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Lenny, pianiste prodige, retrouve son mentor Hermin, un soir d'hiver de glace dans une bâtisse isolée des premiers contreforts du Bourbonnais, douze ans après leur dernière rencontre. Que s'est-il passé qui puisse justifier une aussi longue absence ? Le lecteur découvre peu à peu l'histoire de cette amitié interrompue, par d'incessantes évocations de leur vie passée. Le livre est parcouru par la vision transcendée de la nature propre au romantisme allemand. Goethe et son sublime poème le roi des Aulnes (Erlkönig) côtoie Schubert et le voyage d'hiver.
Subtil et bouleversant dialogue entre deux musiciens à la recherche éperdue de la nature de leurs sentiments.
Solitude et musique
Hermin a choisi de se retirer du monde. Compositeur, il a enseigné la musique à Lenny, devenu un pianiste talentueux qui, un beau jour disparaît de la vie de son mentor.
Son retour dans cette campagne bourbonnaise, dix ans plus tard, place les deux hommes au cœur d'un huis-clos où le silence et les non-dits alternent avec la colère et le ressentiment.
Une sonate en clair-obscur
La musique de Schubert berce ce roman très érudit qui imbrique le récit des retrouvailles, des flash-back et des passages d'un hommage que prépare Hermin sur le compositeur allemand. On s'y perd parfois…
L'ambiance, en clair-obscur, dans cette maison à demi-délabrée, alors que la tempête et la neige isolent les protagonistes, accentue encore les tensions et les passions, exacerbe les sentiments. Il est vite question de souffrance et de noirceur, le roman prenant rapidement un tour mélodramatique.
L'auteur nous emmène dans un univers très musical (les références sont nombreuses, chaque titre de chapitre renvoyant à une composition de Schubert)) mais aussi très germanophile : au-delà d'une narration très travaillée et délicate, au-delà de la dimension poétique, c'est finalement ce qui m'a gênée.
Hermin s’est retiré aux confins du Bourbonnais, vers Arfeuilles, pour composer une œuvre musicale hommage à Schubert. Nous sommes un soir de janvier, inhospitalier comme de juste en cette région, lorsque Lenny, pianiste prodige, débarque à l’improviste. Lenny ? oui, son protégé, celui a qui il a appris le piano une dizaine d’années auparavant, celui à qui il a presque tout sacrifié, celui qui a disparu du jour au lendemain. Pourquoi ce retour ?
Dans la petite maison, la cohabitation est difficile, l’atmosphère pesante, lourde, emplie de silences, de non-dits. Les souvenirs surgissent sans pour autant éclairer les raisons du retour de Lenny. La composition en miroir avec les dix années d’écart permet de comprendre petit à petit, pianissimo, l’histoire d’Hermin et Lenny, leur amitié si particulière.
Sarah Léon prend à pleine plume tous les poncifs du romantisme allemand : les éléments, les secrets, l’amour inavoué, les sentiments exacerbés, le lyrisme... pour servir son texte. La musique de Schubert omniprésente, les vers des poèmes lyriques ajoutent à la tragédie. Il a du Werther chez Lenny. L‘hiver, le vent, les tempêtes de neige, font écho aux tourments des deux amis. Un trio amoureux (dont la musique), une tragédie romantique servis par une écriture musicale, fine sensible. Un très bon premier roman lu qui se déguste et un auteur à suivre et m’a donné le goût de replonger dans Schubert.
Hermin est compositeur, il vit retiré dans une maison aux confins du Bourdonnais. Un soir d’hiver et de neige, Lenny, un de ses anciens élèves, mais surtout celui qui a été son protégé et son ami, et qui est devenu un pianiste talentueux, vient frapper à sa porte.
Dix ans auparavant, Lenny était un adolescent misérable, élevé par une tante poitrinaire et porté par un seul rêve, devenir un grand pianiste. Hébergé et pris sous l’aile protectrice d’Hermin, l’adolescent se révèle doué, mais terriblement possessif envers son protecteur. Jusqu’au jour où il disparait de la vie d’Hermin. Sa rencontre avec son mentor sera pourtant décisive et lui permettra d’accéder au plus haut niveau de maitrise du piano.
Etrange visite de celui que le compositeur n’a plus revu depuis si longtemps. Pendant ces dix longues années, aucun n’a repris contact, mais chacun a suivi le parcours de l’autre. Aujourd’hui, dans un huis clos porté par la musique et la création, les silences et les cris, des parts du mystère seront enfin dévoilées. Pourquoi cette fuite, pourquoi cette ultime visite, pourquoi celui qui est aujourd’hui devenu un homme au talent reconnu de tous souhaite-t-il tout abandonner. Ultime tentative de Lenny pour faire comprendre ou accepter l’étrangeté de cette relation qu’Hermin nomme une profonde amitié, mais qui n’a définitivement pas la même valeur ni le même sens aux yeux de Lenny.
C’est une belle écriture, très musicale, portée par les notes, la création, l’évolution de la mélodie de Schubert omniprésente dans le roman. Le récit du présent alterne avec les réminiscences indispensables du passé, souvenirs d’Hermin en italique dans le texte, pour une meilleure compréhension de ces non-dits, de ces échanges incomplets, de cette attente vitale et de ces révélations. Un peu déconcertée au début par ces incessants aller-retour dans le temps, j’ai vite apprécié la coloration musicale et hivernale de ce roman, son côté sombre aussi, cette tristesse qui en émane, au plus profond d’un hiver de glace, comme en écho à l’hiver d’une vie et à celui d’une profonde amitié.
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