80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
On se met à table. On lit le Journal d'usine de la philosophe Simone Weil, ses notes d'ouvrière pendant qu'elle planifie une grève. On lit les carnets de l'artiste Lee Lozano, écrits alors qu'elle abandonne peu à peu le milieu de l'art. Malades au travail, excédées par l'ordre des choses, toutes deux renoncent dorénavant aux impératifs les plus élémentaires de la vie : l'une à la nourriture, l'autre à l'amitié. On porte aussi attention aux textes de mystiques du Moyen Âge, à leur pari d'atténuer la voix pour se faire entendre autrement et, ainsi, déjouer les rapports d'autorité.. Il semble qu'on puisse se retirer des marches à suivre, mais pas du travail d'écrire. Maude Pilon apprend à tisser une dentelle : entrelacer les matériaux, faire avec, tendre faiblement et couper le fil deviennent ses moyens de lire et d'écrire. Elle se permet de ne pas trop expliquer. Elle a confiance, « les lecteurices font ce qu'iels peuvent ».. À midi, une joie est une communication expérimentale où s'entrecroisent citations, images, et tables jonchées de matériaux divers. Voilà « une chorale ultrapersonnelle ». Ni enseignement ni récit, et pourtant lieu d'apprentissage artisanal et politique, cet ouvrage tente de « dessiner les outils d'une ère post-travail ». Car « qui peut faire plus? ». Maude Pilon est née en 1983. Son travail découle de manières indisciplinées de lire. Elle s'intéresse aux désordres de type matériel, mémoriel, social, mental, filial, nerveux, amoureux, théorique, et immunologique. Écrivaine, artiste pressière, enseignante, elle manuvre dans divers contextes collaboratifs, scolaires, syndicaux, médicaux. À midi, une joie est son deuxième livre aux Herbes rouges..
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Selma ne vit que pour les chevaux et c’est à travers eux qu’elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente...
"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", suggère Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
"L’Antiquité appartient à notre imaginaire", explique la romancière primée cette année