"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après quinze années d'errance à travers le monde, Bernard, la quarantaine désenchantée, revient échouer dans ce qui lui reste de famille. A la manière d'un ange noir, il va méthodiquement défaire la vie tranquille de tous ceux qu'il retrouve...
Bernard à la lecture de ce résumé n'est pas de ces héros avec lesquels on se sent immédiatement en empathie, il n'a rien fait de sa vie, il va mal et il ne supporte pas d'aller mal seul, il a voulu renier ses racines et pourtant c'est vers elles qu'il est, inexplicablement pour lui, attiré...
A ma propre surprise, je suis pourtant rentrée facilement dans cette histoire qui bénéficie d'une écriture enlevée, d'un style très décalé avec beaucoup d'humour noir, un peu méchant parfois, de trouvailles d'expression formidables...Le cynisme décapant interroge nos valeurs, les démolit éventuellement sans proposer quoi que ce soit en remplacement... En fermant le livre, je me suis interrogée sur l'auteur en me demandant ce qu'il avait pu vivre pour écrire de la sorte et j'ai trouvé une interwiew où il explique que la relation mère-fils de son bouquin est à l'inverse de ce qu'il connait avec sa mère... Magie de l'imagination de l'écrivain...
Les chiens sont un sujet tendance en ce début d'année... Benjamin, 28 ans, lassé de sa femme peu aimante, de son métier dans la publicité, décide tout à trac d'en devenir un, de chien. Il suffit de s'endormir en le voulant très fort et le lendemain la métamorphose est opérée, paraît-il. C'est du moins le parti pris de ce livre. On ne cherche pas à le croire, l'essentiel n'est pas là : il s'agit plutôt de développer cette fable pour porter sur notre société un regard différent - qui, s'il est à ras de terre, ne manque pourtant pas de hauteur.
Voilà donc notre toutou errant dans Paris, apprenant les à-côtés de la liberté : la faim et le froid, entre autres... Tour à tour il aura l'idée saugrenue de se faire adopter par ses propres parents, il connaîtra la fourrière après une carrière fulgurante de serial-mordeur spécialisé dans le mollet de brunette, sera adopté puis abandonné par un routier infidèle, avant qu'une quadragénaire en Porsche ne lui donne la furieuse envie de redevenir homme.
On reconnaît la patte du poète qu'est Monnereau dans le plaisir qu'il prend à jouer avec les mots, à décaler légèrement les expressions pour qu'elles s'adaptent à une vie de chien. Voilà un conte fort réjouissant en ces temps tristounets. A mettre dans toutes les gamelles !
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