"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une petite ville de l’État du Kansas : Gilead , dans les années cinquante. Le révérend John Ames décide qu’il est temps de réfléchir et préparer son sermon de funérailles. Il va écrire un sermon, pour son fils, lui expliquer les rigueurs de la foi, ses choix projetés tout au long de son trajet sur la terre, qu’il bénit par l’enchantement de son existence.
Cependant, au cours de ses mariages, le révérend John Ames n’a pas apporté beaucoup de soutien à sa famille, autre que ses prières, car il prie tout le temps. Il choisit donc de noter ses pensées, comme pour donner des directives et parfois des injonctions à son fils. En quelque sorte, un manuel de savoir-vivre avec les hommes, mais avec la volonté de croire à l’altérité. J’ai noté beaucoup de références sur son grand-père qui l’ont beaucoup marquées. Celui-ci est parti à la guerre civile pour l’abolition de l’esclavage, puis est revenu blessé et doté d’une immense empathie envers les déshérités, même à son détriment et celui de sa famille. Également, sa volonté d’aide se matérialise par l’effort qu’il consent envers Jack le fils d’un très vieil ami, qui est ostracisé depuis ses relations avec une femme de couleur. Sans occulter ni oublier les multiples discussions et confrontations d’idées (durant : les sécheresses, la grippe espagnole, la Grande dépression, trois terribles guerres) sur la religion avec son père.
Un livre moraliste, sur la place de l’amour du prochain face à l’omniprésence des philistins de tout poil. Ainsi le révérend sollicite sa mémoire afin d’en tirer la quintessence et fournir des éléments d’appréciations sous différentes formes. Que ce soient des citations ou des pensées qui parsèment tout le long de ses écrits épistolaires.
J’ai ressenti ce livre comme un vibrant plaidoyer envers la religion. Avec un homme pour qui l’humanisme (tels l’égalité, la tolérance, le respect, etc.) se doit être un sempiternel devoir. Nous avons ici, la prise de position critique et absolue entre ces personnes – j’ose –, une trinité avec : le grand-père, le père et le fils. Je renvoie vers Descartes, pour qui : si l’idée de Dieu est en moi, alors Dieu existe. À constater cependant que ces mots furent combattus par Ludwig Feuerbach, homme du XIXe siècle, qui a déclaré : La religion est une création humaine et superflue (L’essence du christianisme publié en 1841).
Il faut noter que cet ouvrage a obtenu le prix : Pulitzer – Fiction -2005. Marilynne Robinson relate avec maestria la confrontation de générations, avec une plume acerbe et critique, et avec cependant une large touche empathie, laissant à chacun d’y trouver sa vérité.
« Jack » fait partie de ces romans comme on en lit peu.
Lecture immersive où se mêle tout à la fois réflexions introspectives, philosophiques et spirituelles portées par la plume magnifiquement poétique et sensible de l’une des voix majeures de la littérature américaine d’aujourd’hui, « Jack » est une œuvre qui se veut autant exigeante qu’accessible pour son lecteur.
Dans l’Amérique raciste des années 40-50, Marilynne Robinson dresse le portrait de deux solitudes qui se rencontrent et semblent se reconnaître : celle de Jack Boughton, quadragénaire blanc et vagabond-à-rien et Della Miles, professeur d’anglais noire.
-
« C’était une chose de se dérober, une autre de reconnaître l’impossibilité de poursuivre le chemin ensemble quand le monde entier s’accroche à ce contrat infernal, transformant en transgression et en crime la plus innocente des unions, un mariage d’âmes loyales. »
-
Loin d’être une énième histoire d’amour impossible ou le simple portrait d’une époque, « Jack » offre une exploration dans les tréfonds de l’âme humaine - une âme en quête de rédemption, d’espoir et d’amour absolu - à travers les conversations intérieures, toutes autant émouvantes qu’inspirées, de son anti-héros éponyme, looser sublime.
Une grâce absolue se dégage de ce roman et de ses personnages ✨
Sa lecture a été une superbe découverte pour moi, je ne peux donc que vous encourager à en faire autant !
Jack de Marylinne Robinson
Jack est un personnage assez énigmatique, ancien alcoolique. Il lutte encore avec ses démons. Il habite tantôt à l'hôtel, tantôt dans la rue, selon l’argent qu’il a en poche.
Il courtise Della durant des rendez-vous ou au cours de rencontres qu’il provoque notamment en lui rendant des livres qu’elle lui a prêtés. Seulement Della est une femme de couleur alors que Jack est blanc. On est dans le sud des Etats-Unis après la deuxième guerre mondiale. Même leurs balades sont très mal vues. La famille de Della est également très hostile à leur relation.
Le roman regroupe leurs conversations sur les livres, leur vision de la vie, de la religion. Le thème de la religion est très prononcé. Ils sont tous les deux enfants de pasteur. Il y a une sorte de jeu de séduction également, de l’humour, beaucoup de tendresse, de retenu et de l’amour.
En dehors de leur rencontre, c’est Jack qu’on suit. Jack qui tente de trouver et garder du travail, de se mettre en sécurité. Jack est un personnage touchant, intriguant qui s’ancre durant la lecture tant on l’accompagne dans ses pensées, ses remises en question.
C’est une lecture très dense, qui demande de l’attention mais cela pour capter toute la beauté des tournures et des dialogues. Il y a quelque chose d'envoûtant grâce aux réflexions spirituelles et littéraires.
C’est une lecture qui se mérite, une lecture prenante et non celle de celles qui sont haletantes, qu’on dévore. Mais une lecture qui vous captive par la finesse du style, la beauté des personnages, l'atmosphère qui s'apparente à un recueillement.
Une très belle rencontre avec la plume de l’autrice.
Un livre assez dense, sur le contenu et sur le style. C'est le genre d'histoire où il ne se passe pas grand chose, cela dure des pages et des pages, les vies et les pensées des personnages sont sondées, décryptées, analysées, et finalement cela donne un roman très profond et très attachant. Une femme de 38 ans revient dans la maison familiale s'occuper de son père, pasteur en fin de vie. Un de ses frères revient également à cette période, après 20 ans de silence, il est perdu, a eu une vie chaotique, a sombré dans l'alcool, mais est le préféré du père depuis toujours. Elle connait peu son frère. Au fil du temps va se tisser entre eux une affection, une confiance mutuelle. Ce livre aborde les sujets de la religieux, de l'éducation, des relations familiales. C'est très beau.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !