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Tsering Dondrup

Tsering Dondrup
Né en 1961 dans une famille de pasteurs nomades, Tsering Dondrup est un écrivain de premier plan au Tibet : il a cofondé la première revue littéraire indépendante du Tibet dans les années 1980 et a à ce jour cinq romans et des dizaines de nouvelles à son actif. Tempête rouge se base sur des ... Voir plus
Né en 1961 dans une famille de pasteurs nomades, Tsering Dondrup est un écrivain de premier plan au Tibet : il a cofondé la première revue littéraire indépendante du Tibet dans les années 1980 et a à ce jour cinq romans et des dizaines de nouvelles à son actif. Tempête rouge se base sur des faits réels, témoignages et histoires familiales recueillis par l'auteur, ainsi que des informations confidentielles issues du service des archives dont il était directeur en Amdo.

Avis sur cet auteur (6)

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    Couverture du livre « Tempête rouge » de Tsering Dondrup aux éditions Picquier

    Colette LORBAT sur Tempête rouge de Tsering Dondrup

    La traductrice, Françoise Robin, dans un long avant-propos fort intéressant, explique la genèse de ce livre, comment l’auteur à rusé pour que, une première fois, son livre soit publié, à compte d’auteur -aucune maison d’éditions tibétaine autorisée n’a voulu publier ce livre par peur de...
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    La traductrice, Françoise Robin, dans un long avant-propos fort intéressant, explique la genèse de ce livre, comment l’auteur à rusé pour que, une première fois, son livre soit publié, à compte d’auteur -aucune maison d’éditions tibétaine autorisée n’a voulu publier ce livre par peur de représailles- et vendu avant que les autorité chinoises ne puissent l’interdire. Lors de sa reparution, il est interdit et Tsering Dondrup ne peut plus quitter le territoire.

    Le livre paraît sans chronologie logique, pour mieux me perdre et me retrouver. Nous sommes fin 50, Ce roman décrit l’apocalypse qu’ont subi les tibétains de la région de l’Amdo sont envahis, étouffé par l’armée chinoise et doivent renoncer à toute leur culture, leur croyance et se soumettre entièrement à la dictature maoïste. Sinisation à marche forcée avec son corollaire de morts, déplacés, emprisonnement dans des camps de travail qui n’ont rien à envier aux camps russes ou allemands.
    Le héros de ce livre ? Un lama qui ne ressemble en rien à la figure de sagesse à laquelle l’on pense de suite. Une réincarnation de Bouddha qui n’en a pas la sagesse, la frugalité, la droiture, non il est pleutre, gourmand, arriviste, prêt à tout pour son petit confort égoïste.
    Il est tour à tour, « exposé » auprès des autorités chinoises comme garant de la bonne volonté du pouvoir, puis, après la révolte de 1958, le voici en camp de travail où sa veulerie excelle à dénoncer ces congénères, même le seul fidèle sujet qui le respecte encore. Comme le dit le chef du camp «  ça, ce n’est pas du mouchardage, c’est du service mutuel. On peut dire aussi que c’est ^pr la sauvegarde de tous. »
    Les tempêtes rouges, outre les tempêtes de ce sable rouge qui surgissent dans la région, est l’image de l’armée rouge qui déferle tel un nuage de sauterelles et qui ravagent tout sur leur passage tant et si bien que lorsque Yak Sauvage Rinpoché est enfin libéré, après vingt années d’enfermement, ne reconnaît plus son pays, son Tibet qui est devenu chinois. Le rouge, couleur porte bonheur pour les chinois, devient le signe du malheur du peuple tibétain.
    « Frappés au visage, leur sang se mettait à couler » Dans le livre, il ‘agit bien sûr du sable de la tempête rouge, mais….
    Un roman vraiment exceptionnel par ce qu’il m’apprend de la guerre au Tibet, région de l’Amdo plus particulièrement. La plume de l’auteur qui, tel un peintre, joue sur les palettes de l’humour, voire du rire en suivant le lama, de l’horreur, de la description, du récit permet une lecture plus qu’agréable avec, pour valeur ajoutée, la bonne traduction de Françoise Robin. Tsering Dondrup ne minimise pas l’attitude de certains tibétains, dont de hauts dignitaires religieux qui ont, sur les mains, du sang de leurs compatriotes.
    Tsering Dondrup dénonce la sinisation à marche forcée, les exactions commises en son nom, l’éradication de la civilisation tibétaine, son environnement par la disparition des forêts qui font que les tempêtes rouges climatiques sont de plus en plus nombreuses et fortes et ce pendant vingt années et cela perdure sous une autre forme non moins violente. Bien entendu, tout ceci au nom de la libération du Tibet !
    Un coup de cœur pour ce livre fort, dérangeant et beau.

