"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Même si la fin relève un peu le niveau, ce deuxième tome est une grande déception. Je n'en attendais pourtant pas grand-chose, seulement une rébellion rythmée par des émotions fortes. À la place, j'y ai trouvé des clichés, une intrigue bancale et, surtout, des héros si changeants qu'ils ont perdu toute crédibilité à mes yeux. Dommage car, sans être novateur, l'univers demeure intéressant.
Mais c'est décidé, je ne lirai pas la suite !
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Haaaaa, se plonger dans un bon roman young adult emprunt de magie, de bastons et de lutte des classes, voilà comment passer une bonne semaine sous le soleil ! Au détour de ma boîte à lettres, l'Exploratrice littéraire que je suis pour lecteurs.com a sauté de joie. Bah oui faut me comprendre, recevoir un roman repéré depuis quelques semaines, ça donne le sourire... Mais est-il bon pour autant ? Oui, sans toutefois émettre quelques critiques... Car dans l'Afrique fantastique imaginée par Tomi Adeyemi, le personnage de Zélie s'est vue confier la difficile mission de ramener la magie sur la terre d'Orïsha, anéantie plusieurs années auparavant par le roi. Contre toute attente, la jeune fille de 17 ans est aujourd'hui le seul espoir de son peuple. Ravivera-t-elle la magie ? Parviendra-t-elle à libérer les siens ? Et si oui, à quel prix ? Fort de nombreuses actions, mais un peu redondant, le roman séduit par un univers maîtrisé et son allégorie de la société américaine. Parfois linéaire, ce premier tome pose une intrigue adroite et laisse entendre le grondement de fureur du second opus...
Roman choral à trois voix, De sang et de rage porte bien son titre français ! Du sang, je ne vous cache pas qu'il y en aura un peu, de la rage, beaucoup. Comment ne pas être en colère face à la situation dans laquelle se trouve Zélie et son peuple de majis déchus ? Humiliés et mis au banc de la société, ceux-ci ne sont plus que l'ombre de leur grandeur d’antan. Jusqu'à la rencontre entre Amari, fille du roi et voleuse d'un des trois artefacts magiques, et notre héroïne. Accompagnée de son frère, Tzain, et de la princesse en fuite, Zélie part à la rencontre de pouvoirs qu'elle pensait à tout jamais disparut.
Alternant entre les pensées de Zélie, Amari et son frère Inan, prince et héritier du royaume, Tomi Adeyemi propose une immersion dans les différentes strates de cette société ainsi qu'une observation accrue des différents parti-pris. Tandis que Zélie et Amari s'apprivoisent pour rallier d'autres devîns, - nom donné aux majis à la perte de leur pouvoir - Inan, quant à lui, est envoyé par son père le roi, à leur recherche afin de les éliminer.
Des scènes d'actions menées par les différentes pérégrinations du trio, s'entrecoupent de nombreux souvenirs ou pensées intérieures qui, malheureusement, ralentissent le rythme et tire le roman en longueur. Malgré une intrigue somme toute classique pour le genre, ce sont bien les décors et l'originalité de l'univers qui détonne. Ceci dit, ceux-ci ne sont qu'un moyen détourné d'aborder la violence et la haine dans une société qui la reproduit. Ainsi, on peut aisément comparer les discriminations et humiliations subies par les devîns par celles des afro-américain.
Balayant la morale manichéenne en énumérant tour à tour les points positifs et négatifs à la réapparition de la magie, Tomi Adeyemi souligne la complexité de la notion de choix et de justice pour l'acquisition d'une société saine et équilibrée.
Des personnages attachants, mais un brin stéréotypés, un pays imaginaire foisonnant et une aventure périlleuse, forment un roman séduisant et palpitant. Curieuse de lire la suite de cette trilogie prévue pour 2020...
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Merci Lecteurs.com !
Depuis sa sortie en français, le premier tome de Children of blood and bone me faisait particulièrement envie, raison pour laquelle je l'ai demandé en service de presse sur le site lecteurs.com. Vous n’imaginez donc pas ma joie lorsque je l’ai découvert dans ma boite aux lettres, il y a quelque temps.
