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Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman de science-fiction jeunesse du moins supposé l'être, même si je le classerais personnellement dans la catégorie des YA, La Planète des 7 Dormants. Je dois bien reconnaître que j'ai repoussé la rédaction de cette critique littéraire pendant des mois. La raison ? Vous n'allez pas me croire, mais je n'ai pas aimé ce livre. Si, c'est possible. C'est très rare que je n'aime pas l'une de mes lectures et, généralement, quand c'est le cas, j'arrive quand même à trouver des qualités au livre en question. Rassurez-vous, La Planète des 7 Dormants n'a pas su trouver grâce à mes yeux mais il avait tout de même du potentiel. Ce qui me désespère d'autant plus à son propos... Je remercie néanmoins les éditions Nathan pour ce magnifique envoi. En effet, si l'objet-livre a été superbement travaillée avec notamment cette couverture qui vendait clairement du rêve à la grande amatrice de space opera que je suis, le contenu, en revanche, ne m'a franchement pas convaincue...
Par où commencer ? Difficile de me décider... L'intrigue me semblait prometteuse, assez classique mais cependant efficace en temps normal : un groupe d'astronautes venant d'une planète dont je suis incapable de me rappeler le nom débarque sur ce qui était feu notre Terre et découvrent avec stupeur qu'elle est habitable et habitée. Alors que l'équipe se retrouve séparée, sept d'entre eux vont se faire passer pour les sept dieux représentés par les sept dormants ayant subsisté de l'ancien temps, d'où le titre (quelle logique !). D'habitude, j'aime ces histoires qui nous entraînent aux confins d'une galaxie qui plus est pétrie de tensions et menacée de guerre ou d'extinction. D'autant plus qu'ici, notre planète bleue a été ravagée et qu'il n'en subsiste presque rien. Il y avait là véritablement matière à faire, notamment en terme de message écologique parlant. Mais in fine, chaque idée que propose l'auteur retombe à plat tel un soufflé et mon enthousiasme initial a fini par faire de même.
Pourtant, et c'est là probablement le seul point positif que je retiens du livre, l'auteur avait de l'imagination à revendre et une belle idéologie à défendre, cela se sentait. C'était d'ailleurs la première fois que je rencontrais sa plume et cette dernière a su me séduire, contrairement à ce qui en a jailli. En effet, l'écriture de Gaël Aymon est fluide, elle est parvenue à me transporter malgré le vide intersidéral de l'intrigue et ça, c'est déjà un bel exploit pour un livre qui ne m'a pas du tout marquée. Je suis désolée de me montrer aussi dure mais c'est ainsi. Pour tout vous avouer, j'appréhendais ma lecture avant même de la commencer. Je me demandais comment l'auteur allait parvenir à développer son univers en un si petit nombre de pages, surtout que, pour ce qui est des littératures de l'imaginaire, cela prend beaucoup de temps d'immerger le lecteur dans un univers pratiquement crée de A à Z et de lui en faire comprendre tous les tenants et aboutissants, de l'étoffer et de le rendre suffisamment crédible et vraisemblable. In fine, mes craintes se sont confirmées car, selon moi, il aurait bien fallu le double de pages ou alors un tome deux pour que l'univers, les personnages et les rebondissements qui surviennent puissent être véritablement bien construits et percutants. Pour un livre qui se veut jeunesse/YA (la cible éditoriale n'est pas véritablement précisée et ce n'est pas plus mal, tout un chacun pouvant ainsi s'essayer à la lecture de ce livre) et donc suffisamment accessible, force est de constater que l'intrigue qu'il nous propose est tout simplement déroutante. Même pour l'habituée de la sci-fi que je suis, j'ai trouvé que la trame de La Planète des 7 Dormants était très confuse. Je ne parvenais plus à m'y retrouver entre la multitude de personnages, les diverses planètes et les sauts entre événements passés et présents. Pourtant, généralement, j'aime quand je me fais balader par le livre, autant dans le temps que dans l'espace, ainsi qu'avec les changements de points de vue. Justement, j'apprécie particulièrement quand un ouvrage sort des sentiers rebattus, quand il brise les codes et ne se contente pas de nous délivrer une simple narration linéaire. Mais ici, c'est résolument ce que Gaël Aymon aurait dû faire car, à vouloir trop en mettre, trop de personnages, trop de révélations, trop d'informations, trop de comportements différents, dans le but de tout caser et ce en un peu moins de trois cent pages, on finit par décrocher. Pour ma part, j'ai tenu jusqu'au bout car je souhaitais voir où cela allait me mener mais, honnêtement, j'ai réussi à trouver le temps long avec un petit livre (oui, pour moi, moins de trois cent pages, surtout pour de la SF, c'est un petit livre) aussi peu épais que celui-là. Une rareté qu'il fallait souligner.
Cependant, malgré le fait que ce roman et surtout ses protagonistes m'ont profondément agacée, je suis parvenue à discerner les petites perles de grande intelligence cachées dans tout ce gloubi-boulga. Elles étaient disséminées dans un tel chaos que leur éclat de lumière s'en est retrouvé sérieusement affaibli mais elles sont néanmoins bien là. J'ai par exemple été très touchée par la réflexion émise par l'auteur sur le pouvoir prodigieux de la connaissance face à l'ignorance monstrueuse des hommes qui a mené ceux de ce livre à la catastrophe, mais elle est si fugace, passant telle une étoile filante, que je me suis alors demandée si je ne l'avais pas rêvée. La Planète des 7 Dormants m'a sérieusement donné l'impression d'être un concentré d'occasions manquées.
