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Je ne suis pas un lecteur spécialiste du roman policier mais lorsque je suis captivé puis entraîné dans une histoire haletante, je salue le talent de son auteur.
Avec Une fois de trop, Thomas Harnois publie son quatrième roman mais c’est son premier polar et il le réussit fort bien. Il a découpé son histoire en trente-quatre chapitres plus un épilogue et je n’avais qu’une hâte : tourner les pages pour enfin connaître la vérité !
L’histoire se passe en Corse, du côté d’Ajaccio, dans un décor de rêve, bien sûr. Sans délai, le ton est donné quand Michel Zimmer qui court chaque matin pour essayer de perdre du ventre, découvre un corps inanimé sur les rochers, près d’une tour génoise : accident ? assassinat ? C’est bien sûr un horrible crime !
Voici qu’arrivent trois spécialistes parisiens appelés par le SRPJ d’Ajaccio : Christophe Barraud (capitaine), Ben (technicien) et Cécile (psycho-criminologue). Ils font partie de l’OCRVP mais je précise tout de suite que l’auteur a eu la bonne idée d’ajouter un glossaire pour décrypter ces fameux sigles dont on nous abreuve plus que de raison. SRPJ signifie Service Régional de la Police Judiciaire, c’est le plus connu. Quant à l’OCRVP, il s’agit de l’Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes.
Que ce service parisien débarque sur l’île de beauté ne plaît pas du tout aux flics locaux et le Lieutenant Garthé, l’officier de police judicaire ajaccien, le montre d’emblée à Barraud qui, heureusement, prouve vite son savoir-faire.
La victime se nomme Pauline Cassetti. Elle participait à l’Aventura, un éco-trail organisé à travers la Corse. Toute l’équipe logeait à l’hôtel Félicia qui ne va pas tarder à fermer ses portes car la saison touche à sa fin. Des projets d’extension existent et ce n’est pas le moment de nuire à la réputation de l’ensemble hôtelier…
Thomas Harnois détaille bien les techniques employées par la petite équipe de Barraud mais, après une avancée rapide, l’enquête piétine. On interroge Michel Zimmer, André Cassetti, le père de la victime, le responsable de l’hôtel qui gère tout de même cinq cents clients dont une quinzaine de motards qui vont sérieusement animer le déroulé de l’histoire.
Tout peut dégénérer facilement à cause de la maladresse et du jusqu’au-boutisme d’un flic en mal de promotion. Intervient aussi une certaine Sonia Kali, journaliste corse impétueuse et qui être aussi, très amoureuse...
La poursuite d’un certain Ledec, le « rasta blanc », offre un des épisodes les plus palpitants avant que le mystère s’épaississe encore plus en plus.
Thomas Harnois n’hésite pas, lorsqu’un nouveau personnage apparaît, à plonger dans son passé et cela cause de grosses surprises. Cela peut paraître parfois un peu artificiel mais c’est un régal pour le lecteur que je suis de remonter dans le passé d’un des acteurs dont on ne pouvait absolument pas soupçonner la moindre implication.
Au passage, courageusement, l’auteur montre toutes les compromissions réelles entre les promoteurs et les élus locaux. Chantage, pots-de-vin, menaces, violences, nous savons que tout cela est bien réel et Une fois de trop le met bien en évidence.
Thomas Harnois mène bien son polar jusqu’à un dénouement indispensable avec une poursuite terrible, révélant son sens inné du suspense. Une fois de trop, si ce titre convient bien à cette histoire policière, cela ne va pas du tout pour l’auteur qui peut récidiver quand il veut !
Je remercie Thomas Harnois pour m’avoir permis de lire son premier polar, polar qui prouve qu’il est capable de continuer dans ce genre qui cause rapidement des sueurs froides même dans la chaleur agréable de l’été indien corse…
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/08/thomas-harnois-une-fois-de-trop.html
Merci à Thomas Harnois de m'avoir transmis son roman pour que je le chronique.
2108 - Marc et Sylvain son cadet, sont frères mais ne s'apprécient pas. L'aîné, expert en sécurité dans une grande entreprise au service de l'État, vit confortablement ; le second, au caractère rebelle, peine à trouver sa place dans cette nouvelle société.
La mort de leur mère va les précipiter dans de nouveaux univers : Sylvain abandonne la vie confortable que lui assure son épouse pour trouver un refuge moral, à défaut d'être matériel, dans les zones périphériques et délaissées de la capitale ; psychologiquement déstabilisé, Marc est, sans s'en douter, soumis à l'inquisition de son employeur et progressivement poussé hors de la zone de confort dans laquelle il vit.
Après une telle introduction, vous allez me demander : et quoi ? Exactement la question que je me suis posée pendant les trois quarts de la lecture : pourquoi l'auteur s'échine t'il à nous décrire la vie et la descente aux enfers de Marc et Sylvain dans une société qui paraît terrifiante ? Uniquement pour nous parler de cette société et nous alerter sur un avenir possible de notre monde ? Certains s'y sont essayé ; quelques uns ont réussi, comme Orwell dans 1984. Mais là, le pari semble trop ambitieux... On comprend dans le dernier quart que ce n'était qu'une longue mise en place, qu'il y a une autre intention, mais cela vient un peu tardivement et le dénouement paraît trop précipité.
Je dois confesser que la littérature d'anticipation n'est pas mon genre préféré. J'ai néanmoins pris un certain plaisir à la découverte de notre société "dans cent ans" telle que décrite par l'auteur. C'est un futur possible, hélas ! Dommage que les bascules du dénouement reposent sur deux interventions qui relèvent plus du fantastique (un personnage des légendes du Jura et un mutant aux pouvoirs dignes de la série X-Men) que de l'anticipation plus ou mois réaliste...
Pour terminer sur le fond du texte, une petite remarque sur les relations entre les personnages, que j'ai trouvée souvent trop binaires : soit les ils se rencontrent et s'ignorent, soit ils deviennent amis ou tombent amoureux (avec des scènes de sexe un peu trop convenues). Il y a, heureusement, beaucoup plus de nuances dans la vraie vie...
Sur la forme du texte, j'ai fait quelques remarques directement à l'auteur, que je ne reprendrai pas ici ; mais le texte mérite d'être retravaillé, relu et corrigé...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2020/10/04/vox-populi-thomas-harnois-iggybook/
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