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« Les déchets » est une BD dystopique se déroulant dans un décor complétement dévasté et abandonné en Italie.
Un groupe d'hommes se dirige à bord d'une camionnette vers un complexe pétrochimique se nommant « Hannibal », afin d'y être embauché. Ces hommes laissent apparaître des difformités importantes : le visage brûlé et purulent, des excroissances... Certains se liquéfient ou sont malades. Ils semblent avoir survécu à un accident nucléaire. La nature est morte, l'air a un goût de métal et de gros nuages noirs inquiétants survolent le paysage.
Le groupe rencontre le dirigeant du complexe, Monsieur Radelli, un homme despotique et intraitable. Il ne leur laisse aucune possibilité de négocier les conditions de travail déplorables et leur ordonne de rénover un bâtiment en une semaine. Les hommes se rendent compte de l’impossibilité à réaliser cette mission du fait du délai trop court. De plus aucun matériel ne leur est fourni. Soudain, une énorme explosion se produit dans l'usine.
Le groupe souhaite profiter de la stupeur généralisée pour prendre la fuite. Mais, leur camion a pris feu et un employé d'Hannibal leur barre la route en expliquant qu'un confinement est mis en place et qu'ils ne peuvent quitter les lieux.
La tension monte à Hannibal, les incidents se succèdent, les affrontements entre ouvriers se généralisent. Le groupe de travailleurs arrivera-il à quitter le complexe industriel ?
J'ai beaucoup apprécié le format maxi et atypique de cette BD (30x42cm). Ce choix permet de mettre en valeur les magnifiques illustrations à la mine graphite de Michelangelo Setola. Le trait est d'une précision méticuleuse et retranscrit à merveille l'effroi et la désolation de cet univers post-apocalyptique. Les doubles-pages sont saisissantes. L'auteur réussi l’exploit d'esthétiser l'horreur.
M. Setola nous propose une lecture très sensorielle, l’atmosphère enfumé a un goût de métal, les animaux attirés par la méthylamine se décomposent, ils sentent le poisson pourri et le cadavre de cochon. Le choix de la mine graphite permet un rendu très sombre et met en exergue la contamination irrémédiable de l'environnement.
« Les déchets » dénonce l'impact de l'industrialisation sur l'environnement mais également sur les conditions de travail désastreuses et dangereuses des ouvriers. C'est une BD singulière, inquiétante et fascinante que le lecteur n'oubliera pas facilement.
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