Verdict ? Même si j’ai quelques bémols à émettre - comme d’habitude ! -, j’ai passé un agréable moment de lecture.
Si cette saga a tant de succès, c'est parce qu'elle nous prend aux tripes !
Je vais être honnête avec vous : De sang et de rage n’a rien de fondamentalement original. Il s’agit d’une histoire de révolte comme il en existe tant d’autres. Néanmoins, elle a le mérite d’être addictive, bouleversante même.
Les pages défilent à une vitesse folle, Tomi Adeyemi étant particulièrement douée pour relater des moments forts, percutants, presque douloureux. C’est comme si l’on ressentait les souffrances de Zélie à travers ses mots. Alors, si ce livre a remporté un si grand succès, je pense que c’est avant tout parce que, sur le plan émotionnel, il s’apparente à une bombe. L’horreur côtoie l’espoir à chaque page, et on se sent constamment dans l’urgence.
Bien sûr, si l’on prend le temps de décortiquer le scénario, on ne tarde pas à y trouver des facilités. En fin de compte, l’intrigue se révèle très linéaire. Mais cela n’enlève rien aux atouts cités précédemment, pas vrai ?
En outre, je me suis rapidement rendu compte que l’histoire n’était pas aussi manichéenne qu’on aurait pu le croire. En effet, nos héros en arrivent pratiquement à comprendre leurs ennemis. Mais rien ne leur sera pardonné…
Un univers qui n'a pas encore révélé tout son potentiel
Comme l’ensemble des lecteurs, j’étais curieuse de découvrir cette Afrique imaginaire citée dans la quatrième de couverture. Et ce qui m’a plu, avant tout, ce sont les différentes magies inventées par l’auteure (guérisseur, faucheur, voyant...), toutes liées à une divinité propre. C’est donc un système de magie entier qui a vu le jour sous la plume de Tomi Adeyemi.
J'espère néanmoins que l'on découvrira d'autres aspects de cet univers, car je suis un peu restée sur ma faim.
Quand il n'est plus possible de distinguer ses alliés de ses ennemis...
Tour à tour, Zélie, Amari et Inan prennent la parole. Or, tous ne sont pas dans le même clan… au même moment ! Et oui, les intérêts de chacun évoluent sans cesse, poussant les uns à trahir les autres. Connaître leurs pensées et leurs motivations profondes nous permet cependant de mieux les cerner et, par extension, de les apprécier.
J’ai malheureusement trouvé Zélie un chouia caricaturée ; l’auteur nous la décrit comme une vraie tête brûlée incapable de faire les bons choix, alors qu’elle aurait pu être davantage que ça. Inan m’a semblé plus intéressant, plus complexe, malgré son inconstance qui m’a fait grincer des dents à plusieurs reprises.
Je suis partagée concernant la romance
Elle survient bien trop vite à mon goût, et à celui d’autres lecteurs si j’en crois les quelques chroniques que j’ai pu lire. Toutefois, elle confère à l’histoire une dimension beaucoup plus personnelle, ce qui, à mon sens, est un véritable atout compte tenu des émotions que fait naître De sang et de rage.
Quoi qu’il en soit, je suis impatiente de connaître la suite annoncée pour 2020, d’autant plus que la fin de ce premier opus est tout simplement… incroyable !
De sang et de Rage
Tomi ADEYEMI
Résumé de l’éditeur :
Ils ont tué ma mère.
Ils ont pris notre magie.
Ils ont voulu nous éliminer.
À présent, dressons-nous.
Il fut un temps où la terre d'Orïsha était baignée de magie. Mais une nuit, tout a basculé, le roi l'a fait disparaître et a asservi le peuple des majis. Zélie Adebola n'était alors qu'une enfant. Aujourd'hui, elle a le moyen de ramener la magie et de rendre la liberté à son peuple - même si face à elle se dresse le prince héritier du trône, prêt à tout pour la traquer.
