"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorsque je visite des villes ou même lorsque je marche à Nantes -ville peu visitée par Invader, l'ouest en général reste une terre de conquête pour lui-, j'aime flâner, marcher en levant les yeux, pour y dénicher là une enseigne, là un détail d'un immeuble... Je connaissais donc les mosaïques appliquées sur certains murs ou bâtiments des villes. Je ne savais pas qu'elles étaient le fait d'un seul créateur -même s'il faut maintenant compter avec des faux, des imitateurs- français : Invader, qui, pour information, signe la préface de cet album. Et je savais encore moins qu'une application créée en 2014, permettait de les photographier -les flasher en terme de chasseur d'Invader-, d'entrer ainsi dans un classement mondial des meilleurs flasheurs... et d'accéder à pas d'autres fonctions de l'application.
Nicolas Kéramidas explique cela dans son album et c'est suffisamment clair, même pour les plus rétifs à la technologie. Il raconte sa passion pour le flash des mosaïques et ses rencontres liées : les voyages organisés entre passionnées pour découvrir une ville : co-voiturage, colocation et randonnées urbaines entrecoupées de visites de bars et restaurants... "J'ai habité 11 ans à Paris, on peut dire que je connais. Depuis que je flashe, je peux enfin dire "je connais". Je veux dire, vraiment. Ça a complètement changé ma vision d'une ville. On l'appréhende totalement différemment, on ne regarde plus les mêmes choses." (p.57) Il visite des quartiers, pas toujours notés sur les guides. Les Space Invaders invitent à la découverte et, dans certaine villes, ils sont placés selon une forme particulière, représentent des endroits, des personnes liées aux lieux choisis.
L'album de Kéramidas est très coloré, vif. Il parle de street art : comment ce style est devenu incontournable avec des artistes tels Invader ou Banksy et comment, parfois, il ne plaît pas et se fait détruire ou parfois il plaît trop et se fait arracher pour le garder. Loin d'être collectionneur ou joueur, j'ai aimé le ton de la BD, l'envie de l'auteur de partager sa passion et ses découvertes de villes ou de lieux insolites, ses déboires, ses joies simples. Léger, drôle, c'est un récit de voyage original, poétique et artistique.
Je ne vais pas trop parler du scénario pour ne pas spoiler. C'était une vraie découverte pour moi et ce fut un régale. C'est complètement fou, ça part dans tous les sens, à coup de vanne toutes les 2 cases, le rythme est sans cesse, et on va de surprise en surprise. Du tébo en grande forme.
Visuellement, en ce moment je me répète, mais j'adore le travail de Keramidas. Sans doute mon artiste français préféré du moment. Et ici, c'est fabuleux, ça fourmille de details, la palette de couleur est riche et apporte un coup de fraîcheur qui colle bien au scénario. Il s'est approprié différents personnages que l'ont connait déjà, gardant leurs caractéristiques mais dans son style à lui. Et c'est très réussi.
❤️ Un coup de coeur pour cette folle aventure qui saura plaire à un très large public.
Keramidas, j'adore. On ne va pas tourner autour du pot, il maîtrise le sujet. Le trait vintage accentué par la trame et l'impression sur papier vieillit colle parfaitement au concept de l'objet. L'objet d'ailleurs, parlons en. Ce petit format n'est pas sans rappeler les Picsou et autre Mickey que l'on retrouve maintenant dans toutes les bonnes brocantes.
Par contre j'ai été un peu déçu par l'histoire. Ou plutôt par les dialogues. Car si l'aventure rythmée se lit toute seule, les blagues pipi caca sont lourdes (et pourtant je suis client!) et certains échanges donnent l'impression d'avoir été écrit par un enfant de 10 ans. La cible est large, mais je n'ai pas accroché à l'humour.
Un plaisir tout de même de retrouver le duo, qui j'espère, mettront la main sur d'autres trésors perdus.
Voici un projet complet, cette bd fait partie d'un univers étendue complété par un roman illustré (qui suit l'aventure du cousin) et un jeu de rôle qui nous embarque dans ce monde d'heroic fantasy bien bien barré.
Nous voilà donc plongé dans un monde qui se révèle rapidement fou, violent et très riche. Fou, car l'action y est constante, l'ensemble est très rythmé, et très créatif lorgnant du coté de l'absurde et du non sens. Violent, mais pas gore malgré l'effusion de sang qui rappelle les films de Tarantino, tellement gros que ça passe. Et très riche que ce soit dans les créatures ou les différents univers traversés (keramidas fait un boulot dingue!)
Aventure héroic fantasy, mais très drôle et parodique. Chaque créature est tourné au ridicule et quand on ne s'y attend pas, sfar nous balance une situation inattendue qui peut aussi se révéler gênante (la scène d'amour entre nains en threesome, j'ai eu du mal).
Mais alors, ça a l'air sympa! Pourquoi ce 2,5 / 5? Bah, au final, cette bd m'a fait penser à "i hâte fairyland" et a eu le même effet sur moi. C'est à dire que la lecture n'est pas désagréable, le dessin est top (et encore plus ici) mais c'est tout. Rien qui fait que c'est indispensable. Et c'est même dommage ici tellement le potentiel est énorme.
Une déception qui mérite tout de même d'être lu!
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !