"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tout d'abord, je tiens à remercier du fond du cœur les éditions Akata pour l'envoi de ce titre décapant qui mène la vie dure aux clichés enrobés de sucre candi des mangas shôjo dits "magical girl". En effet, ce seinen qui inaugure à la perfection la nouvelle collection WTF?!, qui ne pouvait mieux porter son nom dans le cas présent, de chez Akata les détruit un par un en leur crachant à chaque fois une bouffée de cigarette Cherry à la figure. Moi qui a été bercée par les animes typiques du magical girl à la Sakura ou à la Tokyo Mew Mew durant toute mon enfance et qui continue de les chérir tendrement même adulte (I'M NOT ASHAMED GUYS, NOT ONE BIT), autant vous dire que mon genre de manga/anime favori en prend pour son grade, et se fait même franchement piétiner dès le tome un, mon enfance est massacrée avec une telle force... Et pourtant, qu'est-ce que j'ai kiffé ça ! ♥ HOLY SHIT, c'est le cas de le dire !
L'histoire de ce manga à l'humour trash imparable débute avec Myu, qui incarne l'animal/créature de compagnie typique du manga Magical girl. Du moins, au départ et en apparences : Myu se prénomme ainsi car c'est l'onomatopée qui ponctue chacune de ses fins de phrase ; il a un physique de petite créature enrobée avec des ailes trop craquante (je me le suis imaginée de la même couleur que Kero-chan dans CardCaptor) ; il est serviable et essaye d'être de bon conseil et de se rendre utile comme tout bon compagnon de super-héroïne qui se respecte, ou dans le cas de ce manga, comme tout ieud qui se respecte. Les ieuds sont ici les divinités chargées de dénicher les Magical girl pour les former à combattre les stremons et à sauver leur monde. Je mourrais d'envie d'entrer dans le manga et de serrer tout fort mon petit Myu dans mes bras dès que je le voyais, c'est-à-dire à chaque planche, tant il est trop choupinours. Sur 192 pages, ça fait beaucoup de câlins, je sais, surtout que Myu se révélera être plein de surprises, humhum, mais je ressentais le besoin de le consoler et de l'inonder de tout mon amour car il est constamment malmené par Kayo, pauvre ! Il a eu le don pour choisir sa Magical girl, ça, c'est certain !
Kayo est en effet la super-héroïne qu'il choisit pour sauver l'humanité des ignobles stremons, des démons gigantesques attirés comme des aimants par les émotions négatives. Il faut croire que la Terre est le monde qui en concentre le plus (non, tu crois ?)... J'ai failli, comme Myu, me faire avoir par les apparences : Kayo semble de prime abord être une jeune fille fragile et délicate, avec sa petite taille, ses sublimes boucles anglaises, que la mangaka dessine à la perfection, sa jupe de lycéenne trop courte façon Sailor Moon et ses yeux de biche. En réalité, que de violence en elle, mes aïeux ! Accro à la nicotine comme à l'air qu'on respire, amatrice des jeux vidéos de combat tels que Mortal Kombat ou Street Fighter dont elle a tout appris selon ses dires, Kayo ne demande qu'une bonne baston et à faire pisser le sang de son adversaire pour être heureuse. Que les stremons tremblent devant elle, fuyez, pauvres fous ! Elle me fait carrément flipper, je n'aimerais pas me la mettre à dos ! Néanmoins, on sent également que Kayo cache une part de sensibilité en elle, et qu'elle souffre grandement de la solitude. En effet, elle vit seule dans le bunker à la domotique de haute pointe créé par son génie de père, et ses parents ne sont jamais à la maison. Kayo, c'est un peu la Tsundere de high level : on ne peut que s'attacher à elle, même si son inclination pour la violence, la cigarette (merci papa d'avoir constitué le stock !) et pour la vulgarité la rendent angoissante. Cette fille n'a même pas besoin de se transformer en Magical girl pour se battre. Et le peu de fois où elle le fait, eh bien... Disons que son costume ne cache pas grand chose, et que cela en fait réagit certains de façon visible. Je pense que, sous ses boucles de princesse et son je-m'en-foutisme légendaire, Kayo est une fille qui a le cœur sur la main, même si elle préférerait vomir (pour ne pas employer le verbe en c très grossier) des arcs-en-ciel plutôt que de l'avouer, et qui ferait n'importe quoi pour ses amis. Ça, en revanche, elle l'affirme haut et fort, et c'est beau. Aussi, pour montrer à quel point le détail est poussé dans ce manga, la contrepèterie de son nom et prénom Kayo Majiba, Maji Bakayo, signifie "vraiment ridicule". Or, le titre japonais de mon dessin animé préféré de tous les temps, Ojamajo Doremi, signifie, approximativement, "la ridicule petite sorcière Dorémi". Coïncidence ? I DON'T THINK SO. (I DON'T HOPE SO, AT LEAST) Ainsi, chaque personnage humain de l'histoire se voit gratifier d'une signification de son nom et prénom par contrepèterie, qui définit assez bien et clairement la personnalité de chacun. Un autre exemple : Nako Shûsai, "Shûsai Na Ko", soit enfant intelligent. J'ai trouvé cela excellent, et j'ai hâte de découvrir les autres contrepèteries dans les prochains tomes !
Si les stremons nous offrent quelques scènes gores (bon appétit) comme dans tous les classiques de Magical girl, ils ne sont pas si méchants que ça et attendent juste de se faire laminer par la super-héroïne histoire de faire leur taf. En tout cas, les grands méchants loups de Magical Girl Holy Shit ! manquent particulièrement de décence, les sales pervers ! Heureusement que Kayo leur botte proprement, façon de parler hein, parce que les effusions de sang font presque autant kiffer notre héroïne que la cigarette, le derrière, tiens ! Parmi les autres personnages, j'ai également adoré le parfait esclave de Kayo (c'est la signification de sa contrepèterie d'ailleurs), qui m'a fait, tout comme elle, si ce n'est plus, mourir de rire. Sous ses airs de racaille macho se cache un garçon bosseur, très sympathique, doté de beaucoup de bonne volonté et touchant, dont j'ai envie d'en savoir plus, tout comme concernant la brillante et imprévisible Nako Shûsai. Et puis j'ai A-DO-RÉ le duo que ce dernier forme avec Myu ! SO CUTE AND FUNNY ! ;) Quant à Mya, l'équivalent féminin à gros nichons de Myu, je l'ai trouvé trop choupette, mais alors, à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche pour faire une remarque, j'éclatais de rire nerveusement en mode "Non mais tu es sérieuse, là ?!". M'enfin, je dois lui reconnaître qu'elle a une bien meilleure pédagogie (ça se discute mais elle la rend plus docile) avec Kayo que Myu, le pauvre ! (AGAIN)
Pour conclure, je ne peux que vous recommander ce manga qui vous rendra aussi accro que Kayo l'est à la nicotine. Barres de fous rires, bastons et cynisme et sarcasmes garantis. Je suis impatiente de lire la suite !
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