Dans une Afrique imaginaire où rôdent les léopardaires blancs et où les esprits ont soif de vengeance, Zélie s'élance dans une quête périlleuse...
Mon avis :
Tout d’abord, je tiens à remercier l’éditeur de ce roman : Nathan, ainsi que l’équipe explorateurs du Polar de lecteurs.com, qui m’ont fait découvrir ce beau roman.
Que dire de ce livre… Beaucoup de chose je dois bien l’avouer. Je vais commencer par mon sentiment de fin de lecture : Ouah ! J’ai vraiment adoré ! Ça faisait quelque temps maintenant que je n’avais pas lu ce type de roman fantasy. Et De Sang et de Rage m’a « réconcilié » avec mon envie d’en lire d’autres !
Je vais commencer cette petite chronique par vous représentez le paysage. Imaginez vous dans un pays légèrement (voir totalement) totalitaire, gouverné par un roi aveuglé par ses convictions, sa rage, sa peine et des souvenirs parfois trop douloureux pour pouvoir avancer sereinement. Dans ce pays réprimé, un peuple vit (ou survit). Composé de nobles, de paysans, de différentes classes sociales en quelques sortes. Et de Majis. Oui oui, Majis. Ces humains asservis par ce roi fou, doit lutter pour sa survie dans un Afrique privée de son histoire. De son identité, de ses traditions. De ses Dieux. Le peuple Majis se décompose en deux : les majis, ces être dotés de pouvoirs hors du commun par un dieu-père ou une déesse-mère qui est propre à chaque type de pouvoir. Les Devins, sont en quelques sortes des enfants destinés à devenir Majis lorsqu’ils auront atteint un certain âge. Ce peuple est caractérisé par des cheveux blancs et frisés.
Les cheveux. Je m’arrête quelques instants sur ce signe assez important dans le livre. Le peuple des devins et Majis est donc opprimé, voir tué par le roi et ses soldats. Dès lors qu’un enfant nait avec ses cheveux blancs, contrastant avec sa couleur de peau, il est mis à l’écart et traité comme un pestiféré. Je dirais même que son existence sera remplie de solitude, de servitude. Une sorte d’esclave, qui n’a aucuns droits. J’aime voir la de la part de l’auteur, une marque de respect envers le peuple africains, colonisé et réduit en esclavage par les blancs. Dans son roman, elle inverse les couleurs. Les cheveux blancs sont opprimés par le gouvernement, comme avaient pu l’être les peaux noires il y a un certain temps. Je trouve son choix juste et respectueux envers ses ancêtres, pour ma part.
Le roman prend donc place sur les terres d’Orïsha, dans une Afrique fictive. J’avoue que ce livre m’a fait voyager. J’avais vraiment l’impression de voyager dans ces terres arides, remplies d’une aura mystérieuse, d’une culture unique et de paysages magnifiques. Je n’ai jamais eu la chance d’aller en Afrique, mais je dois bien avouer que ce roman m’en a donné encore d’avantage envie !
Le roman suit les aventures de Zélie, une jeune devin, qui a connu la peine de perdre sa maman, tuée lors du massacre des Majis. Oppressée depuis son plus jeune âge, l’auteur parvient à transmettre sa rage, sa peine mais aussi son sentiment d’insécurité tout au long du roman. Son personnage est je trouve dans l’ensemble, assez bien construit. Certaines décisions qu’elle peut prendre au cours des 550 pages restent néanmoins parfois trop hâtives et moins bien expliquées, du point de vue de son caractère. Alors oui, j’ai adoré ce personnage fort, féministe et attachant, mais parfois, j’ai senti comme un manque de précision et d’exploration du personnage à travers ses décisions.
Zélie est accompagnée de son frère Tzain, plus âgé qu’elle, et qui est très protecteur envers elle. C’est l’un de mes personnages préférés dans ce roman. Il est sans conteste un point fort, et parfois un peu sous-exploité. J’espère que le tome 2 nous permettra d’en savoir un peu plus sur lui, voir de lui consacrer plus de temps pour le développer et en faire un véritable héros. Il reste selon moi, parfois trop en retrait, trop accompagnateur de sa sœur, si bien qu’il apparait plus fade, alors que sa présence rend le roman bien plus attachant.
