Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Difficile d'être collégien à l'époque des réseaux sociaux ! Ce livre, catégorie junior d'Actes Sud, peut être lu aussi bien par les ados que par les adultes. Au fil des pages, on comprend le fonctionnement du harcèlement. c'est révoltant mais c'est bien d'en faire prendre conscience.
Ce roman mêle brillamment fresque historique et une touche de fantastique. L'auteur a réussi à bien doser les deux pour éviter un récit trop invraisemblable.
Marthe Amelin vit avec sa famille dans le Nord de la France pendant la Première Guerre mondiale. Issue d'un milieu plutôt privilégié et ayant un père aux points de vue avant-gardistes pour l'époque, elle voit sa vie chamboulée par cette guerre et par l'occupation allemande de sa ville, et plus largement de toutes les régions du Nord de la France.
Dans ce quotidien fait de rationnement et de privations, elle rencontre par hasard un jeune homme qui lui fait de l'effet et qui va, par un concours de circonstances, venir s'installer dans la cabane de leur jardin. Alors que ces deux jeunes adolescents se rapprochent et apprennent à se connaître, André va décider de se rendre en zone française libre et quitter la ville. Ils se font donc une promesse, celle de garder le reflet l'un de l'autre, tel qu'ils se seront vus pour la dernière fois. Le lendemain de cet événement, Marthe se rend compte que son visage n'est plus visible dans aucun miroir et que le pacte fait la veille a conduit à ce qu'André ait (littéralement) emporté son portrait.
Contrairement à ce que le résumé peut laisser penser, on n'est pas du tout dans un roman fantastique mièvre. Gaël Aymon nous propose au contraire un roman historique allant jusqu'à 2016, date où un autre narrateur intervient. Ce dernier, Florin, est hospitalisé aux Invalides et une certaine Marthe vient lui rendre visite. Le roman s'attache à expliquer la connexion entre ces trois personnages (Marthe, André et Florin).
Pour ne rien divulgâcher, ce roman nous emporte dans les grands événements qu'a connus la France au XXe siècle. On retrouve des personnages forts, attachants et prêts à tout pour œuvrer pour le bien dans un contexte où la violence sévit, que ce soit celle liée à la guerre ou les comportements de certains individus, qui utilisent les conflits pour servir leurs intérêts.
Cette lecture insiste sur le poids des souvenirs dans une construction identitaire, mais surtout, sur la vie et la jeunesse sacrifiées de ceux pour qui la guerre est le quotidien. Aussi, l'auteur accorde une importance aux liens qui peuvent exister entre deux êtres. C'est un écrit fort, très bien documenté et dans lequel on a voulu nous montrer ce que l'humain savait faire de plus beau dans les périodes les plus sombres de l'Histoire.
Ce roman est le deuxième que je lis de Gaël Aymon, le premier étant Ma réputation, sur la thématique du harcèlement scolaire.
Dans Une nuit de mon enfance, le lecteur rencontre Aurore, une adolescente de dix-sept ans, émancipée et qui occupe un poste de surveillante dans une école. Dès les premières lignes, on découvre qu’elle a vécu un événement tragique dans son enfance, dont elle ne s’est jamais remise. Elle s’est éloignée de sa famille, a arrêté les études, s’est totalement coupée de son ancienne vie. Si Aurore souhaite avancer, elle n’aura d’autre choix que celui d’affronter ses vieux démons.
Pour commencer, elle va retrouver Trevor, un jeune anglais qui a séjourné avec ses parents dans le gite de la famille d’Aurore, pour les vacances. C’est durant ces vacances que le monde d’Aurore s’est écroulé. Revoir le jeune homme est l’occasion pour elle de pouvoir parler, obtenir des réponses et se délester de la culpabilité qui habite l’héroïne. Mais rien ne se passera comme prévu et Aurore n’est pas au bout de ses surprises.
