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Le 10 juin 1944, la division SS Das Reich a détruit Oradour-sur Glane et 643 civils innocents, un assassinat collectif, un acte immonde de barbarie. Seules quelques personnes ont pu s'échapper dont Robert Hébras qui toute sa vie a témoigné de cet événèment tragique. Un devoir de mémoire qui ne doit pas s'éteindre, ce qui a généré cet album car il souhaitait qu'un maximum de jeunes puissent s'y intéresser.
Jean-François Miniac, pour le scénario et Bruno Marivain pour le dessin ont brillament relevé ce défi.
Cet album est un indispensable qui doit être lu et relu par un maximum de monde afin de ne pas oublier, de sensibiliser davantage à la menace de néfastes idéologies fascistes en recrudescence en Europe.
On va revivre, presque heure par heure la destruction de ce village sacrifié. C'est minutieusement décrit sur base de recherches historiques et un dossier pédagogique vient compléter cet ouvrage.
On revit la vie au village les jours précédents, la motivation des allemands voulant faire un exemple pour dissuader les villageois de soutenir la résistance. C'est dur, difficile car on ne peut imaginer sans lire ce qui est arrivé à ces centaines d'innocents qui n'ont rien vu venir de leur funeste sort.
Les dessins sépias, sobres nous font revivre cette horrible journée. Les planches sont parfois difficiles mais sobres et tout en pudeur. Détails et précision nous montrent la méticulosité et l'étendue des recherches documentaires.
C'est un très bel outil pédagogique qui donne envie de visiter le centre de la mémoire à Oradour
https://nathavh49.blogspot.com/2024/10/oradour-linnocence-assassinee.html
Que l'on connaisse ou non l'histoire d'Oradour, cette bd très bien documentée qui s'appuie sur les témoignages des derniers survivants, ne peut laisser personne indifférent.
Je trouve que la force de ce récit est de nous placer au même niveau que les habitants de l'époque. C'est-à-dire que nous sommes là, spectateurs des faits, sans vraiment comprendre le pourquoi de la situation. Les nazi parlent Allemand, nous ne les comprenons pas mais pourtant nous sentons la tension monter.
Bien sûr nous sommes en sécurité dans notre canapé, la bd dans nos mains, mais le stress habite le lecteur au fur et à mesure que nous tournons les pages, jusqu'à l'horreur ultime. Horreur que je connaissais mais qui me transporte systématiquement, comme la découverte des camps de concentration par exemple. Comment peut on en arriver là?
L'innocence assassinée, oui, car personne ne pouvait se douter de ce qui allait se passer ce jour-là. Certains ont d'ailleurs accueillit les troupes SS avec le sourire. "Nous ne risquons rien" répète à plusieurs reprises le jeune Robert. Et pourtant.
Je dois juste ajouter une difficulté à me repérer dans la chronologie, dans les premières pages de la bd. Les débuts de la lecture m'ont dérouté, mais m'ont aussi conditionné à me plonger dans l'incompréhension des événements qui vont suivre.
Une BD historique qui rejoint la liste des récits à mettre entre toutes les mains, pour ne pas oublier.
La façon dont les auteurs nous fait entrer à l'intérieur est remarquable, comme les gens d'Oradour et de ses hameaux ont peu à peu découvert puis vécu la tragédie. Remarquable, par ce côté fragmentaire grâce auquel on suit un groupe de gens puis un autre, par la façon dont on ne nous raconte pas chronologiquement les choses mais depuis plusieurs points de vue. Systématiquement, on repart d'un endroit pour converger vers l'horreur finale, en suivant des destins individuels et collectifs. Scénario très bien mené et dessin soigné, d'un réalisme classique, académique. Aucune complaisance dans l'horreur également. La révélation progressive de cette horreur, à travers des gens qui ne peuvent imaginer jusqu'où les soldats de la Waffen-SS peuvent aller, est terriblement efficace. Un album véritablement poignant, éclairant, minutieux. Quelle gageure, relater cette terrifiante histoire vraie ! L'album destiné au plus grand nombre, et aux jeunes en particulier, présente le logo de l'association nationale des familles des martyrs d'Oradour. Surprenant et réussi, je trouve.
Ce 22 mai dernier, le site ligneclaire.info, et son rédacteur Jean-Luc Truc, sortait une excellente critique de cet album : " Le massacre d’Oradour-sur-Glane restera dans la mémoire collective comme le pire de tous ceux commis par les troupes allemandes en France occupée. Le 10 juin prochain on commémorera les 80 ans du massacre. Pour l’occasion sort aux éditions Anspach un ouvrage remarquable, Oradour l’innocence assassinée de Jean-François Miniac au scénario, Bruno Marivain au dessin très travaillé et Cerise aux couleurs. Ils ont été guidés par le dernier survivant du massacre Robert Hébras. (...) Le récit est parfaitement construit, monte en puissance. On comprend que le hasard n’est pour rien dans cette tragédie programmée. Ratissage des alentours, femmes, enfants, vieillards, qui mourront dans l’église en flammes d’Oradour. On est avec les habitants à la fois pétrifié et terrorisé devant une telle horreur inhumaine. 247 enfants sont tués. Deux survivants et une haine barbare aura submergé le village martyr comme plus tard Vassieux-en-Vercors. Un ouvrage indispensable pour le devoir de mémoire." Je partage l'avis de Jean-Laurent Truc, ancien rédacteur en chef du Midi-Libre, sur cette BD de grande qualité.
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