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Eulalie Baldran de Graff, championne olympique, orpheline de père depuis peu, n’arrive pas à se remettre de ce deuil impossible. Car Godefroy Baldran de Graff n’était pas seulement un père, il était aussi son entraîneur, celui qui a su lui faire atteindre les sommets, et pour qui elle s’est battue sans relâche. Aussi depuis le décès trois ans plus tôt de celui qui était tout pour elle et qui savait la rendre invincible, Lilie a tout laissé tomber et fait disparaître sa vie d’avant.
Pourtant, Lilie est la digne descendante de Anne Dieu-le-veut, pirate, audacieuse et aventurière.
Orpheline de père, elle n’a jamais pu compter sur sa mère, si peu attentionnée à son égard. Aujourd’hui, enceinte de son ami Christian, elle tente de vivre autrement. Mais alors qu’elle fait un jogging et fonce, bondit, accélère, une jeune fille apeurée la bouscule, suivie par un grand costaud menaçant. Lilie s’interpose, mais dans la lutte sans merci qui s’ensuit, elle est violemment agressée et perd son bébé.
Elle est sauvé par Lou, une grande femme meneuse de chiens qui l’emmène sur son traîneau.
L’agresseur n’était autre que le fil d’une délinquante de haut vol spécialisée dans le blanchiment d’argent. Ce qui pourrait bien avoir de fâcheuses conséquences.
Lilie retrouve la jeune fille qu’elle a sauvé, mais aussi la meneuse de chien et sa famille adoptive. Au moulin où habite cette dernière, elle découvre l’univers des victimes de violences intrafamiliales, puisque la ferme de Lou est un refuge pour celles qui doivent fuir le foyer conjugal, le mari violent, les coups et les insultes, tout ce qui fait le quotidien de ces femmes en grand danger.
Dès lors, son quotidien se partage entre ces femmes à aider, la tribu de Lou, et fuir ceux qui ont décidé de se venger des uns ou des autres. Sur sa moto Indian Scout, excusez du peu, elle sillonne les chemins et les routes vers les missions qu’elle s’est assignées. Le tout sous le regard perçant et affûté, mais parfois complaisant, de la commissaire de police Iris Tenez.
Une fois le contexte posé, le lecteur ne s’ennuie pas une minute tant la vie de tous ces protagonistes est mouvementée, leur avenir incertain, et les liens entre eux indéfectibles à mesure des épreuves traversées.
Jean-Pierre Rumeau a su une nouvelle fois m’embarquer dans son roman sans me lâcher. Sur fond de violence conjugale, de deuil et de vie, de vengeance et de justice, de sororité et de soutien, d’amitié et d’amour, il m’a entraînée dans les pas de Lilie la guerrière, courageuse, battante, décidée, intrépide. À un rythme soutenu, l’intrigue se déroule, nous tient en haleine et nous place en totale empathie avec les femmes que l’on croise tout au long de ces pages. Eulalie est particulièrement attachante, à la fois unique déjantée fidèle indomptable solitaire et solidaire.
J’ai aimé aussi tout ce qui a trait aux Husky et aux chiens de traîneau, j’ai beaucoup appris sur les mushers et les meutes. J’aurai bien aimé pouvoir faire un tour sur un traîneau guidé par Lilie ou par Léo.
N’hésitez-pas également à aller voir de plus près la couverture, œuvre d’Esther Martinez-Banque, une artiste peintre espagnole @esthermartinezart
https://domiclire.wordpress.com/2024/06/26/ni-maitre-jean-pierre-rumeau/
Grâce à la plume virevoltante de Jean-Pierre Rumeau, déjà bien apprécié avec Le vieux pays, j’ai suivi Eulalie Baldran de Graff, son héroïne, qui préfère être appelée Lilie, c’est plus simple et plus efficace.
Personnage hors du commun, Lilie est une championne de Pentathlon moderne (escrime, équitation, course et tir à l’arc). Son père a tout fait pour son unique fille en la soumettant à un entraînement maximum. Il lui a permis d’être trois fois Championne du monde mais aussi Championne olympique. Hélas, il s’est tué à moto, à 53 ans, et Lilie a mis fin à sa carrière, à 28 ans.
Au début de Ni Maître, thriller passionnant, Lilie est enceinte de vingt-trois semaines. Son compagnon se nomme Christian mais ils ne vivent pas ensemble… Ni Maître ! Marie-Hélène, mère de Lilie, repose au Père-Lachaise.
Lilie ne se ménage pas. Elle court, nage, roule à vélo dans Paris, gardant en elle son agressivité, sa grossièreté et sa violence. Son modèle est une illustre ancêtre : Anne Baldran de Graff.
