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Dans une maison de retraite, un vieillard, sur le point de mourir, vit une amitié passionnée avec un voisin de chambre, Victor. Tandis que celui-ci se tient dans le silence, celui-là est saisi d'une irrépressible parole, pleine de souvenirs, d'imprécations, et de reproches. Il y a beaucoup de vie dans cette fin de vie, beaucoup d'intensité, du délire aussi. S'y rencontrent pêle-mêle, et de façon cocasse, dans une logique folle, les herborisations de Victor et Dieu, le métier de tailleur et le verbe, l'or d'une dot impayée, le schtetl, une traversée ratée en Amérique. Malgré son caractère orageux, cette amitié permet cependant au vieil homme de résister à la violence institutionnelle, de trouver des raisons de vivre et de mourir dans un milieu qu'on devine insupportable. En explorant différents registres de langage, l'auteur suit au plus près les méandres d'une pensée qui va sans les contraintes qu'exigent les nécessités de la vie ordinaire.
"... et qui d'autre que moi pourrait provoquer sa colère puisqu'en dehors de nous il n'y a dans cette maison rien ni personne, et entre nous depuis longtemps rien que mon bavardage et son silence, où je vais m'engouffrer une fois pour toutes." Après avoir raconté sa vie de fou, Francis Bérezné imagine avec humour la désolation d'une maison de retraite.
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