La navigatrice est en plein Vendée Globe, l'occasion de dévorer cette BD qui raconte son précédent tour du monde !
Un doudou, c’est personnel. C’est comme une brosse à dents, ça ne se prête pas.
Et l’amour pour un doudou, quel qu’il soit, petit ou gros, doux ou pelé, croquignouski ou gerbibeurk, ça ne s’explique pas. L’amour est aveugle, non ?
Et vous ?
Rappelez-vous, ce doudou machouillé que vous avez trainé de pièce en pièce, que vous avez caché dans votre cartable à l’école primaire, oui, celui-là. Celui que vous avez planqué sous le lit quand votre amoureux est venu écouter de la musique chez vous… Vous voyez bien de quoi je parle : ce petit morceau de vous qui a construit votre enfance… Mieux qu’un doudou, c’était un ami.
Bref.
Et bien, Adam, lui, c’est tout le contraire ! Il n’aime pas cette peluche Koala ! Non mais sans blague, vous avez vu ce trucmuche épouvantable ? Adam n’a pas confiance, ce koala est louche. Regardez ses yeux déjà… Il ne louche pas mais Adam le sent bien, Koala l’épie où qu’il aille. Il lui a même chipé son goûter. Mais personne ne le croit ! Les adultes ne le comprennent pas.
Chaque jour, il tente bien les stratagèmes les plus fous pour l’éloigner, mais quoi qu’il fasse, il se retrouve collé à cette bestiole effrayante à la fourrure hirsute. Ça ne peut pas durer !
Jusqu’au jour (ou plutôt une nuit) où Adam est confronté à quelque chose d’encore plus effrayant que Koala… Une menace rôde dans l’obscurité de la chambre et la présence de sa peluche est finalement bien rassurante… Et si Adam aimait Koala en fait ?
Cet album est un concentré d’humour et de tendresse, une plongée dans ce monde de l’enfance où tout est encore pur. On suit au fil des pages le cheminement d’Adam et ses tentatives vaines pour se débarrasser de ce nuisible marsupial étrange. Rien ne l’arrête dans son périple imaginaire : ni les collines (les marches de l’escalier), ni les rochers (les coussins du canapé), ni la forêt touffue (les plantes du salon).
C’est très drôle et farfelu. Chaque détail est travaillé pour un effet comique. Et ce regard de Koala flegmatique, j’adore, c’est totalement désopilant.
Les illustrations de Charles Santoso, tout en douceur, participe à l’univers onirique de cette rencontre particulière, qui rend les personnages encore plus attachants. Coup de coeur pour la couverture dont le mouvement est vraiment original et le gros plan de Koala qui semble sortir du livre pour vous suivre.
Et, effet de surprise à la fin (que je ne vous raconte pas, non non inutile d’insister), cette relation chaotique entre Adam et son doudou Koala pourrait bien être le début d’une belle histoire d’amitié.
Un petit conseil quand même : vérifiez que le doudou qui est là, juste derrière vous (oui, celui-là même qui vous regarde d’un oeil de travers du haut de son étagère) n’est pas en train de lire au-dessus de votre épaule quand vous avez le dos tourné. Qui sait, il a peut-être peur, lui aussi, que vous l’abandonniez…
Voici un livre pour enfant dès 3 ans. C’est l’histoire de Julie, une petite fille qui semble avoir quelques problèmes de comportement. Julie porte en elle un « Snurtch » qui lui fait faire de drôle de chose, des choses qu’elle ne contrôle pas. Le Snurtch est un monstre qui fait des bêtises comme dire des gros mots, jeter ses crayons par terre ou encore faire des bruits bizarres et chiffonner le dessin des autres. Même si elle explique que ce n’est pas elle qui fait tout cela, personne ne la croit puisque personne ne l’a vu à part elle. J’ai beaucoup aimé cette histoire qui fait appel à un ami imaginaire ? Non pas vraiment, plutôt un condensé de ce que peut ressentir un enfant lorsqu’il est confronté à des contraintes, des frustrations ou tout ce qui peut lui faire éprouver des émotions incontrôlables. Suivre les règles de vie à l’école, ou encore savoir respecter les autres tout cela peut s’avérer difficile et notre Snurtch intérieur être sollicité pour prendre le relais lorsque nous ne savons pas ou plus contenir nos émotions. Ce livre est très original dans sa présentation visuelle puisqu’il y a beaucoup de dessin fait comme des gribouillages d’enfants. Et puis au niveau de la linguistique, c’est quand même le top ce nom de Snurtch, il fallait le trouver et il est très parlant et bien représentatif, il est un personnage à part entière et j’adore les graphismes. Une très belle histoire qui nous montre que Julie n’est pas la seule à avoir des émotions contradictoires et une imagination débordante si toute la classe laissait sortir son Snurtch ce serait vraiment le bazar. Un livre qui permet de reconnaître et de retrouver son propre Snurtch pour ceux ou celle qui l’aurait perdu.
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