C’est sur les terres de leurs ancêtres Cherokee, dans la Goat Mountain au Nord de la Californie, qu’un père, un grand-père, un fils et un ami de la famille, se rendent, en cet automne 1978 pour leur partie de chasse annuelle.
Ce devait être sa première grande chasse pour le garçon de 11 ans...
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C’est sur les terres de leurs ancêtres Cherokee, dans la Goat Mountain au Nord de la Californie, qu’un père, un grand-père, un fils et un ami de la famille, se rendent, en cet automne 1978 pour leur partie de chasse annuelle.
Ce devait être sa première grande chasse pour le garçon de 11 ans qui allait enfin tuer son premier cerf et devenir un homme. Mais la tension, l’impatience et la violence latente, vont faire de cet événement inscrit dans les traditions de la famille, une randonnée sanglante qui changera leur destin.
Avec cette BD coup de poing, tirée du roman éponyme de David Vann, Carole Vanlinthout (O.CAROL) nous livre un récit tout aussi marquant que le texte d’origine qui soulève la question de la responsabilité dans la « construction » d’un enfant.
De plus, au-delà du poids de l’éducation presque animale d’un père veuf et d’un grand-père tyrannique, il y a également, en toile de fond, les symboles de l’Ancien Testament avec le retour épique du garçon au campement qui ressemble bien à un chemin de croix.
Les illustrations de Georges Vanlinthout sont en noir et blanc, parfois teintées de vert ou de jaune mais principalement de rouge ce qui donne un aspect sanglant à des scènes où la violence prédomine.
J’ai regretté le peu de détails des visages des 4 personnages, comme si leurs traits n’avaient pas d’importance face à la vraie question que soulève cette histoire.
En s’interrogeant sur la part d’inné qui guide les gestes du garçon, on se demande si le Diable ne se trouve finalement pas en chacun de nous. Mettant en balance l’inné et l’acquis, la culture et l’éducation, ce roman graphique, comme tout ce qu’a écrit David Vann, fait surgir l’Enfer qui se trouve toujours au bout du chemin.
Sa profonde noirceur m’a subjuguée et la lecture de cette BD a imprimé en moi des images que je ne suis pas près d’oublier.