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Depuis la fin des années 1990, Invader, artiste célèbre pour ses mosaïques « Space Invaders », a commencé à envahir le monde entier avec ses créations. Vingt ans plus tard, Nicolas Kéramidas, auteur de bande dessinée, a découvert qu'il pouvait utiliser une application pour traquer et collectionner ces célèbres Space Invaders dans le monde entier, de Grenoble à la Station spatiale internationale. Geek insatiable, Kéramidas nous raconte avec gourmandise cette plongée dans le monde d'un des street-artists les plus célèbres et les plus mystérieux de la planète. Une chasse au trésor où se mêlent pop culture, randonnées urbaines, voyages dans l'espace, rencontres inattendues et histoire du street-art.
Lorsque je visite des villes ou même lorsque je marche à Nantes -ville peu visitée par Invader, l'ouest en général reste une terre de conquête pour lui-, j'aime flâner, marcher en levant les yeux, pour y dénicher là une enseigne, là un détail d'un immeuble... Je connaissais donc les mosaïques appliquées sur certains murs ou bâtiments des villes. Je ne savais pas qu'elles étaient le fait d'un seul créateur -même s'il faut maintenant compter avec des faux, des imitateurs- français : Invader, qui, pour information, signe la préface de cet album. Et je savais encore moins qu'une application créée en 2014, permettait de les photographier -les flasher en terme de chasseur d'Invader-, d'entrer ainsi dans un classement mondial des meilleurs flasheurs... et d'accéder à pas d'autres fonctions de l'application.
Nicolas Kéramidas explique cela dans son album et c'est suffisamment clair, même pour les plus rétifs à la technologie. Il raconte sa passion pour le flash des mosaïques et ses rencontres liées : les voyages organisés entre passionnées pour découvrir une ville : co-voiturage, colocation et randonnées urbaines entrecoupées de visites de bars et restaurants... "J'ai habité 11 ans à Paris, on peut dire que je connais. Depuis que je flashe, je peux enfin dire "je connais". Je veux dire, vraiment. Ça a complètement changé ma vision d'une ville. On l'appréhende totalement différemment, on ne regarde plus les mêmes choses." (p.57) Il visite des quartiers, pas toujours notés sur les guides. Les Space Invaders invitent à la découverte et, dans certaine villes, ils sont placés selon une forme particulière, représentent des endroits, des personnes liées aux lieux choisis.
L'album de Kéramidas est très coloré, vif. Il parle de street art : comment ce style est devenu incontournable avec des artistes tels Invader ou Banksy et comment, parfois, il ne plaît pas et se fait détruire ou parfois il plaît trop et se fait arracher pour le garder. Loin d'être collectionneur ou joueur, j'ai aimé le ton de la BD, l'envie de l'auteur de partager sa passion et ses découvertes de villes ou de lieux insolites, ses déboires, ses joies simples. Léger, drôle, c'est un récit de voyage original, poétique et artistique.
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