"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Juin 1958 Alger, le Général de Gaulle s’adresse à la population. “Je vous ai compris” lance-t-il aux dix millions de Français d’Algérie.
Mais tous les Français ont-ils compris le discours du Président du Conseil ?
Certainement pas les quatre généraux (Challe, Jouhaud, Salan et Zeller) qui organiseront le putsch d’Alger en juin 1961, arguant que celui qui est devenu le premier Président de la République française les a abandonnés, ainsi que les Français d’Algérie.
Quand en plus les Français approuvent en janvier 1961 le projet d’autodétermination des populations algériennes à 75%, pour certains il faut agir et vite.
Pour eux, le plus simple est d’éliminer le problème. Même si celui-ci est visible en raison de son mètre quatre-vingt-seize !
Les partisans de l’Algérie française sont décidés à assassiner Charles de Gaulle, le plus évident pour eux étant de le faire quand il est de sortie, avec sa DS devenue mythique.
Mais il faut croire que le lanceur de l’appel du 18 juin 40 a la baraka. Une explosion en bord de route, “C’est vraiment de la cochonnerie leur explosif” déclare impassible le Général dans le tome 1 de ce diptyque.
Malgré des échecs, le Colonel Blanche est prêt à réitérer. Et c’est en compagnie d’un autre militaire en fonction le lieutenant-colonel Bastien-Thiry que leur mission va continuer.
Avec le tome 2 de Tuez de Gaulle, nous infiltrons les milieux qui ont reproché au Grand Charles une trahison envers leur pays. Une douzaine de soldats qui avec l’opération Charlotte Corday ont voulu assassiner celui qui avait pour nom de code la Grande Zohra. Un attentat perpétré en août 1962 et connu aujourd'hui comme étant celui du Petit-Clamart.
L’Histoire nous l’a appris, les attentats, dont ont été victimes le général et sa femme Yvonne de Gaulle, ont tous échoué. Et ces deux albums ont le très grand mérite de revenir sur un pan de notre Histoire très souvent occulté en raison des séquelles laissées sur les populations, des deux côtés de la Méditerranée.
Ce sont les attentats du 1er novembre 1954 à Alger, la Toussaint Rouge, qui vont marquer le début de la Guerre d’Algérie.
De Gaulle n’est plus au pouvoir, le FLN réclame la décolonisation pour l’Algérie alors que des généraux français veulent garder l’Algérie française avec un putsch commis à Alger le 13 mai 1958.
C’est dans ce contexte politique que le Général arrive au pouvoir le 1er juin 1958.
Sa première visite de nouveau Chef d'État sera pour Alger et c’est là-bas qu’il prononcera son fameux “Je vous ai compris”.
Le 8 janvier 1961 a lieu le référendum sur l’autodétermination de l’Algérie qui sera approuvé à 74,99%.
Les Accords d’Évian, mettant fin à la guerre d'Algérie, sont signés le 18 mars 1962 et conduisent l’Algérie à l’indépendance, le 3 juillet 1962, non sans que de nombreux hommes aient, pour cela, payé de leur vie.
Si une majorité de la population française a accepté cette décolonisation, ce ne fut le cas de tout le monde, surtout dans les milieux pro Algérie française.
Cet album décrit parfaitement les conséquences de ces accords et les tentatives d’assassinat contre de Gaulle perpétrées par l’extrême-droite et l’OAS (Organisation Armée Secrète).
L’attentat du Petit-Clamart est le plus connu, mais il y en eut en réalité cinq entre 1961 et 1964.
Le tome 1 de Tuez de Gaulle revient sur l’organisation et l'échec du premier attentat, celui du 8 septembre 1961 à Pont-sur-Seine (Aube), alors que de Gaulle rentrait chez lui à Colombey-les-Deux-Églises.
Cette période de notre Histoire, longtemps occultée, est assez ardue à comprendre. Les auteurs Simon Treins (scénario), Munch (dessin) et Scarlett (couleur) ont su la rendre très accessible.
L’album, avec son dessin sobre et réaliste, a le grand mérite d’en expliquer tous les rouages, grâce à ses nombreux flashbacks entre 1958 et 1961.
Voilà ce que j’aime tout particulièrement dans la bande dessinée. Mettre l’Histoire et particulièrement la nôtre à la portée de tous, afin de mieux la comprendre et surtout d’éviter d’en reproduire les erreurs.
La connaissance ne peut que mener à l’acceptation des différences.
Le tome 2 sur l'attentat du Petit Clamart est prévu pour fin 2022.
L’attentat du Petit Clamart…. Voilà qui résonne sûrement à tes oreilles mais est ce que tu sais vraiment ce qu’il s’est passé ?
Voilà l’objectif de cet album, éclairer le lecteur sur cet évènement historique qui aurait pu faire basculer la république. Un évènement qui aurait pu avoir l’impact en France qu’a eu l’assassinat de JFK quelques mois plus tard aux USA.
On ne va pas se mentir, c’est un sac de vipères. Difficile de tout saisir du premier coup dans ce premier tome. OAS, FLN, généraux à la retraite ou en activité, pas évident de s’y retrouver dans tous ces personnages qui ont œuvré dans l’ombre pour préparer la mort du Général De Gaulle. Quelques pages pour contextualiser, donner des repères historiques, des rappels sur les évènements en fond, auraient été bien utiles…
Le récit est vivant et bien animé par un beau dessin ligne claire très élégant et soigné avec de belles couleurs. C’est agréable à suivre comme un bon thriller politique, on ne s’ennuie pas et l’envie de poursuivre et surtout, de mieux comprendre, est bien là !
Au final, un récit historique intéressant et complexe qui passerait peut-être mieux avec un peu plus de pédagogie…
Le titre de cette bande dessinée m'a fait supposer que l'attentat du Petit Clamart visant le général De Gaulle en serait le thème.
Je ne me suis pas trompée et me voilà embarquer dans une enquête menée par un flic et un barbouze.
Suite à l'échec du putsch des généraux en Algérie, d'anciens militaires ou encore en activité cherchent à tuer le général De Gaulle. Mais qui est Germain, le prétendu cerveau de cette équipe ?
Le format de cet album est classique : des cases bien définies, une narration bien distincte des bulles.
Le dessin de Munch est vraiment adapté à l'ambiance et j'ai vraiment apprécié.
A l'inverse, même si j'ai appris certains évènements, j'aurais aimé que le scénariste, Simon Treins, approfondisse ses explications. Je me suis sentie perdue dans les personnages et leurs statuts. Un expert de cette période a certainement été plus à l'aise.
Malgré tout, je lirai le deuxième volume pour connaître la fin de cette enquête et découvrir l'identité de Germain.
Merci à Netgalley et les éditions Delcourt de m'avoir permis de découvrir cette bande dessinée.
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