"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Par cette nuit féroce de l’hiver 1936, une chasse à l’homme s’organise dans un petit village des Asturies en Espagne. Dans le rôle de la proie : le ou les assassins d’une fillette ; et dans celui des chasseurs : le curé du village et quelques paroissiens. Quelques heures plus tôt, l’un de ceux-ci avait reçu à sa table Homero, surnommé le « pique-au-pot », comme tous les instituteurs de village payés par les habitants eux-mêmes, et invité chaque soir dans une famille différente pour y partager un frugal repas. Frugal, car à l’aube de la guerre civile, les temps sont durs et les paysans sont pauvres, à l’exception du notable du lieu, Irizábal, propriétaire d’un grand domaine.
Alors que Homero est rentré chez lui et que la battue a commencé, deux étrangers perdus et affamés frappent à sa porte. Homero les accueille le temps de les laisser avaler un croûton de pain, avant de leur conseiller de se cacher dans la forêt. Il est clair que ces deux-là n’ont rien à voir avec le meurtre odieux de la petite fille, mais il est tout aussi évident qu’ils seront désignés coupables par le village avide de vengeance. L’issue de cette nuit cruelle semble inéluctable et tant Homero que Irizábal sont impuissants à endiguer le flot de haine. La tension monte, révélant la brutalité des chasseurs. Celle du curé, en particulier, auto-érigé en justicier impitoyable et despotique. L’ambiance est à l’oppression et au mystère, le mal est partout.
« La nuit féroce » est un très court roman, un peu étrange, une fable pleine de noirceur, d’un auteur (et d’un éditeur) que je ne connaissais pas. La découverte est intéressante mais pas totalement convaincante, en raison d’un style un peu trop pompeux et de personnages proches de la caricature, et d’un goût de trop peu : j’aurais aimé que le passé de Homero et la psychologie des personnages soient davantage développés.
Biographie fictive de Prohaska, peintre, photographe et cinéaste oeuvrant aux services des Nazis. Prohaska ne s'embarrasse pas de l'éthique et pose un regard sans responsabilité sur les victimes qu'il immortalise avec son objectif et reste indemne de tous sentiments. Pourtant il est capable d'aimer sa femme et son enfant.
Comme les victimes de Méduse, il oscille froidement entre fascination et répulsion.
Le style de l'auteur est lumineux, truffé de splendides aphorismes et nous dépeint un tableau fascinant et repoussant qui fait de nous, spectateurs impassibles, d'inexcusables voyeurs.
FASCINANT !
Un très bel ouvrage, de petite envergure, mais si profond... Une réflexion si forte sur la guerre, les horreurs et la violence de tous ces conflits armés. Mais au-delà de cela, la question posée reste celle de la reconstruction après le traumatisme...
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !