"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Premier roman de Stefanie vor Schulte qui nous entraine dans un monde dystopique singulier sous la forme d'un conte. Un monde sombre et obscure, aussi cruelle que poétique, de l'espoir, du courage grâce à cette enfant tout droits sortie d'une oeuvre qui pourrait être celle des frères Grimm. La peur, la douceur, la violence, des images, un arc narrative bouleversant d'un garçon qui embrasse sa destinée. Folie, superstition et absurde, le passage de l'enfance à l'âge adulte et la fin de l'innocence.
Ce garçon est attachants, vif courageux, l'écriture est belle , simple et percutante.
"Il leur arrivera de se réveiller dans cette vie et de découvrir leurs visages tordus de douleur. Alors, chacun prendra dans ses mains le visage de l'autre, le caressera, versera dans l'étreinte l'ivresse des paroles chuchotées, et s'abandonnera au rythme lent des pas. De leurs pas qui depuis longtemps n'ont plus besoin d'un sol pour avancer. Sur ce qu'ils savent maintenant être leur chemin à tous les deux. Dont aucun ne quittera l'autre."
Comment Adam Mohn et ses trois enfants vont-ils survivre à la mort de Johanne, cette femme et cette mère qu'ils adoraient ? Comment vont-ils pouvoir apaiser leur douleur ?
Johanne a bien laissé des carnets dans lesquels elle écrivait, mais elle leur a interdit de les lire. Pour tenir sa promesse, Adam va donc trouver une solution radicale, une solution que je n'aurais jamais pu imaginer.
Un roman surprenant, une histoire où l'imagination tient un rôle central, celle de Stefanie vor Schulte en premier lieu, et par conséquent, celle de chaque personnage. On découvrira les rêveries aquatiques de Micha, les terribles bagarres provoquées par Linne qui n'arrive pas à contenir sa rage et les visages qui apparaissent à Steve qui file à vive allure sur son longboard. Autour d'eux, quelques étranges personnes gravitent au fil des chapitres.
Et comme si tout ce malheur ne suffisait pas, il y a Ginster, cet homme qui écrit des rapports sur la famille endeuillée pour l'effroyable bureau du deuil : ''Un individu dont le deuil est visible est une nuisance pour la société.''
J'avoue avoir été un peu déroutée par cette étrange lecture et j'ai surtout trouvé très atypique la façon d'agir que cette famille avait adoptée pour faire son deuil. J'ai eu du mal à trouver les personnages attachants, il faut bien l'avouer. Je n'ai pas su me laisser emporter par ce conte onirique et pourtant la couverture du roman, fort bien choisie par rapport au contenu, me plait énormément.
C'était une plongée intéressante dans un univers onirique, j'aime toujours autant découvrir des auteurs que je ne connais pas, je remercie donc vivement Babelio et les éditions Héloïse d'Ormesson pour cette lecture originale qui m'a permis de sortir de ma zone de confort. Je lirai avec grand intérêt les chroniques des autres lecteurs sur ce roman.
Dans un monde et une époque qui ne seront jamais cités, Martin est un enfant différent, brillant, intelligent, doté d'une humanité hors du commun. Il a survécu miraculeusement au massacre de sa famille, erre dans le village en guenilles, souvent affamé. Il est tellement plus intelligent que tous les villageois qui l'entourent qu'il le craignent tous.
Il vit avec un coq noir toujours fiché sur son épaule, et nul ne sait lequel protège l'autre de l'enfant ou de la volaille. En tout cas chacun soutient l'autre face à la cruauté du monde qui les entoure.
Un jour, un peintre arrive au village. Il est venu répondre à une commande, peindre un retable dans l'église. L'homme et l'enfant se prennent d'amitié. Martin n'hésite pas une seconde pour emboîter le pas du peintre lorsqu'il quitte le village pour poursuivre son itinérance. Il peint la beauté du monde dans des lieux où elle est pourtant bien cachée.
Ensemble ils déjouent les pièges, méchanceté humaine, bêtes sauvages, froid, épuisement ou famine, rien ne leur sera épargné.
Pourtant, l'enfant qui a été témoin de l’enlèvement d'une petite fille par de sombres cavaliers ne rêve que de venger celle-ci, de la retrouver pour la ramener à sa mère. Ses errances le mènent enfin là où tout commence, là où tout pourrait se terminer. Car Martin est devenu un jeune homme droit, juste, au destin unique et extraordinaire.
Une dystopie qui évoque la méchanceté des hommes, la bonté et la force de certains face à l'adversité. Mais aussi la folie des hommes, la guerre, la famine, les destructions, la force des puissants et leur manque d'humanité. Tout au long de ce roman à l’atmosphère pour le moins originale, les hommes s'affrontent, le mal est partout, mais ce jeune garçon au cœur pur et à la force hors du commun, secondé par son coq saura parvenir à ses fins, envers et contre tous.
Un premier roman à l'écriture limpide et romanesque, sombre et lumineuse, qui invente des mondes et des époques mais qui pourtant pourrait être notre présent. Le personnages sont atypiques, attachants ou repoussants, à l'image des populations rencontrées.
chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2023/01/07/garcon-au-coq-noir-stefanie-vor-schulte/
Belle découverte que ce premier roman de Stefanie vor Schulte. Je suis certaine que cette autrice a dû lire beaucoup de contes dans son enfance car cette histoire en a vraiment tous les éléments et la construction. Peut-être même a-t-elle lu ceux transcrits par Isaac Bashevis Singer, écrivain juif américain d'origine polonaise.
En effet, le village où vit le jeune héros a tout d'un shtetl et est dirigé par trois comparses à l'esprit obtus qui ne sont pas sans rappeler ceux décrits dans le recueil " Zlateh la chèvre et autres contes".
Le jeune Martin, 11 ans, est orphelin. Son père, revenu d'un voyage, a tué toute la famille. Seul Martin a été épargné par la folie meurtrière de son père. Depuis, il survit grâce à sa débrouillardise, les villageois se méfiant de lui. Il n'a pour seul compagnie que celle de son coq noir qu'il transporte souvent à l'intérieur de sa chemise.
Un peintre itinérant s'arrête dans le village. Il vient restaurer le retable de l'église. Martin est subjugué par la beauté et la lumière que restitue le peintre dans ses peintures. Il décide de le suivre et de quitter ce village où règne la terreur du cavalier noir qui enlève régulièrement des enfants.
Alors que devant lui, impuissant, une petite fille se fait enlever par le cavalier noir, Martin décide de partir à la recherche de ce ravisseur et d'en arrêter les méfaits.
Cette quête le mènera bien loin de chez lui mais grâce à son coq noir qui parle, Martin atteindra son but et la lumière reviendra dans son village.
Ce roman a été un beau moment de lecture.
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