J’ai profondément été touchée par le personnage principal du récit. Aurore est mal dans sa peau, en échec et devenue presque marginale. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même, sans plaisirs dans la vie ni projets d’avenir. J’ai moins été convaincue par les personnages secondaires, Trevor qui est un jeune homme complexe, torturé et dont on ne sait finalement pas grand chose en refermant le roman. De même pour Célia, la sœur aînée d’Aurore, comment a-t-elle vécu l’événement ? Ce roman est trop court pour que ces deux personnages soient suffisamment développés. De ce fait, l’intrigue en pâti car le déroulé est trop rapide. Malgré quelques points négatifs, j’ai été conquise par le style d’écriture et par l’univers marin, très présent.
Un roman à la fois thriller, conte contemporain et roman pour adolescents que je conseille de lire à partir de 14 ans.
Les souvenirs d’une nuit de cauchemar que la narratrice avait cru ensevelir à jamais refont surface, les souvenirs d’une nuit de son enfance.
La vie d’Aurore a basculé quand, à l’âge de 6 ans, elle a provoqué accidentellement la noyade d’un père de famille, Mark Seddon, qui avait loué le gîte à ses parents. Depuis cet événement dramatique qui a brisé une famille, privé un fils de son père et obligé ses parents à vendre le gîte, elle est incapable d’avancer et de dépasser sa culpabilité.
À 17 ans, émancipée et sans diplôme si ce n’est le BAFA, elle a néanmoins trouvé un poste d’animatrice à la Petite École internationale, un boulot qui pour elle est la planque parfaite. Elle s’y sent invisible et c’est tout ce qu’elle demande. Pour elle, « une horde d’enfants privilégiés ne sera jamais aussi indomptable que mes cauchemars. »
Après un dîner raté avec sa sœur Célia, elle décide de retrouver Trevor Seddon, le fils de ce couple de touristes anglais lié comme elle à ce drame et au lac de son enfance.
Elle découvre de terribles secrets…
Que s’est-il réellement passé cette nuit-là ?
Tout le talent de Gaël Aymon consiste à nous amener, par brefs retours en arrière sur cette fameuse nuit, à une réponse complètement inattendue et bouleversante.
Une nuit de mon enfance est un thriller psychologique prenant et captivant de bout en bout.
L’écriture tranchante et vive, claire et concise de Gaël Aymon décrit à merveille, toujours avec finesse et sensibilité des personnages forts, aux sentiments complexes. Ceux de l’héroïne, Aurore, sont particulièrement bien analysés et décryptés, notamment ce sentiment de culpabilité qui la traverse de façon récurrente et ne la quitte pour ainsi dire jamais, étant à la source de tous ses tourments. Trevor, devenu baryton-basse, va s’avérer un personnage plus compliqué qu’il n’y paraît au premier abord et difficile à cerner. Il faudra bien attendre la fin du récit pour comprendre qui est qui.
C’est justement la montée en tension qui se fait crescendo qui apporte toute sa saveur à cette lecture.
Cette nuit de cauchemar avec ce terrible accident que Aurore pense avoir provoqué met en avant plusieurs thèmes violents tels le viol et l’inceste mais l’auteur sait les aborder de façon très juste, avec beaucoup de délicatesse et de sobriété.
Gaël Aymon met aussi l’accent sur le poids que peuvent avoir les mots. Des mots dont les parents n’ont parfois pas conscience de la portée qu’ils peuvent avoir sur de jeunes enfants. Des mots prononcés sans penser qu’ils peuvent être entendus par des oreilles aux aguets.
En effet, si les mots peuvent donner des ailes et aider les enfants à se développer, ils peuvent aussi gangrener l'estime de soi jusqu'à l'âge adulte. C’est entre autre ce qui s’est passé pour Aurore qui a entendu par mégarde des propos dévalorisants sur son physique…
Une nuit de mon enfance, de Gaël Aymon, même s’il est au départ un bouquin pour ados plaira à tout lecteur amateur de thriller psychologique se terminant en conte moderne.
Pour ma part, l’auteur a su m’emporter dans cette enquête où drame, action, paranoïa mais aussi entraide sont au rendez-vous, le tout rehaussé par quelques petits traits d’humour.
Merci aux éditions Nathan et à Babelio qui m’ont offert, avec Une nuit de mon enfance de Gaël Aymon, de belles heures de lecture.
Chronique illustrée à retrouver sur https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/06/gael-aymon-une-nuit-de-mon-enfance.html
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