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11 novembre

Couverture du livre « 11 novembre » de Paul Dowswell aux éditions Naive
  • Date de parution :
  • Editeur : Naive
  • EAN : 9782350213576
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

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  • Bon livre, je regrette sa finesse... Et surtout je regrette que Paul Dowswell n'ai plu d'éditeur français depuis que Naïve à couler... nous serons donc privé de ses futurs livres.

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  • Quelle connerie, la guerre ! Nous avons beau le savoir, et pourtant … Commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale oblige, nous avons une pléthore d’études, de biographies, d’essais et de romans à notre disposition. Aussi ce roman destiné à la jeunesse (mais pas seulement, je tiens...
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    Quelle connerie, la guerre ! Nous avons beau le savoir, et pourtant … Commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale oblige, nous avons une pléthore d’études, de biographies, d’essais et de romans à notre disposition. Aussi ce roman destiné à la jeunesse (mais pas seulement, je tiens à le souligner dès maintenant) aurait-il pu être noyé dans la masse éditoriale sur ce sujet.
    Depuis « la Guerre des Gaules » de Jules César, tous les conflits ont été surtout racontés par les vainqueurs. Si bien que les vaincus en gardent bien souvent une véritable frustration… N’oublions jamais qu’Adolf Hitler, engagé volontaire, vécut cette défaite comme une blessure personnelle. Nous savons ce qu’il en advint par la suite.
    Aussi le grand mérite de ce roman de langue anglaise, écrit par Paul Dowswell, est de donner la parole (si je puis dire) à un jeune homme de trois nations impliquées. Au début, il y eut Axel, adolescent allemand, biberonné au patriotisme germanique, à la grandeur de l’empire, à je ne sais quelle nostalgie d’un âge d’or teuton. Puis vint l’Anglais, Will, là, par amour d’une jeune fille, harassé, dégoûté et presqu’acculé à commettre l’irréparable. Enfin, Eddie, un riche héritier américain, loin de tous ses repères de toutes ses valeurs. Tous les trois sont confrontés aux mêmes horreurs : les cadavres pourrissants, les restes de corps calcinés, les déserteurs fusillés, les hommes sacrifiés. Chaque minute porte son lot de morts inutiles. Et même quand l’armistice est signé, il y eut encore, et encore, et encore des morts qui se justifiaient encore moins. Encore faut-il qu’une guerre juste existe !
    1914 – 1918. La première guerre dans laquelle tant de nations ont été impliquées à cause du jeu des alliances. Un véritable jeu de dominos. La première guerre pendant laquelle les progrès techniques ont été appliqués pour mieux tuer et tuer plus : aéroplanes, bombes aériennes, chars d’assaut blindés, canons à longue portée, armes à feu performantes. Sans oublier : la baïonnette. La première guerre pendant laquelle se fit l’usage d’une arme chimique : le gaz moutarde (appelé « ypérite » car utilisé près de la ville belge d’Ypres). Tous ces éléments des combats sont présents dans ce roman, ce qui nous prouve à quel point Paul Dowswell s’est particulièrement bien documenté. Ainsi, le chapitre 6, consacré à l’épisode dans le wagon-restaurant à Rethondes, est tellement bien amené et décrit qu’il est tout à fait cinématographique. Mais cette minutieuse reconstitution du conflit ne se fait jamais aux dépens de l’humain : il y a une véritable empathie de l’auteur pour tous ses personnages, quelle que soit leur nationalité, partant du principe qu’ils sont tous emportés par le tourbillon d’événements qui les dépassent totalement. En effet, tout cela a commencé à Sarajevo par le meurtre de l’Archiduc François-Ferdinand d’Autriche, mais le 11 novembre 1918, qui s’en souvient encore ? Au milieu de cette mer de boue, de sang, de cadavres, qui veut encore laver l’honneur de l’Autriche ? Peu de soldats, je pense …
    Le style est rapide, concis, tout à fait accessible à un jeune lecteur (plutôt adolescent, bien sûr). Mais, en sachant que le 5 mai 2011 décédait le dernier vétéran de la Première Guerre Mondiale, ce roman, une fiction peut-être mais bien moins rébarbative qu’un livre d’histoire, prend tout son sens pour les adultes. Et pour conclure, je me permettrai de rappeler que cette guerre fut baptisée « la der des ders ». Oui, ils avaient beau l’espérer, et pourtant …

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