sais pas bien lui parler. Nous avons des problèmes. La nuit, il ronfle. Je range mal mes souliers." (p. 30)
Malgré des phrases courtes, l'auteur donne un rythme lent à ses histoires, celui de la contemplation, de la flânerie. J'aime beaucoup cette écriture à la fois poétique et ramassée. Elle a un côté naïf et simple souligné par les dessins colorés de Louise Hourcade. Oh, Igor Quézel-Perron ne pose pas de question existentielle, il ne surfe pas sur les sujets d'actualité et rate ainsi la cible des lecteurs -et des critiques- qui ne jurent que par le réel et le sensationnel ; de même il est loin des lecteurs -et des critiques- pressés qui veulent avoir fini avant d'avoir commencé. Ses récits sont intemporels, lents, un brin nostalgiques, emplis d'émotions.
« A Nu Paris » est la capitale littéraire de cet automne. Rarement, un livre délivre autant d’aura. Il devient un allié, le bâton de pèlerin, le plan d’une ville qui s’effeuille peu à peu. Il ouvre les berges d’une ville nouvelle, accorde la grâce aux regards baissés. « Sur les ponts, on ferme des cadenas avec des initiales. C’est un ex-voto, une demande faite aux dieux pour que l’amour s’accroche…. La Seine ? C’est la ligne de vie de Paris. » Semant des cailloux, Igor Quézel-Perron invite au ballet de ses textes, architectures magistrales. Digne d’un génie évident, on devine une puissance littéraire hors norme. Créatrice, confiante, généreuse, elle inaugure l’alphabet salvateur d’un Paris qu’aucun avant Igor Quézel Perron n’avait pressenti le regain dans un XXI ème siècle à l’aube née. « Les stations tintent. On s’observe dans notre roulotte d’acier. La trame transporte les idées dos à dos. J’épouse le relief des autres. » La promenade parisienne dont les saveurs exquises, attentives, font écho dans l’âme de ce passeur du Verbe sont d’une richesse incommensurable. « Ce petit bout de tissu est le dernier. Un projet retient sa chute. Un monde ploie. Je découvre une signature. Un horizon. Tout devient NIL. Qu’importe les impôts, les tables de la Loi ? Mon cœur s’échappe. Par pudeur, je commande la nuit. » Comment ne pas s’attacher à cet invisible qui frétille, au tremblement de la beauté. Paris n’a plus son manteau glacé, lourd de pluie. Non. Ici, rayonne la magie d’un ciseleur qui joue à la corde à sauter sur l’arc-en-ciel de la vie. « Je veux de l’intimité avec Notre Dame. Un coin vierge, sa célébrité a épuisé les pierres. » On aime Lola son inspirante, sa muse. « Si j’étais Louis XXI, je fouillerais le jardin pour savoir ce que tu as regardé…. Un quatuor éparpillé jouerait une musique pour s’échouer… Il y aurait une pièce de théâtre avec un seul acteur. Il expliquerait l’histoire d’un mot étranger. Un mot venu de Perse, trouvé sous une pierre. On apprécie son chien, un double métaphorique, observateur lui aussi de ce Paris. Qui est qui ? On devine une subtilité, des signes, des points virgules. On s’élève dans cette balade dans l’idiosyncrasie d’un Paris emblématique où « Une lumière clignote sur une éolienne. Je m’assoupis en guettant les petits bruits du train. Aujourd’hui, plein de gens auront fait des choses… Moi, j’ai vu un homme dans un pré. » Ces textes sont des rais de lumière. Un manège avec des chevaux en bois dont rêvent les adultes aux regards printaniers. « La place Dauphine cachait son triangle de ses mains. Hausmann fut ému par sa pudeur. Il ne l’a pas touchée, et lui a offert le quai à fleurs. » Cette Odyssée parisienne est une noria de pas salvateurs. « Cet homme s’est levé, a regardé la ville et a dit : Un jour il fera rectangle. » « Chaque jour, je suis un ouvrier différent. J’ai portant les mêmes outils. Quand je fais l’intelligent les corbeaux se moquent. » Paris s’élève. L’Homme s’efface. Ses écrits « Comme la case d ’une marelle sur laquelle la pierre s’est arrêtée. » entre ciel et terre sont le miracle d’un poète, d’un Sage sublimant les conjugaisons sensorielles. Avec cette sincérité loyale, Paris se déshabille, divine. L’aube ne doit pas trembler, craindre les brouillards, les doutes frileux. « A Nu Paris » est une myriade littéraire, des fiançailles symboliques avec une ville dont Igor Quezel Perron connaît par cœur les arcades, le chemin qui mène au labyrinthe. Ce récit poétique est un allié. Un plan à relire, grapiller, retenir. Un guide de voyage romantique. Un périple ésotérique, intime, amoureux. Un parchemin pour les jours sans. « Je suis Vulcain dans une forge d’impressions mêlées. » L’homme parle « Des mots d’interlude nés d’intentions blanches ». Illustré par Louise Hourcade en touches fines et délicates , Publié par Les Editions Envolume A Nu Paris est le pictural de la vie.
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