"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
SUSAN SELLERS
Nous avons tous entendu parler de la « Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie », écrite dans les années trente par John Meynard Keynes, professeur renommé et économiste de son état, auteur de la doctrine économique associée à son nom : le keynésianisme. Susan Sellers, dans une biographie romancée, évoque ce personnage sous un tout autre angle : celui de sa vie privée, de ses repères moraux, de sa conduite, de ses relations mondaines, littéraires avec le groupe de Bloomsbury, auquel appartenaient entre autres Virginia Woolf, Stephen Woolf, son époux, Lytton Strachey, écrivain, Bell Clive, critique d’art, ou encore Vanessa Bell, sœur de Virginia, peintre et décoratrice.
C’est à un duo que nous convie Susan Sellers, un rendez-vous culturel entre Keynes , un universitaire reconnu, embourgeoisé , issu de Cambridge, un pur produit de l’élite britannique ; et Lydia Lopokova, une danseuse russe , dont la formation et l’arrière-plan artistique sont forment marqués par l’empreinte des Ballets russes, de Diaghilev, et de Nijinski .Cette artiste a rencontré Mikhaïl Fokine, célèbre danseur chorégraphe russe, Isadora Duncan, danseuse en rupture avec les canons de la danse classique .
Très vite, des obstacles surgissent, des objections notamment formulées par Virginia et Vanessa s’élèvent avec insistance : cette Lydia n’est-elle pas trop bohème, imprévisible ? A-t-elle assimilé les usages de la common decency anglaise ?
Keynes, de son côté, apparaît comme un homme sûr de lui, de son importance, de ses proches. Ainsi n’envisage-t-il jamais des poursuites contre lui en raison de ses pratiques homosexuelles : « Non que ses orientations sexuelles lui aient jamais attiré de réactions ouvertement hostiles. Bien au contraire, à Eton puis Cambridge, et même au ministère des Finances, il a toujours été, sinon explicitement reconnu, du moins tacitement entendu que sa vie privée ne concernait que lui et devait être respectée. »
Avant qu’il ne se marie avec Lydia, contre toute attente, Keynes est séduit, définitivement, par cette artiste, cet Oiseau de feu, œuvre de Stravinsky, montée par les Ballets russes. Il reconnaît Lydia comme appartenant à son monde : celui des élites, des artistes, des marginaux : « Elle lève les yeux vers sa loge et le salue, avec Serge Lifar, son partenaire dans cette reprise de l’Oiseau de feu. Et elle aperçoit Meynard qui applaudit avec tant de frénésie que ses mains en paraissent floues. »
. Un oiseau de feu nous fait pénétrer dans les arcanes du groupe de Bloomsbury, dans l’histoire de la danse russe, peu de temps avant le bouleversement provoqué par la révolution d’Octobre, les références littéraires et artistiques y sont riches, fréquentes : on y apprend énormément, on prend plaisir à cette radiographie du désir, à cette dissection des sentiments humains. Ouvrage à recommander sans conditions
C'est avec une grande poésie , un sens de la peinture époustouflant que l'autrice Susan SELLERS nous emmène dans le monde de Vanessa Bell , peintre de génie et sa soeur , Virginia Woolf , virtuose des mots , grande écrivaine . A travers la confession , les pensées non avouées de Vanessa Bell à sa soeur , Susan Sellers retrace la vie des deux soeurs comme un syphon qui raserait tout sur son passage , un amour fraternel fait de passion , de jalousies ...Mais à aucun moment nous n'avons idée des dates , des périodes , à nous d'imaginer les moments ou Vanessa éprouve le besoin de se confier à des feuilles qu'elle brûlerait ensuite pour que personne ne sache combien son coeur est dévoré d'amour et e jalousie, combien elle a besoin des siens . Nous sommes dans la confidence comme si nous lisions derrière l'épaule de Vanessa . Une belle lecture parfois joyeuse (on entendrait presque le coeur des deux soeurs battre quand elles se retrouvent ) ou mélancolique , furieuse selon l'état d'esprit de celle qui dit , parle , se confie à un confident fantôme ou oserons nous imaginer à nous lecteurs ...
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