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Dulude Sebastien

Dulude Sebastien

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Avis sur cet auteur (3)

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    Couverture du livre « Amiante » de Dulude Sebastien aux éditions La Peuplade

    Florence Mur sur Amiante de Dulude Sebastien

    « La mine, c’est la violence sur certains parents, puis la violence sur certains enfants ; la mine, c’est l’isolement des enfants, et l’isolement, c’est l’ennui, et l’ennui, c’est la violence qui m’a enlevé mon ami. »
    Nous sommes à l’été 86 et les journées de Steve Dubois, neuf ans, baignent...
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    « La mine, c’est la violence sur certains parents, puis la violence sur certains enfants ; la mine, c’est l’isolement des enfants, et l’isolement, c’est l’ennui, et l’ennui, c’est la violence qui m’a enlevé mon ami. »
    Nous sommes à l’été 86 et les journées de Steve Dubois, neuf ans, baignent dans une douce oisiveté. Il les passe en compagnie de son meilleur ami Charlélie que tous surnomment Petit Poulin, et elles s’étirent entre les balades en bicycle, l’aménagement de leur cabane ou les passages au dépanneur pour aller acheter des gommes à la cerise. Des moments auréolés de douceur dans une vie pas très joyeuse dans cette sinistre ville de Thetford Mines, haut lieu de l’extraction d’amiante. Un territoire dominé par les dombes, ces montagnes de résidus miniers, recouvert par la poussière de ce minerai mortifère. Et elle est mortifère aussi l’ambiance chez les Dubois, entre un père violent qui sans cesse reproche à Steve sa sensibilité, et une mère fragile, alitée la plupart du temps, quasiment absente, en proie à des maux de tête constants, alibis pratiques pour s’exclure de toute vie sociale. Alors ces moments avec Charlélie sont des bulles d’évasion que Steve chérit et étire le plus qu’il peut en cette drôle d’année, marqué par une série de drames : naufrages , crashs d’hélicoptère, explosion de la navette Challenger, ou encore Tchernobyl, évènements que Steve collecte et recense dans un carnet secret. Mais c’est un tout autre drame qui va le frapper cette même année et faire basculer sa vie, irrémédiablement. Cinq ans plus tard il revisite ce moment avec une douloureuse acuité.
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    Il y a des livres dont on ne sait comment parler, dont on a du mal à exprimer pourquoi ils nous ont à ce point touché. Amiante est de ceux-là.
    Ce roman, c’est d’abord une ambiance, lié à ce lieu incroyable dont on se fait une idée grâce à l’illustration au centre de l’ouvrage. Un paysage un peu lunaire, où résonnent à heure fixe les explosions de la mine, écho funeste chargé de menaces.
    C’est aussi une écriture somptueuse, puissamment immersive, sensuelle et sensorielle. Une plume qui décrit les faits, mais plus encore tous les non-dits, tous ses sous-entendus, ces silences, qui plus encore que les mots dictent le destin de cet enfant. Une écriture qui nous aimante et qui nous fait ralentir la lecture pour en savourer chaque mot.
    C’est surtout aussi une histoire qui nous fait basculer, par ses deux temporalités, de l’innocence de l’enfance à la douloureuse prise de conscience de l’adolescence. Sans fracas, avec sincérité et subtilité, elle explore tous les champs de la violence. Violence familiale, et violence sociale, violence des liens qui se brisent, des amitiés impossibles, violence des remords et douleur des regrets. Et dans ce récit d’un quotidien somme toute banal, l’auteur instille une intensité dramatique qui tend le récit et qui persiste même après le livre refermé.
    C’est au final un roman doux amer qui alterne entre innocence et colère, entre rage et mélancolie, entre tristesse et espoir. Un roman incandescent qui va longtemps irradier de sa tragique beauté.

