"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans un monde médiéval, Martin, onze ans côtoie coqs dotés de parole, cavaliers noirs cavalant dans la nuit, princesse despotique, sorcières et bouffons cruels. Une fable étonnement contemporaine et porteuse d'espoir.
Orphelin depuis sa prime enfance, Martin, onze ans, ne possède rien d'autre que la chemise qu'il a sur le dos et un coq noir, à la fois son ami et protecteur. Les villageois, superstitieux, évitent le garçon, qu'ils pensent protégé par le diable (le coq serait son émissaire). Le trouvant étrange, bien trop intelligent et trop gentil, ils préfèrent le maltraiter que de reconnaitre ses qualités. Lorsque Martin rencontre un peintre itinérant et saisit l'occasion de quitter le village dans son sillage, il est entraîné dans un monde plus terrible encore que celui de sa vallée de naissance. C'est grâce à sa compassion et sa sagesse qu'il résistera, devenant un sauveur pour ceux encore plus innocents que lui. La pureté invincible du jeune héros arrache l'ensemble de cette histoire à la noirceur. Cependant, cette terrible dystopie n'est pas sans rappeler le monde contemporain.
" Les visions baroques de Stefanie vor Schulte et son écriture poétique (belle version française de Nicolas Véron) font de son Garçon au coq noir une fable effrayante et magnifique. " L'OBS " Stefanie vor Schulte sait magnifiquement greffer l'invraisemblable sur la vraisemblance, tout en faisant côtoyer la vie et la mort avec une intelligence profonde et un grand sens de la narration. " Le Monde des livres
Premier roman de Stefanie vor Schulte qui nous entraine dans un monde dystopique singulier sous la forme d'un conte. Un monde sombre et obscure, aussi cruelle que poétique, de l'espoir, du courage grâce à cette enfant tout droits sortie d'une oeuvre qui pourrait être celle des frères Grimm. La peur, la douceur, la violence, des images, un arc narrative bouleversant d'un garçon qui embrasse sa destinée. Folie, superstition et absurde, le passage de l'enfance à l'âge adulte et la fin de l'innocence.
Ce garçon est attachants, vif courageux, l'écriture est belle , simple et percutante.
"Il leur arrivera de se réveiller dans cette vie et de découvrir leurs visages tordus de douleur. Alors, chacun prendra dans ses mains le visage de l'autre, le caressera, versera dans l'étreinte l'ivresse des paroles chuchotées, et s'abandonnera au rythme lent des pas. De leurs pas qui depuis longtemps n'ont plus besoin d'un sol pour avancer. Sur ce qu'ils savent maintenant être leur chemin à tous les deux. Dont aucun ne quittera l'autre."
Dans un monde et une époque qui ne seront jamais cités, Martin est un enfant différent, brillant, intelligent, doté d'une humanité hors du commun. Il a survécu miraculeusement au massacre de sa famille, erre dans le village en guenilles, souvent affamé. Il est tellement plus intelligent que tous les villageois qui l'entourent qu'il le craignent tous.
Il vit avec un coq noir toujours fiché sur son épaule, et nul ne sait lequel protège l'autre de l'enfant ou de la volaille. En tout cas chacun soutient l'autre face à la cruauté du monde qui les entoure.
Un jour, un peintre arrive au village. Il est venu répondre à une commande, peindre un retable dans l'église. L'homme et l'enfant se prennent d'amitié. Martin n'hésite pas une seconde pour emboîter le pas du peintre lorsqu'il quitte le village pour poursuivre son itinérance. Il peint la beauté du monde dans des lieux où elle est pourtant bien cachée.
Ensemble ils déjouent les pièges, méchanceté humaine, bêtes sauvages, froid, épuisement ou famine, rien ne leur sera épargné.
Pourtant, l'enfant qui a été témoin de l’enlèvement d'une petite fille par de sombres cavaliers ne rêve que de venger celle-ci, de la retrouver pour la ramener à sa mère. Ses errances le mènent enfin là où tout commence, là où tout pourrait se terminer. Car Martin est devenu un jeune homme droit, juste, au destin unique et extraordinaire.
Une dystopie qui évoque la méchanceté des hommes, la bonté et la force de certains face à l'adversité. Mais aussi la folie des hommes, la guerre, la famine, les destructions, la force des puissants et leur manque d'humanité. Tout au long de ce roman à l’atmosphère pour le moins originale, les hommes s'affrontent, le mal est partout, mais ce jeune garçon au cœur pur et à la force hors du commun, secondé par son coq saura parvenir à ses fins, envers et contre tous.