Tzain accompagne donc sa sœur dans sa quête pour restituer la Magie et rendre leur dignité aux Majis.
Au tout début du roman, ils rencontrent une jeune fille : Amari. Cette jeune princesse en fuite rencontre par hasard Zélie, qui va l’aider, un peu prise au dépourvue. Amari est également un personnage central de l’histoire. Une jeune femme en retrait au début du livre, qui va se montrer d’une grandeur et d’une force remarquable au fil des pages. J’ai vraiment adoré la rencontrer, apprendre à la connaître, et c’est avec délectation que j’ai lu sa renaissance en tant que femme forte, et sûre d’elle-même. Ce personnage est vraiment bien construit encore une fois, comme le fut Zélie et Tzain. Mais (car oui il y a un mais !) encore une fois, je trouve que son développement est un peu précipité.
Globalement, j’ai vraiment adoré ces trois personnages, mais je trouve que l’histoire en elle-même est légèrement trop rapide, ce qui par conséquent, rend l’évolution des personnages, de leurs décisions et de leurs sentiments, trop peu développée. J’ai eu l’impression de lire quasiment 2 tomes en un seul. Je trouve que ce roman, cette histoire est si riche qu’il aurait fallut ralentir les actions et prises de décisions des personnages pour en apprécier l’intégralité. J’ai adoré ce livre, et je lirai les prochains tomes avec impatience, puisque c’est un véritable coup de cœur. J’espère que le prochain tome prendra plus son temps pour dévoiler certaines facettes des personnages qui m’ont manquées.
D’autres personnages sont également présents dans le livre : Inan, le frère d’Amari. Futur roi d’Orïsha, il a été éduqué par un père enragé contre la magie. Cet endoctrinement précoce à forcément laissé des traces. Je n’en dis pas plus, je préfère que vous le découvriez au fil des pages. Mais encore une fois, comme c’était le cas pour Zélie, je trouve son évolution trop rapide, et parfois pas très crédible. Je dois bien avouer que certains passages m’ont fait l’apprécier, alors que d’autres m’ont laissé perplexe et sur ma faim.
Son père, Saran, est peu présent en tant que personnage, mais son esprit règne en roi / dictateur dans l’esprit de tous. Il plane tout au long du livre comme une ombre menaçante. Un souffle de mort. Je dois bien avouer que l’auteure à vraiment su le rendre redoutable, craint de tous, même de nous, lecteurs. C’est avec brio qu’elle parvient à rendre sa noirceur palpable.
Pour conclure sur les personnages, j’attends donc une exploration plus profonde de leurs caractères en prenant plus le temps de les développer individuellement.
Concernant le style de l’auteur, j’ai vraiment apprécié sa fraicheur. Le livre se lit bien, et vite. Elle parvient à transmettre avec justesse l’aura africaine à travers ses mots, ses images. On s’y croirait, en entendant les bruits de la savane, en sentant le vent chaud sur nos bras et les odeurs de mer ou de désert. Le seul bémol est la rapidité à laquelle se passe les évènements. Parfois, l’histoire avance trop vite, et j’aurai préféré explorer plus en profondeur certaines parties (dans le camp de Devins, la confrontation Zélie/Saran et surtout la phase finale du livre sur l’île). Je pensais honnêtement que l’histoire n’irait pas aussi loin lorsque je l’ai commencé ! La quête de restitution des pouvoirs des Majis aurait pu prendre deux tomes sans problèmes, quitte à faire plus de trois tomes.
Pour conclure, je dirai que ce livre vaut vraiment le coup d’être lu, même si j’ai ici décrit plusieurs points négatifs, j’ai adoré cette histoire. L’auteure parvient à rendre hommage à ses racines à travers l’aventure de Zélie dans une Afrique adaptée à la Fantasy. J’ai adoré découvrir cette aura de culture africaine, mystique et profonde.
Note finale : 17/20
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