Rendez-vous le mercredi 16 octobre à 19h sur le site « Un endroit où aller »
Que l'on connaisse ou non l'histoire d'Oradour, cette bd très bien documentée qui s'appuie sur les témoignages des derniers survivants, ne peut laisser personne indifférent.
Je trouve que la force de ce récit est de nous placer au même niveau que les habitants de l'époque. C'est-à-dire que nous sommes là, spectateurs des faits, sans vraiment comprendre le pourquoi de la situation. Les nazi parlent Allemand, nous ne les comprenons pas mais pourtant nous sentons la tension monter.
Bien sûr nous sommes en sécurité dans notre canapé, la bd dans nos mains, mais le stress habite le lecteur au fur et à mesure que nous tournons les pages, jusqu'à l'horreur ultime. Horreur que je connaissais mais qui me transporte systématiquement, comme la découverte des camps de concentration par exemple. Comment peut on en arriver là?
L'innocence assassinée, oui, car personne ne pouvait se douter de ce qui allait se passer ce jour-là. Certains ont d'ailleurs accueillit les troupes SS avec le sourire. "Nous ne risquons rien" répète à plusieurs reprises le jeune Robert. Et pourtant.
Je dois juste ajouter une difficulté à me repérer dans la chronologie, dans les premières pages de la bd. Les débuts de la lecture m'ont dérouté, mais m'ont aussi conditionné à me plonger dans l'incompréhension des événements qui vont suivre.
Une BD historique qui rejoint la liste des récits à mettre entre toutes les mains, pour ne pas oublier.
La façon dont les auteurs nous fait entrer à l'intérieur est remarquable, comme les gens d'Oradour et de ses hameaux ont peu à peu découvert puis vécu la tragédie. Remarquable, par ce côté fragmentaire grâce auquel on suit un groupe de gens puis un autre, par la façon dont on ne nous raconte pas chronologiquement les choses mais depuis plusieurs points de vue. Systématiquement, on repart d'un endroit pour converger vers l'horreur finale, en suivant des destins individuels et collectifs. Scénario très bien mené et dessin soigné, d'un réalisme classique, académique. Aucune complaisance dans l'horreur également. La révélation progressive de cette horreur, à travers des gens qui ne peuvent imaginer jusqu'où les soldats de la Waffen-SS peuvent aller, est terriblement efficace. Un album véritablement poignant, éclairant, minutieux. Quelle gageure, relater cette terrifiante histoire vraie ! L'album destiné au plus grand nombre, et aux jeunes en particulier, présente le logo de l'association nationale des familles des martyrs d'Oradour. Surprenant et réussi, je trouve.
Ce 22 mai dernier, le site ligneclaire.info, et son rédacteur Jean-Luc Truc, sortait une excellente critique de cet album : " Le massacre d’Oradour-sur-Glane restera dans la mémoire collective comme le pire de tous ceux commis par les troupes allemandes en France occupée. Le 10 juin prochain on commémorera les 80 ans du massacre. Pour l’occasion sort aux éditions Anspach un ouvrage remarquable, Oradour l’innocence assassinée de Jean-François Miniac au scénario, Bruno Marivain au dessin très travaillé et Cerise aux couleurs. Ils ont été guidés par le dernier survivant du massacre Robert Hébras. (...) Le récit est parfaitement construit, monte en puissance. On comprend que le hasard n’est pour rien dans cette tragédie programmée. Ratissage des alentours, femmes, enfants, vieillards, qui mourront dans l’église en flammes d’Oradour. On est avec les habitants à la fois pétrifié et terrorisé devant une telle horreur inhumaine. 247 enfants sont tués. Deux survivants et une haine barbare aura submergé le village martyr comme plus tard Vassieux-en-Vercors. Un ouvrage indispensable pour le devoir de mémoire." Je partage l'avis de Jean-Laurent Truc, ancien rédacteur en chef du Midi-Libre, sur cette BD de grande qualité.
Parmi toutes les horreurs commises lors de la seconde guerre mondiale, le massacre d'Oradour sur Glane aura marqué la France par la barbarie arbitraire des Allemands.
Né de la volonté de Robert Hebras, dernier survivant du massacre, les éditions anspach et leurs auteurs vont travailler en étroite collaboration pour nous fournir un album retraçant ces terribles événements.
La plume de Jean François Miniac retrace avec précision et véracité historique ce qui est survenu en ce mois de Juin 1944 dans ce petit village de campagne, entraînant la mort de 643 victimes. Du bureau des officiers allemands jusqu'au lendemain du massacre en passant par le quotidien de ce petit et paisible village, nous allons découvrir chaque étape menant à cette tuerie de masse.
Graphiquement, le séduisant trait de Marivain est toujours accompagné par l'approbation de Robert Hébras. Le découpage, les détails du village et même ses copains, tout y est passé pour coller au plus près de la réalité.
En bref, un témoignage fort...glaçant, à lire et à faire lire comme un devoir de mémoire.
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