"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les quatre vies d'un amour - Mathieu TERENCE
Ariane est une écrivaine spécialisée en psychologie. Elle en couple avec « le comédien » (l’auteur ne cite pas de nom) et à deux enfants ; lui – le protagoniste que l’auteur ne cite pas non plus est un écrivain qui publie plus de livres qu’il n’a de lecteurs.
Leurs chemins vont se croiser dans Sils Maria - l’idylle. Il va découvrir une personnalité complexe dans un amour clandestin, cérébral (il n’en manque pas). Chaque année, en été, ils se séparent pour six semaines puis se retrouvent.
Les quatre vies d’un amour passent par quatre parties : l’idylle, l’amour, les retrouvailles, puis l’absence.
Un amour assez confus à la Marguerite Duras où Mathieu Térence va mêler de la psychologie (il en a fait des études) avec une certaine philosophie. On y retrouvera aussi Nietzsche à Sils Marie, Rilke à Duino et Dostoievski à Saint Petersbourg dans les années de deuil. Des personnages mythologiques naissent également sous la plume de l’auteur.
Les deux premières parties sont accessibles et les deux dernières sont plus complexes à la lecture. C’est de la grande littérature à référence ; de l’humour décalé bien placé ; des contre sens ; des phrases poétiques ; des paraboles.
Je ne peux que le conseiller. Il reflète bien l’amour dans une grande littérature que la vie nous enseigne dans nos réflexions.
Cet essai de Mathieu Terence est un étonnant mélange de genre, à la fois carnet de route, pensées personnelles, retour à la vie, puis ode à la beauté de ce magnifique artiste qu’était Le Bernin et dont on admire de très nombreuses œuvres à Rome.
Mathieu Terence choisi en particulier « Le temps découvre la liberté » réalisée par l’artiste en 1646 et qui donne son titre à ce livre. A la suite d’un deuil, l’auteur se penche sur cette œuvre précise du Bernin à un moment où il est enclin à penser que le temps et la vérité sont consubstantiels… Il lui faut du temps, mais la vérité finit toujours par l’emporter. Ce sera aussi pour lui un retour à la vie, après la perte de l’être aimé. L’art sauveur des âmes en peine, l’art source de sérénité, l’art conquérant, l’art réparateur.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/04/15/le-temps-decouvre-la-liberte-mathieu-terence/
Quand la rentrée littéraire fait son apparition, il y a des livres qu'on attend de longue date comme "Un funambule sur le sable" de Gilles MARCHAND, et puis, il y a ceux qui viennent à vous, comme "Mina Loy, éperdument". Je tiens à remercier les éditions Grasset de m'avoir offert ce moment d'évasion aux côtés d'une femme hors du commun.
Mina Loy, vous la connaissiez ? Moi, j'avoue que non mais j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir son itinéraire.
Tout commence en Angleterre dans la période victorienne. Mina naît à Londres d'une mère tyrannique. Très vite, elle va affirmer sa personnalité et revendiquer le droit d'aller étudier à l'étranger. Elle partira pour Munich, puis Paris, Florence, New-York. La vie amoureuse de Mina sera chahutée avec une grossesse non désirée et un enfant élevé par un homme qui n'en est pas le père. Malheureusement, la petite Olga décédera avant de souffler sa première bougie d'une méningite. Deux autres enfants suivront, Joëlla et Giles, mais l'univers de Mina est ailleurs. Elle abandonne ses enfants et part à la découverte du monde, des artistes en particulier. Elle va côtoyer des intellectuels, prendre la défense de la condition des femmes, s'émanciper par l'écriture. Elle ne sera toutefois que très peu éditée de son vivant. Elle va vivre une passion amoureuse avec Arthur Cravan, le "poète-boxeur", de courte durée toutefois, lui disparaîtra dans l'océan pacifique. Toute sa vie, elle se battra pour survivre. Elle s'éteindra à l'âge de 84 ans.
Ce destin de femme est tout à fait exceptionnel. Il est marqué par un besoin irrépressible de liberté qui lui offrira la possibilité de visiter le monde entier. Nous ne sommes qu'au tout début du XXème siècle. Si aujourd'hui, les grands voyages sont facilités par les nouvelles technologies, vous savez à l'avance de quelle couleur sera la lampe de chevet de votre chambre à coucher, on peut assez aisément imaginer qu'au tout début des années 1900, partir était beaucoup plus risqué. Seuls les aventuriers acceptaient de remettre en question leur zone de confort, portés par cet élan de la découverte. Je suis toujours époustouflée par la volonté de certaines femmes de marquer leur époque, transcender les limites. Mina Loy faisait partie de celles que rien n'arrêtait.
Plus encore, outre son combat pour assurer sa survie personnelle, elle a sombré dans une profonde misère dans l'attente de son amoureux, elle s'est battue pour une cause collective. Elle est l'auteure d'un manifeste "Psychodémocratie internationale", un texte qui lui vaudra plus tard de travailler pour la ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté en Suisse. C'est la fin de la 1ère guerre mondiale, elle croit en "une humanité juste et harmonieuse".
La littérature offrira de nouveaux horizons à Mina Loy. Dès son plus jeune âge, elle se réfugiera dans les livres.
Elle-même écrira, elle s'inscrira dans le registre de la poésie avec son recueil "Le Baedecker lunaire". Gertrude Stein, avec qui elle partagera une intense complicité, lui permettra d'être publiée aux Etats-Unis.
Artiste dans l'âme, elle se vouera aussi à la peinture, à la couture et à mille autres activités créatrices. Un brin fantasque, cette femme affichera son originalité jusqu'à sa mort.
Mina Loy fait partie de ces femmes éprises d'originalité, elle en mesurera toutes les limites.
Mathieu TERENCE dont je ne connaissais pas la plume rend un vibrant hommage à cette femme exceptionnelle, de celles dont on on a envie, à la clôture de notre lecture, de découvrir l'oeuvre. Pari gagné !
http://tlivrestarts.over-blog.com/2017/09/mina-loy-eperduement-de-mathieu-terence.html
Entre poésie et philosophie, cet ouvrage est d'un abord assez compliqué, qui personnellement ne m'a pas séduite. Pourtant le sujet me paraissait très intéressant et les rencontres de l'auteur avec sa propre mort pouvaient être troublantes et passionnantes. Mais je n'ai pas eu de coup de coeur... C'est un avis tout à fait personnel et je serai curieuse d'avoir l'avis d'autres lecteurs.
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