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    Couverture du livre « Tempête rouge » de Tsering Dondrup aux éditions Picquier

    Les Lectures de Sophie sur Tempête rouge de Tsering Dondrup

    J’étais impatiente à l’idée de découvrir ce roman, pour son sujet, mais aussi pour le courage de son auteur, qui a risqué sa vie pour partager la version romancée de ce pan de l’Histoire du Tibet, à partir des documents trouvés dans les archives où il exerçait. Depuis la publication de son...
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    J’étais impatiente à l’idée de découvrir ce roman, pour son sujet, mais aussi pour le courage de son auteur, qui a risqué sa vie pour partager la version romancée de ce pan de l’Histoire du Tibet, à partir des documents trouvés dans les archives où il exerçait. Depuis la publication de son roman, Tesring Dondrup subit d’énormes pressions, et sa vie quotidienne s’en ressent fortement. Je pensais dévorer ce livre, tant j’étais curieuse de découvrir ces événements dont j’ignorais l’existence. Je savais que la Chine avait commis de terribles exactions au Tibet (et en commet sûrement encore), mais je n’en avais qu’une vague idée. Or, j’ai mis un temps fou à le lire, pour plusieurs raisons :
    La première, c’est la dureté des événements racontés, qui a nécessité des pauses régulières pour respirer et me changer les idées. Heureusement que le personnage principal, Yak Sauvage Rinpoché, a un côté désopilant tellement il est désespérant dans ses comportement, pour alléger la tension de l’intrigue.
    La deuxième, c’est le choix éditorial, ou de traduction, je ne sais pas, de créer un glossaire en fin d’ouvrage pour tout ce qui concerne les termes tibétains ou références culturelles. De par son sujet, les renvois sont nombreux, et si les informations sont très intéressantes, j’ai trouvé très lourd les allers-retours incessants entre le corps du texte et le glossaire. J’ai beau l’avoir marqué par un post-it pour le retrouver rapidement, ça a haché ma lecture. Même si ça avait surchargé les pages, je crois que j’aurais préféré avoir les explications en bas de page, au moins en quelques mots, quitte à les retrouver effectivement dans un glossaire après. J’ai essayé, au bout d’un moment, de lire l’intégralité du glossaire avant de continuer ma lecture, mais les entrées sont trop nombreuses pour que je les retienne toutes, et j’ai dû continuer les allers-retours.
    C’est vraiment dommage, car j’ai par ailleurs beaucoup apprécié la traduction de Françoise Robin, qui a su garder certains éléments dans leur langue d’origine, ce qui renforce leur importance dans la culture et les traditions tibétaines. Son glossaire est lui aussi vraiment intéressant. Mais il hache vraiment trop la lecture à mon goût.
    J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur, brut, sans détour. Il décrit avec un réalisme incroyable le quotidien des nomades déportés, alternant par moment avec des retours sur la vie « d’avant », dans les montagnes du Tibet.
    La vie de Yak Sauvage Rinpoché et de ses compagnons d’infortune est terrible, incommensurable. En effet, comment comprendre ce qu’ils ont vécu, dans les camps de travail où ils ont été déportés, dans la chaleur ou le froid extrême, avec peu ou pas à manger. Je suis contente d’avoir persévéré dans ma lecture, car c’est important que ce type d’histoire soit diffusée au plus grand nombre, notamment en occident où ce genre d’événements peine à être connu à cause de la censure chinoise. C’était il y a soixante ans, ça a duré près de vingt ans… c’était hier et j’ai l’impression que c’est déjà oublié, hormis par les concernés qui ont survécu à ce massacre. Car les conditions dans lesquelles les chinois les ont fait vivre s’apparente à des meurtres de masse…
    Françoise Robin, qui est par ailleurs Maître de conférences de langue et littérature du Tibet à l’INALCO, présente la révolte en Amdo en 1958 dans le rapport de groupe interparlementaire d’amitié du Sénat du 18 juin 2012, « L’histoire du Tibet du XVIIème au XXIème siècle ». Si vous êtes curieux d’en apprendre plus sur ces événements, vous trouverez le compte-rendu par ici.
    Tempête rouge est, sous forme romancée, une chronique acerbe mais hélas réaliste d’une période récente de l’histoire du Tibet et de la Chine. On y découvre comment le gouvernement chinois a, à défaut de faire rentrer dans son moule les nomades tibétains, massacrés ces pauvres gens, dont la principale faute était de vouloir conserver leurs traditions. Je rends hommage au courage de l’auteur, qui vit en chine et a pourtant décidé de raconter ce morceau d’Histoire.
    J’ai reçu la version papier de ce livre dans le cadre d’un partenariat avec les éditions Picquier. Merci à eux pour la confiance.