Et parmi ces nombreuses opportunités à côté desquelles l'auteur est passé, j'y inclus également les personnages sortis de son imagination. Vous avez sûrement dû remarquer que je n'avais pas parlé plus en détails en ces derniers pour l'instant. La raison à cela est que je n'en ai retenu aucun qui soit marquant. Pour être tout à fait franche avec vous, même quand j'étais en pleine lecture de La Planète des 7 Dormants l'été dernier, j'étais obligée de me répéter constamment les prénoms de chacun afin de les garder en mémoire. Il m'arrivait en effet fréquemment de confondre un protagoniste avec un autre ou de devoir retourner en arrière pour me souvenir du nom d'un tel ou d'un tel. Moi qui me vante souvent d'avoir une excellente mémoire, ma vanité en a pris un coup. Et puis, désormais, vous allez certainement me dire que, presque un an après cette pénible lecture, il est normal de ne pas se rappeler des appellations de chacun de ses protagonistes mais, généralement, j'arrive à extraire de telles informations de ma mémoire même des mois après car je tisse des liens avec chaque personnage que je croise au cours de mes péripéties livresques, même avec ceux qui sont les plus détestables. Le problème avec les personnages de ce livre, ce n'est pas qu'ils sont haïssables ou de vraies têtes à claque, c'est juste que... ils sont totalement inintéressants. On apprend bien des bribes d'histoire du passif mouvementé de chacun, mais cela n'a guère été suffisant pour attiser ma curiosité, et j'ai trouvé que leur personnalité respective n'était absolument pas marquée. On aurait dit des personnages-types qu'on pourrait retrouver dans n'importe quel autre roman du même genre, sans aucune consistance ou valeur ajoutée. Je sais, cela sonne très marketing mais après tout, un livre doit se vendre, être attractif, vanter ses arguments. Ici, j'avais l'impression d'avoir affaire à des personnages en carton pâte, qui expriment de temps à autre un semblant de sentiment histoire de nous montrer qu'ils existent, qu'ils ressentent des choses mais sans véritablement parvenir à nous convaincre de la force de leurs convictions, sans réussir à affirmer qui ils sont vraiment et surtout pas assez attachants pour que l'on puisse s'émouvoir de leur destin et notamment de la mort de certains d'entre eux. Ainsi, l'on se retrouve face à un simulacre de héros qui essaye de briser ses chaînes et de se détacher de son passé d'esclave issu d'une population opprimée, une commandante téméraire avec une équipe de bras cassés, une autre figure féminine qui m'a rappelé Kida de l'Atlantide (d'ailleurs, cette intrigue de colonisateurs qui découvre une sorte de terre promise reléguée aux oubliettes en tant que légende m'a fait penser à cela) mais en beaucooooooup moins bien, des astronautes qui piquent leur colère sans que l'on sache vraiment pourquoi et un roi manipulateur et un peuple sous le joug de traditions rétrogrades et trop sévères qui se fait complètement laver le cerveau entre autres. S'ajoute à cela les relations entre des membres de l'équipe d'exploration et les natifs de la planète des sept dormants qui se nouent beaucoup trop vite pour que cela puisse véritablement nous toucher et éveiller notre intérêt. Je pense qu'encore une fois, cela est dû au nombre très restreint de pages, à ce cruel manque de développement de l'intrigue et de tout ce qui la constitue. En toute honnêteté, j'admets qu'il n'y avait pas que du mauvais dans tout ce à quoi Gaël Aymon a donné naissance. Il y avait la possibilité d'extrapoler sur les thèmes de la manipulation des masses, de la colonisation, de la suprématie reliée à la question de l'ethnicité, ce qui nous amène ensuite à nous interroger sur la xénophobie, sur le poids des croyances religieuses et leurs dérives... L'auteur avait un véritable trésor entre les mains et, à la façon dont il a d'écrire, on remarque qu'il en a conscience. Et pourtant, il a réussi à manquer sa cible à chaque fois.
C'est du moins ma façon de voir les choses et c'est ainsi que je conclurai cette chronique, qui s'est révélée être de mon côté tout aussi laborieuse à écrire que l'a été ma lecture de ce livre. Très sincèrement, je ne vous recommande pas ce roman. Que vous soyez amateurs ou non de space opera, ou que vous souhaitiez simplement vous initier à ce genre très complexe et particulier, avec ce livre, vous seriez certainement déçus. Après, vous connaissez l'adage : on n'est jamais mieux servis que par soi-même et il est important de se forger sa propre opinion des choses. Tentez cette aventure spatiale si elle vous fait réellement envie. Pour ma part, je suis résolument restée sur ma faim et la seule chose qui me rende heureuse de posséder tout de même ce roman, c'est sa sublime couverture aux effets et à la calligraphie argentés qui me met aujourd'hui encore des étoiles plein les yeux. Ou quand le proverbe "Don't judge a book by its cover" se révèle être vrai mais dans le mauvais sens du terme...
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