De son style percutant, avec beaucoup d’humour et des formules qui font mouche, Jean-Pierre Rumeau m’emporte, me passionne, m’intrigue souvent. Après la présentation de l’héroïne, arrive la première scène fondatrice de l’histoire. Au péril de sa vie, Lilie sauve une jeune femme agressée par un homme d’une violence extrême.
Ni Maître est lancé, bien lancé et je m’accroche pour suivre Lilie qui se fait flasher à 175 km/h sur sa moto, une Indian Scout, puis éprouve beaucoup de tendresse pour Belle, celle qu’elle a sauvée. Plus tard, ce sera pour Valentine, Séraphine et Aby.
Les descriptions proposées par Jean-Pierre Rumeau sont précises, réussies. Les dialogues sont vifs et s’insèrent bien dans un récit qui m’amène auprès des huskies de Lou et Léo. Ces chiens de traîneau sont des personnages importants au Moulin, structure qui organise des sorties dans la forêt voisine mais surtout accueille les femmes victimes de violence, en lien avec l’association Le Foyer d’Olympe.
Jean-Pierre Rumeau me fait aussi déguster le haggis, la fameuse panse de brebis farcie qu’un certain Jacques Bodoin avait popularisée, il y a longtemps, dans un sketch fameux…
L’action étant toujours sur un flux tendu, très difficile de poser Ni Maître dont la couverture est une œuvre d’Esther Martinez-Banque, une artiste espagnole. Avec du sang, du punch, de la volonté, celle-ci rend hommage aux femmes combattant pour leur dignité.
Chaque page tournée, je me demande ce qui va arriver et l’auteur me fait passer par tous les états. Certaines scènes sont haletantes, terribles. La tension est souvent au maximum mais Jean-Pierre Rumeau maîtrise bien son récit, offrant tout de même de précieux moments de tendresse et de solidarité.
Ni Maître, titre bien choisi, m’a fait découvrir un monde où rien n’est épargné à certaines femmes, où la légitime défense ne peut pas être assimilée à de la vengeance. Les caractères de chacune comme de chacun sont bien analysés.
Je précise enfin que chaque nouveau chapitre débute par une citation qui permet de rencontrer Lao Tseu, Blaise Cendrars, Louis-Ferdinand Céline, Emil Cioran, Rémy de Gourmont, Robert Ardrey, Christiane Rochefort ou encore Alexandre Dumas.
Je remercie Jean-Pierre Rumeau pour sa confiance et je ne peux que recommander la lecture de Ni Maître, roman addictif au possible.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/01/jean-pierre-rumeau-ni-maitre.html
Une histoire un peu compliquée à résumer mais qui vaut le coup d'être lue.
J'ai eu un peu de difficultés au départ : le langage est cru, le personnage principal d'un cynisme profond et déroutant, il est dur et on met régulièrement sa force physique en avant, surprenante à son âge. Certes, il a souffert, a perdu sa mère et sa compagne et en souvenir de cette dernière, s'est enfermé dans une ville abandonnée pour cause de création de l'aéroport de Roissy. Il a réussi à sauver l'église et ses alentours, l'église relevant du patrimoine historique ( ce dont il n'a cure, cela lui permet seulement de se souvenir). Ses amis, ils les compte sur les doigts d'une main (celle à laquelle il ne manque aucun doigt) : deux libraires un peu loufoques, un russe alcoolique, une famille juive installée en Israël. On découvre sa vie petit à petit avec de nombreux retours en arrière sans suite logique et il faut suivre. de nouveaux personnages, Antoine et Nuri apparaissent dans sa vie. En même temps, le passé resurgit et waouh ! Il y a eu des grands moments d'émotion (mes larmes ont coulé plusieurs fois dans le métro...). A la fin, je ne pouvais plus lâcher le roman.
Ce Vieux Pays se lit bien, ses personnages sont bien construits, et l’attentat et la situation de la France décrite en arrière-fond est très juste et réaliste. On se dit que cela pourrait se passer comme cela, que les attentats qui ont eu lieu ont dû se passer un peu comme ça, avec ces terroristes qu’on ne voit pas venir, qui sont difficilement soupçonnables. Cela dit, malgré une chronique passionnante de la vie d’un héros ambigu et très intéressant, le suspens manque d’ampleur, et cela minore un peu le nombre d'étoiles que j'attribue et mon jugement. Toutefois, l’écriture est simple et efficace, très fluide pour dépeindre l’action, parfois belle dans sa simplicité dans les moments d’émotion. Même si je suis mitigé, au final, je recommande tout de même la lecture de ce roman.
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