Un premier roman à l'écriture limpide et romanesque, sombre et lumineuse, qui invente des mondes et des époques mais qui pourtant pourrait être notre présent. Le personnages sont atypiques, attachants ou repoussants, à l'image des populations rencontrées.
chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2023/01/07/garcon-au-coq-noir-stefanie-vor-schulte/
Belle découverte que ce premier roman de Stefanie vor Schulte. Je suis certaine que cette autrice a dû lire beaucoup de contes dans son enfance car cette histoire en a vraiment tous les éléments et la construction. Peut-être même a-t-elle lu ceux transcrits par Isaac Bashevis Singer, écrivain juif américain d'origine polonaise.
En effet, le village où vit le jeune héros a tout d'un shtetl et est dirigé par trois comparses à l'esprit obtus qui ne sont pas sans rappeler ceux décrits dans le recueil " Zlateh la chèvre et autres contes".
Le jeune Martin, 11 ans, est orphelin. Son père, revenu d'un voyage, a tué toute la famille. Seul Martin a été épargné par la folie meurtrière de son père. Depuis, il survit grâce à sa débrouillardise, les villageois se méfiant de lui. Il n'a pour seul compagnie que celle de son coq noir qu'il transporte souvent à l'intérieur de sa chemise.
Un peintre itinérant s'arrête dans le village. Il vient restaurer le retable de l'église. Martin est subjugué par la beauté et la lumière que restitue le peintre dans ses peintures. Il décide de le suivre et de quitter ce village où règne la terreur du cavalier noir qui enlève régulièrement des enfants.
Alors que devant lui, impuissant, une petite fille se fait enlever par le cavalier noir, Martin décide de partir à la recherche de ce ravisseur et d'en arrêter les méfaits.
Cette quête le mènera bien loin de chez lui mais grâce à son coq noir qui parle, Martin atteindra son but et la lumière reviendra dans son village.
Ce roman a été un beau moment de lecture.
Un conte noir venu de la nuit des temps
Stefanie vor Schulte réussit une entrée en littérature remarquée avec ce roman d’initiation dans la grande veine des contes qui ont dû bercer son enfance. Son garçon au coq noir est une version pour adultes, aussi cruelle que poétique.
Il avait à peine trois ans lorsque le malheur s’est abattu sur lui et sa famille. Pris d’un coup de folie, son père a massacré toute la famille, le laissant miraculeusement en vie au milieu d’un bain de sang et d’un coq noir qui désormais ne le quittera plus. «Mais que le garçon soit aujourd’hui en bonne santé, qu’il ait toute sa tête et, il faut bien l’avouer, une aimable nature, voilà qui est à peine concevable, et difficile à supporter. Plus d’un aurait préféré qu’il ne survive pas, pour ne pas avoir constamment sous les yeux ce sujet d’étonnement et de honte.»
Le seul à lui adresser un mot gentil est le peintre itinérant chargé de réaliser le retable de l’église. Dès lors, il sait qu’il partira avec lui. Pour échapper à la bêtise et à la convoitise. Pour s’ouvrir au monde, même si la contrée est hostile et le danger permanent, car la famine et les maladies ravagent le pays. Sans compter le froid persistant. Il se jure pourtant de revenir pour la belle Franzi qui travaille à l’auberge et mérite aussi un meilleur sort.
Après leur départ les villageois découvrent stupéfaits le souvenir laissé par le peintre en s’approchant du retable. «Dans les visages – est-ce un hasard, non, ça ne peut pas être un hasard – ils se reconnaissent les uns les autres.
Cette gueule de travers, là, c'est bien la tienne.
Et ce soldat tout moche, c'est à toi qu'il ressemble.
Puis un éclair les traverse: Franzi en Marie, juste ciel, quel sacrilège. Mais le pire est à venir, qui laisse tout le monde sans voix: c’est Jésus. Le peintre lui a donné les traits de Martin. C'est ainsi que le doux visage de l'enfant trône au-dessus des villageois, pour l’éternité.»
