"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un beau jour de 1936, dans les Vosges, Paul, Armand et Suzanne sont les seuls survivants d'un accident ferroviaire. Après avoir repris leurs esprits, ils décident de traverser la forêt qui les entoure afin de trouver du secours dans le village le plus proche, Vosges-les-Tours. Là, ils trouvent un village déserté... En apparence, car deux créatures monstrueuses errent dans les rues, à la recherche de leurs futures proies. Et il est inutile de vouloir s'échapper, une fois entré dans le village, nul ne peut en ressortir, vous êtes condamnés à y rester et à entendre le carrousel tourner la journée, et les plaintes des deux créatures la nuit....
Par le biais de confidences, que ce soit un monologue, un enregistrement phonographique ou une relation épistolaire, le narrateur nous livre le passé, les fêlures et les questionnements de ces trois personnages très travaillés, mais aussi leurs ressentis face au moment terrifiant qu'ils vivent ensemble.
Tous trois très différents, c'est grâce à ce récit polyphonique que nous les découvrons au fur et à mesure de leurs confidences et on ne peut que s'attacher à eux : le fiancé éconduit est touchant, la journaliste est mystérieuse et l'homme d'affaires est fascinant. Un quatrième personnage fait son apparition en cours de lecture et l'on se demande ce qu'il vient faire là... La fin de cette histoire nous révèle pourquoi...
Et ce fut magistral. J'ai adoré ce roman fantastique, horrifique!
Je me suis surprise à frissonner d'angoisse et il m'a été impossible de lâcher cette lecture à l'écriture exigeante, au style travaillé, au rythme soutenu et aux personnages complexes.
Une très belle découverte, que je vous conseille vivement si vous aimez frissonner!
Splendide, dans cette orée fantastique, résolument virile et âpre, « Demain, le jour » est une gageure d’écriture hors norme. Ce livre dépasse tous les entendements, les risques et les plaintes. Il y a la loyauté des dires envers et contre tout. C’est un livre qui bouscule et donne à réfléchir. L’entre-monde où les signaux vifs, intuitifs, dévorent une double lecture travaillée en amont avec subtilité par Salomon De Izarra. Nous sommes dans un espace de torpeur, étrange, incertain, voire dérangeant. Ce livre, entre les latitudes des réflexions est une apothéose même s’il ne laisse pas indemne.
Polyphonique, caustique et acide, le récit est ténébreux et implacable. Mais quel chef-d’œuvre !
L’incipit donne le ton : « Curieusement, personne n’aime les salauds, mais il faut croire que les salauds aiment tout le monde. »
Paul Rudier est l’un des quatre protagonistes principaux, l’œuvre du mal en quelque sorte. Ce dernier est machiavélique, libre, et ses actes froids, destructeurs et calculés dévorent ce roman qui vous enserre. Sur fond d’histoire, d’alertes et d’évènements les narrateurs vont s’entrechoquer. La forêt est un symbole d’enfermement, d’oppressions et d’angoisses. Qu’importe ! L’heure est consignée au cadran des tumultes. Le récit enfle, crescendo, souffle noir sur les pages certifiées. Ici, vous avez nos vastes humanités, les fléaux des guerres, les mécanismes implacables, tenaces et intranquilles.
D’une haute intelligence, sombre, la trame décortique les diktats, les habitus, les folies humaines jusqu’au paroxysme. Nous sommes dans le labyrinthe parabolique des résurgences mentales. Surdoué, bien au-delà d’une littérature conventionnelle, ce livre est un hymne à la liberté d’écrire les profondeurs enfouies, ce qui se cache en chacun, cette part de mystère qui s’élève envers et contre tout. C’est un murmure, un bruit sourd, un livre macrocosme dont les degrés sont nos coexistences intérieures. Essentiel, car universel, dévorant d’humanité et sidérant de gravité. Dans une langue nouvelle, moderne, inventive, fébrile et précise, « Demain, le jour » est d’une lucidité radicale. Son premier devoir : celui d’interpeller le lecteur jusqu’à l’ensevelissement de ses peurs. Prestigieux et implacable, la traversée du miroir de nos errances et de nos erreurs dans un huis-clos où la claustrophobie est ignorée. À l’instar d’un macrocosme de notre monde dans ses plus vives terreurs, angoisses, fantasmes et manque d’air. Le manichéen de notre vaste humanité en lumière.
Sachez avant tout que Salomon de Izarra a fait une thèse de doctorat sur les enfermements. Voyez cette chance de lecture !
Après, « Nous sommes tous morts » et « Camisole » parus aux éditions Rivages, ce troisième roman est un lever de voile magistral sur les délitements de l’âme humaine. Un futur classique, un livre qui sera vite remarqué. C’est un outil indispensable pour tous les étudiants (tes) en littérature tant sa construction est une merveille. Une fresque littéraire, métaphysique naviguant entre le bien et le mal, grandiose et diabolique. Publié par les majeures éditions Mu.
Un livre qui nous plonge dans les méandres de la folie. L'équipage d'un baleinier se retrouve piégé dans le navire cerné par les glaces. L'équipage sombre dans la folie, l'horreur, le cannibalisme. Le décors est irréel et proche de celui de Lovecraft. Le lecteur ne sait plus comme le narrateur distinguer le réel de l’imaginaire. Une belle découverte.
Nous sommes tous morts est un livre, que l’on imagine parfaitement bien adapté au cinéma dans la catégorie film fantastique d’horreur catastrophe.
Nous sommes en 1927. Nathaniel Nordnight croit bien faire en s’embarquant à bord du bateau le Providence, pour découvrir le monde, et partir notamment vers le Nord.
Mais le bateau se retrouve coincé dans la glace, et des choses bizarres commencent à se passer ….
Autant prévenir tout de suite, on entre dans la catégorie morts vivants et cannibalisme, c’est donc un livre particulier !
Ecrit avec un style simple, sous forme d’un journal de bord, la couverture bleue au titre craquelé de ce petit livre (pas sur l’image ici, mais elle existe !) donne bien l’idée de ce qui va se passer.
La réalité sur le bateau va se craqueler, pour sombrer assez vite et brutalement dans la situation des hommes isolés au milieu de nulle part, coincés, avec la folie qui guette, la nourriture qui diminue, les hommes qui se regardent en coin, les babines qui se relèvent …
En lisant ce premier roman de Salomon de Izarra, on replonge avec délice dans l’adolescence, avec une histoire irréelle qui fait peur, un monde apocalyptique, des monstres latents, des hommes atteints de folie cannibale …
Bref, une histoire fantastique dévorée en une traite et sans aucune peine, et surtout, avec un grand plaisir !
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