"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Elvire et Yann forment un couple très amoureux. Elle, la violoncelliste. Lui, le gardien de propriété. Un couple bien sous tous rapports. Vient le jour où Mina, femme de ménage, croise leur route. Elvire, partant s’installer sur Rouen pour le travail, confie son homme à cette femme. De là, tout bascule. Le trio ne forme plus qu’une entité.
« - Je te dis qu’ils sont laids et qu’ils se transforment. Plus les gens ont des défauts, des fêlures, plus on perçoit leur humanité. Voilà ce que j’apprends. Je me sens proche de ceux qui ne se cachent pas. »
Nathalie Yot a écrit un livre bien étonnant. Mes sentiments sont partagés à la lecture. Entre envie de meurtre et domination, entre amour et dévotion, l’ensemble m’a quelque peu déstabilisée. Il est vrai, que ces sentiments contraires représentent la nature profonde de l’Homme, soyons honnêtes. Les lire me confronte encore plus à ce que chacun est capable, le bon comme le mauvais.
Tribu est immorale. Il bouscule et c’est là tout l’intérêt de la littérature. Nathalie Yot dépeint parfaitement la folie de ce trio, que tout oppose, s’unissant, faisant corps, ne formant qu’un tout, une Tribu.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/11/10/39703640.html
http://leslivresdejoelle.blogspot.com/2022/03/tribu-de-nathalie-yot.html
Il y a trois personnages dans ce court roman : Elvire, violoncelliste talentueuse, Yann dont on ne sait rien si ce n'est qu'il est prêt à tout pour conserver l'amour d'Elvire et Mina, une femme de ménage marocaine surnommée "Éponge" à cause de sa tendance à absorber le malheur des autres. A l'occasion d'une rencontre dans un bar, Elvire demande à Mina de surveiller Yann pendant les quelques mois qu'elle va passer à travailler avec l'orchestre de Rouen. Nina éprouve vite une attirance pour ce couple étrange avec qui elle va entretenir une forme de dépendance. " Je suis persuadée que ce que nous allons réaliser, l'extraordinaire chose, va nous souder, faire de nous une tribu. Il faut aller loin pour s'appartenir. Là où c'est interdit."
Jusqu'où seront-ils prêts à aller pour souder leur relation ?
Voilà une histoire bien étrange. La mort et la folie planent dans ce roman constitué de phrases courtes, simples et de scènes fortes. C'est une histoire de pulsions, de domination culturelle et de soumission économique. Un roman très dérangeant qui met mal à l'aise même si l'auteure ne se complait pas dans des détails glauques. Une histoire d'obsession pour les mains magnifiquement illustrée par la couverture du livre. Comme dans son premier roman Nathalie Yot s'attaque à un tabou, un interdit. J'avoue que, cette fois, j'ai eu du mal à la suivre sur le chemin qu'elle a choisi d'emprunter.
Tous des sauvages
Pour son second roman, Nathalie Yot a décidé de réunir un improbable trio, Elvire et Yann, un couple très amoureux et Mina, agente d’entretien. Un roman qui mêle avec délectation instinct animal, fantasmes et comédie noire.
C'est un de ces instants de plénitude comme il y en a peu. Elvire laisse ses pensées vagabonder jusqu'à imaginer qu'elle pourrait croquer davantage que la vie à pleines dents. Elle pourrait manger Yann, son amour.
Bien entendu, il rit quand elle lui raconte ce fantasme. Rit avant de l'embrasser, rit avant qu'elle ne quitte Bordeaux pour aller jusqu’à Rouen où elle a été engagée pour une série de concerts. Car Elvire est une violoncelliste talentueuse aux mains magiques.
Pendant ce temps, Yann ira à Saint-Aubin-de-Médoc où de riches propriétaires lui ont confié les clefs de leur domaine. Il est chargé de menus travaux d'entretien et d’assurer la sécurité de la propriété.
Avant le départ, ils se retrouvent au café où ils croisent le regard de Mina. D'origine marocaine, elle a fui son pays pour échapper à un mariage forcé et travaille comme agent d'entretien. La conversation s'engage alors jusqu'à ce qu'Elvire propose à Mina un autre emploi, surveiller Yann durant son absence. Car elle pense qu'il ne supportera pas cet éloignement forcé.
C'est alors que les choses vont prendre une tournure dramatique. À Rouen Elvire fait l'admiration du chef d'orchestre, mais se met aussi à dos la quasi-totalité des musiciens. La tension monte sur les bords de la Seine, mais aussi dans le bordelais. Yann n'a pas seulement fait visiter la propriété qu'il est censé surveiller à Mina, il l'a séquestrée. Son idée est alors d’offrir un joli cadeau à Elvire à son retour, lui permettre d’assouvir son fantasme et de manger la prisonnière!
Mina parviendra-t-elle à ce sortir de ce piège mortel? C'est tout l'enjeu de la dernière partie de ce roman qui flirte avec le fantastique, pour ne pas dire la folie.
Nathalie Yot ménage le suspense tout en explorant la psyché de chacun des membres de cet improbable trio. En creusant dans leur passé, en explorant leur milieu culturel et social, en cherchant ce qui les motive, on va finalement se rendre compte qu’ils ont bien davantage à partager que ce qu’à priori ils imaginent.
Comme dans Le Nord du monde, son précédent roman, la romancière construit son roman autour de scènes fortes et réserve à ses lecteurs un épilogue des plus surprenants. Et en refermant le livre, vous pourrez vous interroger sur la part animale qui est en vous et que vous cachez peut-être derrière le vernis des conventions.
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Le Nord du Monde de Nathalie Yot est une course, la fuite en avant d’une femme, un galop irrépressible et endiablé, une quête improbable d’apaisement et de refuge.
Tout court, tout se rue et se précipite, le rythme, les mots, les corps, comme les rencontres, les langues et les frontières.
Est-ce à trop vouloir trouver les limites de son écriture et de son histoire que l’auteure les fait dépasser à son personnage? Est-ce à trop chercher le Nord que celui-ci finit par le perdre ? J’avais fini par adopter le pas de cette femme en fuite, par en accepter les bizarreries et les mystères, j’avais fini par trouver ma place dans cette histoire rugueuse et éreintante comme une marche sans fin sur des chemins inconfortables, j’avais fini par m’émouvoir devant cette femme qui découvrirait la puissance d’un amour plus fort qu’elle. Et puis…lorsqu’elle a fait le pas de trop, franchi la limite ultime, je n’ai plus pu la suivre. Tout en moi s’est enrayé, bloqué, braqué. De l’intérêt à la tolérance, de la curiosité intellectuelle au plaisir de la lecture, tout a brusquement été recouvert du voile noir de l’impossibilité majeure, de l’indicible, ou, plutôt, de « l’inlisible ».
Je conserve néanmoins à Nathalie Yot l’intérêt que la belle qualité d’écriture et la grande originalité de ce premier roman aura su éveiller.
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