"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Les seigneurs de Bagdad", c'est "le roi lion" sans la naïveté de Disney. Le point commun étant le point de vue adopté, celui des animaux. Comme pour le chef-d'oeuvre de Disney, les animaux sont dotés de parole. Mais continue d'avoir un comportement animal.
Ils se retrouvent libéré mais comment survivre lorsqu'on a connu que la captivité? De plus un pacte empêche les lions d'attaquer leur repas préféré, les antilopes.
Sur les 4 lions que nous suivons, il n'y a qu'une vieille lionne borgne qui a connu la vie extérieure. Et quelle vie! Une scène inattendue et particulièrement choquante mérite a elle seule le macaron "pour lecteur averti". La dur loi de la jungle (ou de la savane dans ce cas precis).
Sur les 4 lions, il y a aussi le jeune lionceau qui ne voit pas le mal et se retrouve ébahis de tous ce qui l'entoure. Il vient adoucir le ton méfiant des lions adultes.
Mais ne cherchez pas ici de joie de vivre, tous n'est que désolation. Et cette ambiance est parfaitement mise en image dans un sublime dessin à la colorisation chaude et étouffante à la fois.
Et au-delà de l'aventure subit par les lions, l'auteur fait un constat sur cette guerre qui a trop duré et qui a fait trop de victimes parmi les civiles. Sans parler de la bêtise humaine face à l'inconnue.
Un chef-d'oeuvre incontestable, cruel et triste mais réaliste.
Irak, 2003.
Zill le mâle, Safa la doyenne, Noor la mère revêche et Ali le lionceau forment la horde de lions du zoo de Bagdad. Leur quotidien leur convient, ou pas, mais ils sont contraints de vivre cernés par les barreaux et les gardiens.
Mais soudainement, ces derniers leur jettent une quantité de nourriture énorme et s'enfuient, laissant les animaux dubitatifs.
Peu après, leur enclos explose de toutes parts, détruisant le zoo et laissant les animaux libres de leurs mouvements et contraints de faire des choix.
Pourquoi je n'ai pas sauté sur ce comics lors de sa sortie, mystère... Mais sa réédition dans la collection Nomad m'a permis de rattrapper cette lacune !
Suivre cette horde face à la liberté brutalement acquise découvrir les horreurs de la guerre sans véritablement en comprendre le sens (heureusement me direz-vous) mais tout de même en payer le prix à été une lecture haletante, passionnante et terrifiante.
Sous couvert de conte animalier, les métaphores sont nombreuses et les affres et horreurs du conflit dont l'Irak à été le théâtre vivaces.
Qu'en est-il de la liberté ? Vivre en cage ou mourir libre, c'est un sujet maintes fois abordé, mais lorsqu'on a le choix ni de l'un ni de l'autre...
Vus par differents prismes : celle qui n'a jamais connu la liberté et la désire corps et âme, celle qui n'en a que des souvenirs de souffrance et se refugie dans la captivité, celui qui a pris à bras le corps les travers de ses bourreaux, celui qui a tout perdu et s'individualise, on ne peut que constater l'ampleur des dégâts et être pris à la gorge d'émotion par le destin de ces animaux dont l'histoire est tiré d'un fait réel.
Le dessin est extrêmement réussi, comme d'habitude avec Niko Henrichon, qui nous offre ici une colorisation aux teintes de feu, mélange rouges de savane, d'incendie et de sang ainsi que des animaux criants de vie, de férocité et épris de liberté.
Une allégorie tragique sur des événements non moins tragiques.
Une lecture loin d'être légère, mais poignante.
Brian K.Vaughan nous livre un récit qui je pense peux être classé comme fable animalière. Sur fond de guerre en Irak, nous découvrons une touchante histoire vrai. Intelligemment romancée, nous suivons 4 félins qui vont comme nous découvrir les horreurs de la guerre à travers un Bagdad dévasté.
J'ai particulièrement apprécié la manière dont sont abordés certains sujets comme la liberté ou les guerres. Son choix de donner la parole aux animaux est d'autant plus troublant qu'il nous offre leur point de vue... et leur attribue une humanité que les hommes semblent avoir perdu.
Gros gros coup de cœur pour le travail de Niko Henrichon. Son trait ultra réaliste nous offre d'incroyables planches sur lesquelles ont prend plaisir à se perdre. Et que dire du ton des couleurs choisies, complètement immersif,il donne ce ressenti à la fois magnifique et tragique de l'album
En bref cet album est un vrai coup de cœur ! Je ne peux que te conseiller de toi aussi découvrir cette tragique aventure irakienne.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
En voilà une lecture bien agréable ! D’abord parce que c’est beau…. Et même très beau. Les aquarelles de Niko Henrichon sont tout simplement magnifiques. Le trait, les couleurs, les ambiances, les cadrages, les décors, les habits… Tout concoure à transporter le lecteur dans cet univers d’Heroic Fantasy clairement empreint de culture sino-médiévale. Un univers où animaux anthropomorphes et humains partagent le même langage et où la magie n’est jamais très loin.
Ensuite, parce que c’est drôle, et moi, j’aime bien rire ou, à défaut, sourire quand je lis une BD… Il faut dire qu’une héroïne renarde d’apparence plutôt faible qui dézingue des gros balourds qui pèsent dix fois son poids en les taquinant un peu, c’est effectivement assez plaisant. Mais quand, en plus, elle entreprend de révéler l’incompétence et le charlatanisme d’un cupide « chasseur » de démons, on atteint des sommets…
Enfin, parce que le scénario mâtiné de sorcellerie, de rédemption (dont on aimerait connaître la cause !) et d’une bonne critique des travers des sociétés humaines, tient tout à fait la route. On y trouve de la ruse, de la duplicité, de la bagarre de chez bagarre (imaginez donc, entre démons !) et une dose de fraternité…
Bref, une lecture plaisante qui, contrairement à ce qui n’est indiqué nulle part sur la couverture, n’est que le premier tome de la série. Vivement la suite donc…
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