    https://leslecturesdesophieblog.wordpress.com/2019/06/14/tempete-rouge-tsering-dondrup/

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    Couverture du livre « Tempête rouge » de Tsering Dondrup aux éditions Picquier

    Christophe85 sur Tempête rouge de Tsering Dondrup

    Je suis un peu déçu par la lecture de ce livre. L'histoire ne m'a pas vraiment captivé malgré tout le mal que s'est donné l'auteur pour publier celui-ci (censuré en Chine).
    J'avais du mal parfois à suivre l'histoire, à identifier les personnages, leur rôle, leurs fonctions... De plus, il faut...
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    Je suis un peu déçu par la lecture de ce livre. L'histoire ne m'a pas vraiment captivé malgré tout le mal que s'est donné l'auteur pour publier celui-ci (censuré en Chine).
    J'avais du mal parfois à suivre l'histoire, à identifier les personnages, leur rôle, leurs fonctions... De plus, il faut souvent se référer au glossaire en fin de volume pour bien comprendre les termes, mots et autres expressions spécifiques tibétains et cela devient vite pénible à la longue.

    Merci tout de même à Lecteurs.com de m'avoir fait découvrir ce livre que j'ai gagné il y a 1 mois à un jeu-concours.

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    Couverture du livre « Tempête rouge » de Tsering Dondrup aux éditions Picquier

    Raphaël Trujillo sur Tempête rouge de Tsering Dondrup

    Quel orage que cette Tempête Rouge. Nous découvrons avec émoi le destin tragique du Tibet de 1958 à la fin des années 1970, le pays ayant vécu la "libération" par la République populaire de Chine de Mao Zedong, avec son lot de massacres, d'emprisonnement dans des camps de concentration, de...
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    Quel orage que cette Tempête Rouge. Nous découvrons avec émoi le destin tragique du Tibet de 1958 à la fin des années 1970, le pays ayant vécu la "libération" par la République populaire de Chine de Mao Zedong, avec son lot de massacres, d'emprisonnement dans des camps de concentration, de personnes spoliées et devant vivre dans la peur de l'emprisonnement, de la faim et du froid.

    Dans ce récit concentrationnaire, il aurait été facile de jeter la pierre uniquement sur les Chinois dominateurs ; mais le personnage principal, **Yak Sauvage Rimpoché**, un *lama* tibétain (en gros un chef spirituel de sa communauté, qui est censé être une réincarnation d'un grand maître du bouddhisme tibétain, c'est pourquoi on l'appelle *Rimpoché*) va donner toute sa saveur à ce récit. Anti-héros par excellence, pleutre, vil et en fin de compte si humain, il va dramatiser l'histoire et en rendre la lecture plus agréable.Vrai récit historique, c'est aussi lui qui va concentrer la somme des témoignages recueillis par l'auteur, et qui va montrer comment un *lama* peut se voir "transformer en puant incapable de tenir debout".

    J'ai eu la chance de discuter avec la traductrice du roman par l'intermédiaire des éditions Picquier,
    elle m'a ainsi expliquer la raison pour laquelle le livre original n'avait été traduit qu'à moitié : "la 2e partie, si elle est intéressante, est moins frappante que la 1e, ne serait-ce que par la quasi absence de Yak Sauvage Rinpoché. En effet, la 2e moitié reprend en grande partie la même époque et les mêmes événements, mais vus depuis principalement depuis le village et les laïcs, et non le monastère ou les camps."

    Cela démontre bien l'importance du choix du personnage principal, qui rend le récit plus savoureux, moins manichéen, plus drôle, moins tragique, plus supportable, moins ennuyeux. Mais l'art de Tsering Dondrup n'est bien évidemment pas absent, le style tibétain est je crois très bien rendu par la traduction, avec ses aphorismes, ses métaphores et ses tournures de phrases qui donnent une vraie couleur au récit.

    Le lexique en fin d'ouvrage permet également d'éclairer un grands nombre de termes et de concepts avec lesquels le lecteur européen lambda que je suis n'est pas très familier, que ce soit sur le Tibet (j'ai ainsi appris que l'hybride de la vache et du yak se nommait dzo si c'est un mâle / dzomo si c'est une femelle) ou sur la culture bouddhiste et son cycle si particulier de réincarnations.

    Un livre pour les amateurs d'histoires concentrationnaires et d'histoire tout court pour découvrir ces événements si récents et si tragiques sont injustement méconnus dans nos contrées, pour ceux qui veulent faire perdurer la mémoire d'une période entièrement passée sous silence par l'Etat chinois et qui encore aujourd'hui cherche à faire taire l'auteur de ce récit, Tsering Dondrup.

Bibliographie de Tsering Dondrup (1)

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