Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Deuxième enquête du capitaine Sabre, passionnante, documentée et malgré les plus de 600 pages -en format poche-, jamais longue. Valérie Valeix nous plonge dans l'action dès le tout début pour nous la faire quitter à la toute fin. Son histoire est vive, dynamique, son texte émaillé de mots ou expressions de l'époque -expliquées dans les nombreux renvois de fin de page, de même que tel ou tel personnage évoqué ou rue de Paris. Elle arrête même parfois l'histoire sur une évocation d'une bataille pour nous l'expliquer en quelques paragraphes, en aparté. Pas sûr que je retienne tout, mais je trouve le principe intéressant et enrichissant, je suis loin, très loin d'être un spécialiste de Napoléon !
Jérôme Blain est sympathique bien qu'un tantinet impulsif, heureusement Dominique Larrey -qui a réellement existé et qui est connu comme étant "l'inventeur" des ambulances et des services d'urgence- est là pour tempérer et canaliser son ami. Ils vont se mettre en danger, soupçonner jusqu'au plus haut de l'état, faire de belles et moins belles rencontres, tout cela dans un rythme rapide qui ne leur laisse qu'à peine le temps de se restaurer -mais bon, quand même, ils ne résistent pas longtemps à la cuisine de Catherine, la cuisinière de Larrey. Voilà donc une nouvelle série de polar historique fort bien menée, instructive -j'ai appris que l'on devrait parler de la bataille de Mont-Saint-Jean, Waterloo étant le nom imposé par les vainqueurs, et plein d'autres trucs sur l'époque. S'instruire en se distrayant, c'est quand même l'idéal. Avis aux amateurs de très bons polars historiques, Les enquêtes du capitaine Sabre sauront vous plaire et en plus, c'est le numéro 2, il n'est donc point trop tard pour commencer la série dès le début.
Plus je côtoie Audrey Astier et plus je lui trouve des qualités. Un peu agaçante dans le premier livre que j'ai lu avec elle, elle m'a convaincu dans les suivants dont celui-ci. La bonne idée de Valérie Valeix pour cet opus est d'y présenter un nouveau personnage, une ex-commissaire qui existe réellement, Danielle Thierry, première commissaire de France, qui a écrit la préface et qui est en photo, tout en bas de la couverture. Le duo fonctionne bien, Lebel étant provisoirement hors circuit, entre la civile qui se fie à ses intuitions et la flicque qui si elle ne les nie point, préfère les vrais indices, les aveux, de quoi asseoir la procédure. Ajoutons un commandant de gendarmerie volontiers bougon et très pro, oscillant entre exaspération et admiration pour ses collègues imposées, les hôtes d'Audrey, un couple d'homosexuels perspicaces, accueillants et d'une grande aide à tous points de vue et vous avez entre les mains un roman policier profondément humain. C'est cela qui prime : les liens, les relations humaines. Plus un petit tour au Couvent des Sœurs de la Perpétuelle indulgence sis en plein Paris, et dont je vous laisse découvrir le rôle, encore une fois, humain.
L'intrigue placée dans un monde atypique, un peu borderline tient tout au long des 300 pages sans aucun souci. A tel point qu'à peine refermé, on ne serait pas contre repartir pour une autre enquête avec Audrey. En plus, la prochaine est prévue en Bretagne. Non que je n'aime pas Paris, comme Danielle Thierry, j'aime y marcher quand j'y viens, comme dans les villes en général et Nantes en particulier ; peut-être que la prochaine enquête emmènera Audrey à Nantes en Bretagne comme chacun sait, je veux bien faire le guide.
Valérie Valeix délaisse son apicultrice-enquêtrice Audrey Astier pour se lancer dans le roman policier historique, un genre que je trouve casse-gueule lorsqu'on ne le maîtrise pas. Non historien, je ne connais de Napoléon que la victoire d'Austerlitz et la défaite de Waterloo... morne plaine..., la main dans le gilet et les chansons de Serge Lama -désolé pour cet écart de mauvais goût (sur Youtube, ça dure 2h18min56sec, mes condoléances). Mais je cesse là mes apartés inutiles pour revenir à cette excellente surprise qu'est la naissance du Capitaine Sabre. Hyper documenté, annoté, l'auteure, par des notes en bas de pages, donne des précisions qui vont de la grande histoire à l'anecdote qui apportent réalisme et ancrage et permettent au béotien que je suis d'y croire à fond. On est en 1815, c'est sûr.
J'aime assister à la naissance d'un héros récurrent, et Jérôme Blain m'a l'air sympathique et a vécu suffisamment d'événements pour en faire un personnage complexe qui évoluera dans le temps et dans une époque tourmentée. Le contexte est là, bien planté et prometteur. Sa première enquête est fort bien menée, ne lésinant pas sur les malfrats, les coups tordus, les gentils pas si gentils et les méchants pas si méchants. Valérie Valeix ne ménage pas ses effets et rebondit de surprise en coup de théâtre. Des guet-apens, des embuscades, des morts étonnantes... le rythme est soutenu, et j'espère qu'elle saura le tenir au long des futures aventures de son Capitaine Sabre. En lisant ce roman, je n'ai pas eu l'impression de lire la même auteure que sa série avec Audrey Astier l'apicultrice. J'ai ressenti plus de force, plus de puissance dans les évocations, plus de profondeur dans ses personnages. C'est sans doute que le monde napoléonien me parle davantage que l'apiculture, et pourtant, je suis inquiet du sort des abeilles et j'aime le miel... Bref, tout cela pour dire en un mot que ce premier tome de la série Les enquêtes du capitaine Sabre est excellent et que je suis très impatient de lire le suivant, et si vous m'avez bien lu, tout cela fait beaucoup plus qu'un seul mot.
Quelle heureuse et agréable surprise que ce polar apicole, notamment après ma petite déception du tome précédent de la série : Abeilles, crimes et champagne. Ce titre qui n'est pas sans rappeler le célèbre chef d'oeuvre d'Agatha Christie, bien que parfois un peu long et bavard -c'est sûrement parce que l'enquêtrice est une femme (blague machiste)- est franchement plaisant et attrayant de bout en bout. Est-ce l'effet Giverny ? Monet ? Est-ce le contexte de la ferme dans laquelle le père Larcher accueille une dizaine d'enfants -ses frelons- en difficultés familiales, tel un Guy Gilbert rajeuni ? Sont-ce les intrigues mêlées, entremêlées, bien difficiles à deviner ? Sans doute tout cela ensemble qui forme un polar attachant. Il y a bien ici ou là des choses peu réalistes, mais tout passe dans la vivacité d'Audrey, parfois dépassée, perdue mais toujours battante. Un brin de Monet, beaucoup d'apiculture, un soupçon d'ésotérisme -dans son sens populaire-, tout cela saupoudré généreusement d'intrigues policières, le tout forme une recette fort digeste à partager le plus largement possible.
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