Commence alors un voyage périlleux traversé d’épisodes qui sont autant d’épreuves qui vont développer l’esprit du garçon et lui faire franchir bien des périls jusqu’au moment où il arrive devant le château où vit une Princesse sans âge qui s’entoure d’enfants qui eux ont toujours le même âge. Un prodige rendu possible par une escouade de cavaliers chargés de voler ces enfants dans tout le pays, semant la terreur et le malheur. Martin décide alors de faire cesser ces exactions. L’épilogue de ce livre étant lui aussi une nouvelle prouesse.
Car Stefanie vor Schulte, qui a étudié la scénographie et la création de costumes, a construit son roman comme une suite de scènes fortes faites d’images qui marquent, un village en ruines, des affamés prêts à tout, la peur des loups-garous, une troupe de saltimbanques qui tous se heurtent à l’intelligence et au courage d’un garçon intrépide dans sa quête des enfants enlevés. Le tout servi par une langue riche en contrastes, cruelle et douce, violente et poétique.
Ce conte pour adultes qui se déroule à une époque lointaine peut aussi se lire comme un chant d’espoir, un appel au réveil des consciences devant un monde qui va à sa perte. Non, tout n’est pas perdu. Avec discernement, avec une farouche volonté, il est possible de contrer tous ces malheurs qui s’abattent sur nous.
https://urlz.fr/kmB2
Je viens d'effectuer une plongée dans le monde des contes même si celui-ci est bien différent de ceux qui ont bercé mon enfance de par son côté sombre. L'histoire du jeune Martin, onze ans, orphelin depuis que son père à tuer sa mère et ses frères et sœurs. Martin survit comme il peut en compagnie de son seul ami, un coq noir qui fait peur à tous les habitants rustres et peureux du village. On ne sait pas dans quel pays on se trouve, l'époque n'est pas définie mais elle est ancienne puisqu'il y a des seigneurs, des princesses qui règnent sur une population pauvre, un peu comme au Moyen-âge. L'obscurantisme règne, on parle de la guerre et périodiquement, des cavaliers qui enlèvent des enfants. Martin qui a une intelligence développée sort du lot ; il porte en lui la lumière, l'innocence et l'espoir et ne se laisse pas atteindre par la bêtise et la méchanceté. On va ainsi le suivre dans une quête quasi mystique, il apparaît comme un héros qui a le pouvoir de changer les choses mais à quel prix. L'atmosphère sombre est parfaitement décrite, on a faim, on a froid, on tremble à l'unisson avec notre jeune héros. Les valeurs comme le courage, la détermination et le dépassement de ses propres limites sont présentes. Des chapitres courts qui se dévorent, j'étais captivée par l'univers médiéval dans lequel évolue le personnage. Ses rencontres au fil des villages qu'il traverse et le dénouement de l'intrigue qui se fait sur un fond gothique avec une poésie certaine. Un roman initiatique, plein de mystère, un superbe personnage valeureux, encore un enfant mais plus vaillant que bien des hommes. Cela m'a un peu rappelé, ce film des années 80 de Ron Howard, Willow. Un conte de fées sans les fées mais avec une forte emprise sur le lecteur qui gardera longtemps ce personnage spécial et terriblement attachant. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2022/08/27/39609021.html
Voilà un conte qui nous rappelle ceux de notre enfance et qui n’a rien à envier à Andersen ou aux frères Grimm.
Dans un pays en guerre, ravagé par la famine, l’intelligence s’est perdue, seule la survie compte et les pauvres gens ne sont même plus capables de se protéger de ce mystérieux cavalier noir qui enlève leurs enfants.
Martin, qui a vu sa famille décimée, est rejeté par ceux de son village et à 9 ans, il s’enfuit, son coq noir sur l’épaule, pour suivre un peintre itinérant.
Un enfant intelligent et idéaliste qui veut faire changer les choses, lutter contre le mal et redonner un peu d’ordre dans un monde devenu fou.
Ce roman coche toutes les cases de la fable gothique, avec des méchants sans pitié, des miséreux sans cœur, un sinistre château et une princesse barbare. Et bien sûr, il y a ce jeune héros courageux, prêt à sillonner la campagne pour retrouver les enfants enlevés.
C’est à la fois sombre et terrifiant mais l’espoir que véhicule cet enfant nous transporte dans le pays de notre enfance où les nobles causes valaient tous les sacrifices.
Comme c’est bon de rêver avec ce court roman de Stefanie vor Schulte et de suivre, de nos yeux d’enfant retrouvés, ce valeureux Garçon au coq noir.
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