Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
J'imagine que le roman que je viens de fermer est d'inspiration autobiographique. Si ce n'est pas le cas, il aurait pu l'être. Une famille d'origine algérienne s'est installée dans un lotissement calme en Vendée, à Fontayne, qui tient son nom d'une source. Après avoir été harki lors de la guerre d'Algérie, le père a choisi la liberté en vendant des merguez dans un camion ambulant pour divers événements. Les enfants font passer le temps en inventant divers jeux dehors. Une certaine langueur se dégage de cette lecture. Des moments simples, des instants de vie, comme des instantanés, qui nous plongent dans l'ambiance des années 80 : amours de jeunesse, fermeture des industries françaises, émissions télévisées, racisme, ennui... Il n'y a pas vraiment d'histoire dans ce livre. Il s'agit plutôt d'une ambiance qui redonne le goût d'une époque passée. Ce n'est pas désagréable mais ça ne m'a pas captivé. Quelques descriptions du futur de la narratrice parsèment le livre comme pour montrer ce qu'il adviendra de tout ce dont on est témoin dans ce texte. Je me suis un peu ennuyée, et j'ai donc mis du temps à lire ce récit pourtant court. Un roman pour les nostalgiques et les amateurs des années 80. Il m'a manqué un fil conducteur et je ne crois pas que je retiendrai grand chose de ce texte, pourtant très bien écrit.
Ce récit personnel et autobiographique de l'autrice revient sur sa vie, ses parents d'origine algérienne qui ont fuit lors de l'indépendance et sa construction dans un environnement où le mélange des cultures n'était pas encore une question d'intégration.
Elle évoque aussi le côté social avec l'époque où la valeur travail et le rôle de l'employeur avaient une haute estime et son délitement dans les années 1990/2000 avec les plans sociaux et les délocalisations qui ont profondément bouleversé la vie dans certaines régions.
La pudeur aussi des souvenirs de sa vie familiale et de ses parents qui ont marqué sa construction personnelle sont des passages très touchants dans cette lecture.
Curieux roman que ce récit qui mêle biographie de l’inventeur de la machine à coudre et souvenirs d’enfance de l’autrice.
Yamina Benahmed Daho est bien documentée sur la vie et l’invention de Barthélémy Thimonnier, tailleur de son métier et bricoleur inspiré. Rien d’étonnant à cela puisqu’elle a écrit cet opus lors d’une résidence d’écriture au musée Barthélémy Thimonnier à Amplepuis, commune rurale de la vallée du Rhône.
Barthélémy qui a épousé Madeleine, est un artisan impécunieux. Mais, à défaut d’argent, il a des idées et c’est ainsi qu’il passe tout son temps à perfectionner cette machine qui devrait être une avancée spectaculaire pour libérer l’homme du labeur manuel.
« C’est au début de l’année 1829 que naît l’invention. Barthélémy a trente-six ans quand il se tient debout face à la machine. »
Cette invention, hélas, n’apportera pas la fortune tant espérée au modeste tailleur. Malade, il sera tendrement veillé par Madeleine et mourra dans le plus grand dénuement. Pourquoi ? Parce-que, apprend-on, ses tentatives pour fabriquer sa machine et la commercialiser vont se heurter à l’incompétence et la tromperie de ses associés. Isaac Singer, dont l’histoire retiendra le nom, sera plus avisé en affaires.
Il faudra attendre l’Exposition Universelle de 1855 pour que le titre d’inventeur de la machine à coudre soit attribué à Barthélémy Thimonnier.
Yamina Benahmed Daho mêle avec délicatesse et justesse la biographie d’un inventeur oublié, le destin misérable des ouvriers du textile durant le XIX e siècle et sa propre histoire avec ses souvenirs d’enfant face à la machine à coudre maternelle. L’adresse de sa mère à manier l’engin l’émerveille
« Il me semble qu’elle manie un dangereux engin de chantier, qu’il faut de l’habileté et probablement du courage pour le maîtriser et ne pas provoquer d’accident ».
L’on passe avec plaisir d’une histoire à l’autre et c’est réussi.
A la machine, tout petit roman, qui permet à Yamina Benahmed Daho de nous immerger dans le monde ouvrier du XIXè siècle mais aussi dans son histoire familiale, qui ressemble à beaucoup d’autres.
Quelques mots sur l’histoire
Barthélémy Thimmonier a choisit de se trancher les premières phalanges de l’index et du majeur pour ne pas rejoindre l’armée Napoléonienne. En effet, Barthélemy est plutôt ingénieux car de ces guerres, ceux qui en sont revenus ont perdu plus que deux phalanges !
Devenu tailleur, il songe à un outil pour soulager ses mains mais aussi ceux de sa femme qui ne cesse de broder. Et, il invente une machine inédite. Il répond à la demande de l’armée en offrant aux troupes des uniformes moins criards. Seulement, les coutures ne sont pas assez solides. Alors, Barthélémy cherche et améliore son prototype.
Convaincu de l’avancée que procure sa machine, il songe à partager. Et c’est là que ça devient difficile. Oh pas pour trouver des partenaires, il n’y en aura au moins trois sur des périodes différentes. Non, c’est la compréhension du profit et de ses règles qui va lui manquer. Ne sachant ni où et ni comment déposer un projet. Ni discuter un contrat, s’associer et en prévoir les clauses équitables. Ni même envisager une production, la vérifier, etc. Tout ce qu’un ouvrier n’a jamais ni appris, ni vu, ni entendu parler dans sa classe sociale…
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/03/25/yamina-benahmed-daho-a-la-machine/
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