"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Qui est Piero Manzoni ? Fils d'un comte et d'une comtesse, abandonne ses études pour dessiner, peindre. Dans l'Italie de l'après-guerre secouée entre fascisme et communisme, il développe une vision bien personnelle, inspiré par Yves Klein, de l'art. Ironique, insolent, il provoque et dérange avec des oeuvres comme "merde d'artiste" ou "sculpture vivante".
Mettre en images la courte vie de Piero Manzoni.(1933-1963), pionnier de l'art conceptuel Tel était le défi de Paolo Bacilieri dont j'avais particulièrement apprécié le travail dans le polar "Vénus privée" paru chez ça et là. Dans un style un tantinet foutraque, décousu, à l'image de l'artiste, il retrace ses errances, ses excès, son tour d'Europe pour exposer, faire découvrir son travail.
Le noir et blanc de Paolo Bacilieri vaut le détour. Son trait fin met en valeur les architectures italiennes, et il n'a pas son pareil pour brosser des personnages aux gueules bien vivantes. Il les met en valeur par des gros plans et des mimiques bien senties. Il propose des pages variées, plus ou moins remplies, parsemées ici et là de dessins d'œuvres de l'artiste.
Drôle de surprise ovniesque que cet album qui trace le parcours d'un homme que je ne connaissais pas. Une vraie curiosité dans laquelle Il manque peut-être une vraie galerie de ces œuvres mais elles sont facilement trouvables sur le net.
Duca Lamberti n'est plus docteur. Il sort de 3 ans de prison pour avoir aidé une vieille femme à mourir dans l'hôpital où il travaillait. Un riche homme d'affaires lui propose de servir de chaperon à son fils de 22 ans, alcoolique et dépressif.
Robe bleu ciel, cheveux foncés mais pas noirs, grosses lunettes de soleilrondes, Alberta Radelli, 23 ans, a été retrouvée morte dans un quartier de Milan. La police penche pour un suicide...
Le décor est planté. Paolo Bacilieri adapte la toute première enquête de Duca Lamberti écrite par Giorgio Scerbanenco publiée en France en 1968 et adaptée en film par Yves Robert en 1970 (Cran d'arrêt). Il y aura 4 tomes de cette série autour de ce héros original, fils de flic devenu détective malgré lui une fois rayé de l'ordre des médecins. Celui qui est considéré comme étant le père du polar italien, développe une intrigue noire, sociale bien ancrée dans son époque.
L'adaptation graphique de Paolo Bacilieri est particulièrement réussie. Un noir et blanc fin, tramé à la fois vintage par son style et moderne grâce à une narration et une mise en scène originale. Le tout donne une enquête prenante autour d'un homme dur, désenchanté, prêt à tout pour obtenir les réponses à ses questions.
La maison d'édition Ici-même, récemment en grande difficulté, a la bonne idée de publier en France cette adaptation. En l'achetant, tu fais d'une pierre deux coups: tu as un excellent polar graphique et tu aides une maison d'édition à garder la tête hors de l'eau. Banco !?
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