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L'auteur, le livre (208 pages, 2024) :
Pascal Janovjak est un écrivain franco-suisse qui a pas mal bourlingué du Bengladesh à la Palestine.
C'est à Dahka qu'il a découvert chez un bouquiniste l'histoire du Salem.
Mais c'est près de Rome où il vit désormais qu'il a écrit son bouquin, Le voyage du Salem, en 2020 dans une Italie confinée.
Le contexte :
Difficile de ne pas s'enthousiasmer pour cette histoire incroyable mais vraie : l'histoire d'un pétrolier géant (vraiment géant : 5 fois la taille du tristement célèbre Erika !), le Salem, sorti des chantiers navals de Malmö en Suède dix ans plus tôt.
En janvier 1980, parti du Koweit pour l'Europe sous pavillon du Liberia, le pétrolier fait naufrage au large des côtes du Sénégal. On redoute évidemment une terrible et gigantesque marée noire.
Mais non, rien. Le pétrolier était vide : où donc étaient passés les 200.000 barils de pétrole d'une valeur d'environ 50 millions de dollars ?!
Était-ce l'escroquerie du siècle comme on a bien voulu le croire ?
Dans cette partie de poker menteur, il y eut pas moins de 13 enquêtes couvrant 25 pays différents sur les 4 continents !
Une histoire qui va mettre en lumière les moyens utilisés pour contourner l'embargo des livraisons de pétrole à l'Afrique du Sud.
Les acteurs :
À l'origine de cette affaire, un libano-américain Fred Soudan. L'auteur aurait bien "envie d'en faire l'Arsène Lupin de l'histoire".
Un capitaine grec, Dimitrios Georgoulis, déjà recherché par la police pour divers détournements.
Le chef mécanicien est grec lui aussi, Antonios Kalomiropoulos, et connait bien les machines comme les explosifs.
Un trafiquant hollandais, Antonin Reidel, qui pourrait bien être le cerveau de l'affaire.
L'équipage tunisien, Wassim, Idris, Bilal, Onas, ..., des matelots avec leurs croyances, leurs histoires et leurs superstitions.
♥ On aime :
➔ Même si l'histoire est condamnable, on a bien du mal à ne pas prendre parti pour cette équipe de malfrats qui eurent les yeux plus grands que le portefeuille : après tout, plaie d'argent n'est pas mortelle et les bandits n'ont grugé que d'autres profiteurs. Certains ont été emprisonnés, les simples matelots libérés mais d'autres courent encore.
➔ Pour autant on a eu l'impression que l'auteur hésitait sur la façon de mener son récit : le vrai-faux journal d'un tunisien du bord ? la description de sa propre solitude d'écrivain confiné en Italie ? ou le compte-rendu des enquêtes ? Tout cela se mêle plutôt habilement mais ne réussit pas à vraiment emporter le lecteur dans ce qui aurait pu être véritable un scénario pour Hollywood.
➔ Entre deux escales, Pascal Janovjak nous rappelle une autre escroquerie qui nous avait également bluffé quand on avait lu le bouquin des deux journalistes : la course en solitaire en 1969 de Donald Crowhurst qui ne fit jamais le tour du monde pour le Golden Globe.
Une mystification où il n'était pas question d'argent (ou si peu) mais qui utilisait la même astuce du double journal de bord.
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