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    Couverture du livre « Amiante » de Dulude Sebastien aux éditions La Peuplade

    Evlyne Léraut sur Amiante de Dulude Sebastien

    « Amiante », pétri de sentiments, initiatique, l’acuité boréale du renom.
    Le « Je » prend place. La posture souveraine d’un récit d’apprentissage, à hauteur d’enfant qui va grandir dans le mitan des pages.
    Steve Dubois, 9 ans, conte.
    Dans l’idiosyncrasie de l’été 1986, à Thetford Mines, ville...
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    « Amiante », pétri de sentiments, initiatique, l’acuité boréale du renom.
    Le « Je » prend place. La posture souveraine d’un récit d’apprentissage, à hauteur d’enfant qui va grandir dans le mitan des pages.
    Steve Dubois, 9 ans, conte.
    Dans l’idiosyncrasie de l’été 1986, à Thetford Mines, ville emblématique de l’amiante.
    On ressent d’emblée l’atmosphère des mines et des terrils sombres. Une ville ouvrière, où le labeur courbe l’échine, foudroie les sourires. La jeunesse innocente encore, cherche les rais de lumière dans la ferveur des amitiés et des jeux en plein air. Deux mondes séparés de par cette naïveté enfantine de ne pas craindre encore, ni de comprendre que l’amiante est un fléau.
    L’ambiance sociétale et sociologique enserre ce récit de vie. L’écriture de Sébastien Dulude est un palais d’honneur. On aime d’emblée Steve qui va se lier avec le petit Charlélie, 10 ans, petit Poulin.
    Les mines pour toile de fond, le charme d’une rencontre virginale. On aime la fraîcheur, la candeur, ce mimétisme. Siamois et de connivence, deux enfants lianes dans la pureté d’une relation fusionnelle. Les découvertes et les émois, leurs voix sillons, dans cette accointance quasi charnelle, solaire et cruciale.
    Le rite de camaraderie et ce temps où l’heure s’arrête au cadran de la spontanéité.
    La trame coopère miraculeuse, dans cette lisière où nos pas, aussi, deviennent mousse, sève et secret. Aucune distance avec les mots d’un Québec qu’on aime aussi avec force.
    Le sacre de la justesse.
    « Je partageais ce moment simple avec lui intensément, notre proximité était d’une plénitude à la fois nonchalante et immense, à la manière dont se rencontrent les cachalots, les cumulus, les nébuleuses. »
    « Depuis que Charlélie avait posé sa chaise à côté de la mienne, c’était à nouveau notre rencontre dans les Adirondack. »
    « … L’ami Charlélie possédant le don naturel de l’écho, un authentique entregent d’enfant. »
    L’époque tisse le récit. Les rappels pavloviens, dans cette ferveur de l’enfance.
    Le petit Steve, aimé mais mal, par son père « pas méchant, mais fâché. »
    Un père éreinté et sans espace de survie. Une maman fragile, la vulnérabilité d’une précarité affective. Mais, dans cette orée littéraire, surdouée, surpasse la magnificence de deux inséparables, jusqu’au jour où…
    Que va t-il se passer ?
    Cinq ans après, Steve revient sur ses pas. Une marche à reculons dont il vénère les meilleurs souvenirs. Dont il pleure les manques et le vide.
    Il cherche le point d’appui, l’hymne de l’indélébile. La voix plus grave, la beauté douloureuse, revenir dans la cabane-grotte, reprendre en main la lecture des Tintin à la première page.
    « la fraîcheur d’été de notre pinède n’a pas changé. » « Je suis un fauconnier, celui qui appelle les camions jaunes et les dirige vers le ciel, brûle le charbon ininflammable de la ville derrière nous, je suis celui qui saigne sous le soleil, celui destiné à allumer la voûte de la nuit. Je désire ce rouge-gorge sur ma peau. »
    « Amiante » une jachère fleurie en plein vent, la voie d’une renaissance à la vie. Livre de vie, la pierre angulaire d’une littérature qui encercle les décennies à venir. Salutaire et exemplaire, dans cette dignité pudique d’une poésie d’excellence.
    « Parce que c’était lui, parce que c’était moi. » Montaigne est ici, aussi.
    Steve et le petit Poulin.
    « Ce n’est pas devant eux que je veux pleurer, … c’est dans les bras de quelqu’un qui sait. »
    la munificence !
    Publié par les majeures Éditions La Peuplade.

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    Couverture du livre « Amiante » de Dulude Sebastien aux éditions La Peuplade

    Jackylebook sur Amiante de Dulude Sebastien

    Nous attaquons la rentrée littéraire avec un primo romancier en la personne de Sébastien Dulude. Né en 1976 à Montréal. Critique et directeur littéraire il est aussi poète, comme l’atteste un recueil de textes sur l’hiver, à la rudesse glaçante paru aux Editions La Peuplade en 2015.

    Il fait...
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    Nous attaquons la rentrée littéraire avec un primo romancier en la personne de Sébastien Dulude. Né en 1976 à Montréal. Critique et directeur littéraire il est aussi poète, comme l’atteste un recueil de textes sur l’hiver, à la rudesse glaçante paru aux Editions La Peuplade en 2015.

    Il fait son entrée dans le monde de la prose, avec « Amiante », un roman d’apprentissage, à l’ambiance bien particulière, tout en atmosphère.

    Le décor, Thetford Mines, petite ville du Québec, dans les Appalaches, à une centaine de kilomètres au sud de la ville de Québec. L’un des plus grands centres d’exploitation, à ciel ouvert, d’amiante au monde. Nous sommes prévenus par le titre, les poils du lecteur commencent à se dresser.
    Eté 1986, Steve Dubois a 9 ans, il passe ses journées sur son « bicycle » loin du domicile familial. Il faut dire que les rapports avec son père sont délicats, qui le trouve un peu efféminé, pas assez viril à son goût ! A-t-il seulement des sentiments pour son fils ? A sa décharge, sa situation comme chauffeur à la mine est précaire, on parle de démantèlement, l’amiante a mauvaise presse. La « Mom », elle, est dépressive et n’apporte pas beaucoup de soutien à son fils.
    Lors d’une de ses escapades il est intrigué par un camion de déménagement, la chaleur de la journée pousse le monsieur qui s’active avec ses cartons à inviter le spectateur curieux à se rafraichir. Conscient que le petit pourrait faire connaissance avec son fils Charlélie approximativement du même âge. Pour Steve, c’est une aubaine pour briser sa solitude, l’osmose entre les enfants se fait dès les premiers regards. Outre cette amitié, le domicile de Charlélie, alias le petit Poulin, deviendra pour Steve, un foyer, un refuge.
    Les deux enfants s’ouvrent parfois, pour des jeux ponctuels, à des camarades de leur âge. Ils aiment à monter sur les dompes (sortes de terrils locaux formés des scories du minerai) pour faire dévaler sur la pente de vieux pneus. Insouciance de l’enfance mais aussi de leurs parents de les laisser s’aventurer sur des terrains potentiellement cancérigènes. Mais, bien souvent, ils préfèrent se retrouver tous les deux et se construisent leur repaire, une cabane qu’ils veulent douillet comme une caverne de pacha, dans la pinède qui borde l’exploitation minière. Ils recherchent du tissu pour aménager leur petit cocon et pensent trouver la matière dans un entrepôt abandonné, mais le seul accès est une ouverture au carreau cassé difficile d’accès, car un peu haute. Steve, pas trop courageux, refuse de pénétrer à l’intérieur du local, mais on sent que l’intrépidité de Charlélie le poussera à revenir, seul.
    J’ai beaucoup aimé ce contraste entre l’insouciance des jeux des enfants, dans la quiétude de cet été torride, et l’angoissante présence de la mine qui se rappelle, à intervalles réguliers, par le tonnerre des explosifs. La clarté des journées qui baigne une nature épanouie, en ce début d’été, par opposition à la grisaille des montagnes factices qui balafrent le paysage.

    Notre lecture n’est jamais sereine, on sent monter le drame, drame individuel mais également drame social qu’il faudra surmonter pour se reconstruire. Ce roman baigne dans un climat anxiogène mais envoûtant, bien desservi par une écriture maîtrisée et agrémenté par les expressions fleuries du langage québécois.
    Sortie de ce joli texte le 15 août.
    Un grand merci pour cette belle découverte à l’agence littéraire Trames et aux Editions La Peuplade

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